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Psychotropes : Moins que l’alcool et le tabac, mais plus que le cannabis

P. Bernanose | santelog.com | lundi 29 octobre 2012

samedi 3 novembre 2012

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PSYCHOTROPES : Moins que l’alcool et le tabac, mais plus que le cannabis
P. Bernanose | santelog.com | lundi 29 octobre 2012
    

En France, la consommation de médicaments psychotropes arrive en 3e position après l’alcool et le tabac. Près d’un Français sur 3 en a déjà consommé. C’est deux fois moins que l’expérimentation du tabac, mais plus que celle du cannabis. Parfois consommés en dehors de tout contexte médical, les psychotropes peuvent faire l’objet de détournements voire de trafics au même titre que les drogues illicites, rappelle une nouvelle fois l’Inserm, avec cette expertise collective et pluridisciplinaire sur leurs consommations, leurs mésusages et les pharmacodépendances associés.

Les psychotropes agissent sur l’état du système nerveux central en modifiant certains processus cérébraux. Ils sont principalement utilisés dans le traitement des troubles mentaux banals ou graves et dans le cadre du traitement de la douleur. Du fait de leurs propriétés psychoactives, ils peuvent entraîner une dépendance dans un contexte de consommation chronique ou d’abus. Parfois consommés en dehors de tout contexte médical et peuvent faire l’objet de détournements voire de trafics au même titre que les drogues illicites.

Cette méta-analyse de l’Inserm, plus de 1100 publications scientifiques internationales, répond à la demande de Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) d’éclairage scientifique sur ces phénomènes et de recommandations pour améliorer les dispositifs de prévention, réglementaires et de soin.

 

La consommation de psychotropes en France, l’une des plus élevées d’Europe : Sont concernés les tranquillisants ou anxiolytiques, les somnifères ou hypnotiques, les neuroleptiques ou antipsychotiques, les antidépresseurs et les thymorégulateurs, mais aussi, les psychostimulants, les analgésiques opiacés et les médicaments de substitution aux opiacés. 22 benzodiazépines sont disponibles sur le marché français, à 50 % anxiolytiques et à 40% hypnotiques soit 134 millions de boîtes vendues chaque année, consommées par un Français sur 5, ce qui fait de la France le second consommateur européen de psychotropes. Le Baromètre santé indique ainsi qu’au cours de l’année 2010, environ 18 % de la population française déclarent avoir consommé au moins un médicament psychotrope.

La prévalence des consommateurs de médicaments psychotropes a été analysée par classe de médicaments :

· anxiolytiques : 10%

· somnifères : 6%

· antidépresseurs : 6 %

· thymorégulateurs : 0,7 %.

Les femmes sont plus fortement consommatrices, notamment d’antidépresseurs et d’anxiolytiques.

- Mais les jeunes sont également concernés : 15 % des jeunes de 17 ans ont pris au cours de leur vie des tranquillisants, 11 % des somnifères et 5,6 % des antidépresseurs (Source Escapad 2011).

- Enfin, les psychotropes restent trop largement prescrits aux personnes âgées, et avec symptômes de démence. Ainsi, 39 % des personnes vivant à domicile et 66 % des personnes en institution consomment au moins un médicament psychotrope.

 

Une expérimentation trop fréquente : 16 millions de Français soit environ 30 % de la population des 11-75 ans en auraient déjà consommé. C’est deux fois moins que l’expérimentation du tabac, mais plus que celle du cannabis. Les consommateurs occasionnels seraient près de 11 millions, soit près de trois fois plus nombreux que les consommateurs occasionnels de cannabis. Les motivations et contextes de l’usage et du mésusage sont très variés : visées thérapeutique, récréative ou toxicomaniaque, avec un mode d’approvisionnement par polyprescriptions ou voies illicites de distribution (marché de rue...).

 

La pharmacodépendance est une des conséquences problématiques de la consommation chronique et de l’abus de certains psychotropes, en particulier des benzodiazépines et sa prévalence est plus élevée chez les patients suivis pour troubles psychiatriques, qu’en population générale.  Les interactions, en sont une autre, car, associé à un autre produit psychoactif, un psychotrope peut provoquer des effets plus prononcés. Or, près de 30 % des usagers de drogues déclarent avoir consommé des médicaments psychotropes (hors médicament de substitution aux opiacés) au cours du dernier mois. Ces modes de consommation inadaptés peuvent accroître les concentrations cérébrales du produit, accroître la pharmacodépendance ou le risque de complications somatiques aiguës et de mortalité.

 

Pour éviter le détournement, une réglementation de la prescription et de la délivrance et une réduction de l’accessibilité à ces médicaments sont des mesures qui, pour certaines, ont fait l’objet d’évaluations dans quelques pays. De nouvelles actions de prévention, adaptées aux différentes cibles concernées, aux différents types et situations de consommation doivent également venir s’intégrer dans une stratégie nationale s’appuyant sur le réseau de structures de terrain, de professionnels et des différents acteurs du champ sanitaire et médico-social.



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Source : Inserm Dossier Psychotropes,

Lire aussi : NEUROLEPTIQUES et Alzheimer : Une prescription trop exclusivement symptomatique

Lire aussi sur les Antipsychotiques, les Psychotropes
 

  
Cette actualité a été publiée le 30/10/2012 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.

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Transmis par Anne & Ahmid
Mon, 29 Oct 2012 09:44:52 -0700


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