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Ag_Action_Gers : un collectif actif né de la grogne

Jean-Charles Galiacy | 30 novembre 2010

mardi 30 novembre 2010

Face à la presse, ils restent sur leurs gardes. Peu acceptent de parler aux journalistes et leurs actions s’opèrent dans la plus grande discrétion. Toute fuite est proscrite. Dans le groupe, ils sont syndicalistes, anarchistes, chômeurs ou artisans. Une bonne trentaine vraisemblablement. Peut-être un peu plus. Le collectif Action Gers, qui fait parler de lui depuis quelques jours, est né de la résistance contre la réforme des retraites. De ces assemblées générales, improvisées sur le bitume, après chaque défilé. D’un ras-le-bol grandissant contre le système économique actuel.

En octobre, un tract anonyme appelait à embouteiller la capitale gasconne. Comment ? En garant une soixantaine de voitures sur chaque grand rond-point de la ville. Et puis, ils ont participé au blocage de la base Intermarché à Lectoure, pique-niqué devant le tout nouveau Quick distribuant des tracts « Bouffons gras ! Crevons plus vite et engraissons-les », ou investi la Chambre de commerce et d’industrie lors d’une conférence sur l’écoconstruction.

« Ils font partie de l’extrême gauche. Et ce sont des purs et durs... », livre brièvement un agent des renseignements. Participer en tant qu’observateur à l’une de leurs réunions doit relever, au préalable, d’un débat en interne. « La presse a besoin de nous, nous n’en avons pas besoin », explique un membre de sensibilité anarchiste. La date et l’heure des actions menées sont envoyées par e-mail. Et rien ne doit filtrer. « On ne veut surtout pas avoir de comité d’accueil », précise un autre fidèle du collectif.

« La CCI, vitrine du Medef »

À la Chambre de commerce et d’industrie, mardi dernier, à l’occasion des journées portes ouvertes des entreprises gersoises, une vingtaine de membres ont ainsi déboulé en pleine conférence sur le PER « Tèrra Mair », porté par le Conseil général.

Le rendez-vous devait durer deux heures et aborder différentes problématiques. Il a largement été écourté. « Nous voulions poser des questions et apporter nos réflexions sur les accidents au travail dans le bâtiment, explique un activiste, actuellement au chômage […] Il devait aussi être question d’emploi. Ce ne fut pas le cas. De toute façon, la CCI n’est pour nous que la vitrine du Medef. Et cette conférence une simple vitrine pour le commerce de nouveaux matériaux liés à l’écoconstruction. »

Le collectif Action Gers pourrait mener de nouvelles actions surprise dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Impossible de connaître à l’avance la cible, encore moins la date.

Du côté des syndicats, on ne nourrit aucune hostilité envers ce groupe d’activistes qui se montrent non violents. « Toutes les actions qui visent l’économie sont profitables, explique Pierre Wiart, de Sud-Solidaires, qui connaît la plupart de ses membres. On se bat aussi contre l’injuste répartition des richesses. Par contre, bloquer Auch, comme il en a été question, n’est pas selon nous une bonne idée. Il ne faut surtout pas tomber dans des actions impopulaires. »


Voir en ligne : Action Gers : un collectif activiste né de la grogne

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