Accueil > 2012 > novembre > Avec la crise, les Européens se nourrissent de moins en moins (...)
Avec la crise, les Européens se nourrissent de moins en moins bien
Paul Ames | jolpress.com | mardi 27 novembre 2012
vendredi 30 novembre 2012
Avec la crise, les Européens se nourrissent de moins en moins bien
Paul Ames | jolpress.com | mardi 27 novembre 2012
La baisse des revenus pousse de plus en plus de familles européennes à se tourner vers des produits déjà cuisinés moins onéreux. La consommation de ces produits, souvent de mauvaise qualité, va de pair avec une augmentation des taux d’obésité en Europe, notamment chez les jeunes générations.

La tradition nationale à tout prix ?
Les étals recouverts de fruits et légumes du marché de Campo de’ Fiori à Rome offrent une palette de couleurs qui signalent les délices de l’alimentation italienne.
Il y a des plateaux de pommes du Trentin, des agrumes reluisants provenant de la Campanie et une grande variété de feuilles de salade aux teintes diverses, cultivées dans les jardins maraîchers de la capitale. Et, donnant sur le marché, des magasins haut-de-gamme spécialistes du bœuf typique de Toscane, des fromages moulés à la main ou du poisson fraîchement sorti de la mer Tyrrhénienne.
Peut-être plus que les autres en Europe, les Italiens continuent à faire leurs courses dans de tels endroits. Acheter des produits fermiers de qualité dans ces magasins de proximité et ces marchés maintient vivante la tradition nationale pour la nourriture saine et de bonne qualité.

La crise économique change aussi les habitudes alimentaires
Mais l’inquiétude grandit : la crise économique en Europe pourrait changer les habitudes et achats alimentaires. Plus de 13 % des Italiens disent acheter de la nourriture moins chère et de qualité inférieure, en réponse à la crise, selon un récent rapport de l’agence nationale des statistiques.
Bien que les Italiens achètent aussi moins de nourriture dans l’ensemble, les données montrent que les ventes des supermarchés et magasins discount ont augmenté de 1,2 % l’année dernière, tandis que les achats dans les petits magasins d’alimentation ont reculé de 1,4 %.
En temps de crise, les aliments moins chers et plus calorifiques sont plébiscités
Dans une grande partie de l’Europe, beaucoup craignent que la crise porte un coup à la santé nutritionnelle.
« Nous savons tous que les individus dont le statut social est plus bas ont un risque plus élevé d’obésité, et la crise actuelle peut augmenter cette population à faible statut social », explique le Dr Jeroen Lakerveld du « V.U University Medical Center » d’Amsterdam. « Les aliments calorifiques sont moins chers, donc ils en achètent plus, plutôt que d’acheter des aliments plus sains ».
52% de la population européenne est en surpoids
Le taux d’obésité a doublé au cours des vingt dernières années dans de nombreux pays européens, selon un rapport publié vendredi 23 novembre par la Commission européenne et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Cela signifie que 52 % de la population de l’Union européenne est désormais considérée comme en surpoids ou obèse.
Les auteurs du rapport disent qu’il est trop tôt pour faire un lien direct entre l’intensification de la crise de l’économie au cours des deux dernières années et la croissance de l’obésité et des risques sanitaires, mais ils mettent en garde contre l’augmentation de la pauvreté, du stress et du chômage qui comportent des risques clairs.
« Il n’y a pas lieu de se complaire - il faut du temps pour que les mauvaises conditions sociales ou les soins de mauvaise qualité aient un impact négatif sur la santé des gens », ont écrit le directeur adjoint de l’OCDE, Yves Leterme, et Paola Testori Coggi, chef du département de la santé de la Commission européenne, dans l’introduction du rapport.
Les pays d’Europe du Sud sont moins touchés par l’obésité
Grâce à leurs régimes méditerranéens sains, les pays d’Europe du Sud les plus touchés par la crise économique ont les taux d’obésité les plus bas du continent. Le taux d’obésité en Italie est de 10% contre 26 % en Grande-Bretagne, ou 28 % en Hongrie, détenteur du record en Europe, selon le rapport, qui se fonde sur les données de 2010.
Toutefois, le nombre d’Européens du Sud souffrant d’obésité augmente de plus en plus rapidement ; et de manière plus inquiétante encore, la tendance chez les jeunes est peu réjouissante. Avec un taux de 21 %, la Grèce est le pays de l’Union européenne où la surcharge pondérale des jeunes de 15 ans est la plus élevée. Le Portugal et l’Italie (17 %), ainsi que l’Espagne (16 %), ont également les taux d’adolescents en surpoids les plus élevés de l’Union européenne.

La baisse des revenus pousse les familles à consommer des produits de mauvaise qualité
Des experts dans les pays du Sud disent que la crise économique ne fait qu’empirer une situation déjà mauvaise, car les revenus réduits poussent de plus en plus de familles à consommer des aliments déjà cuisinés peu onéreux.
« Plus de 80 % des personnes souffrant d’obésité dans notre pays sont au chômage et, dans de nombreux cas, ils ne peuvent que se permettre d’acheter des produits de type fast-food », explique Carlos de Oliveira, président de l’Association pour les personnes obèses ou anciennement obèses au Portugal.
« Avec la crise et le manque d’argent qui a suivi, la consommation de ces produits va croître et l’obésité va grimper, ainsi que les maladies qui lui sont liées », écrit-il sur le site internet du groupe.
Retour aux sources
Certains cherchent à promouvoir des alternatives plus saines. Roberto Burdese, président du mouvement « Slow Food » en Italie, a noté que l’organisation qui fait la promotion des spécialités culinaires régionales a accueilli un grand nombre de visiteurs lors de son festival annuel du « Salone del Gusto » [Salon du Goût] à Turin, le mois dernier.

Il dit que la crise pourrait inciter les consommateurs en Italie et ailleurs à se tourner vers la nourriture locale afin d’avoir des produits de qualité à un prix raisonnable tout en soutenant l’économie nationale.
« Il est temps de se concentrer sur l’agriculture et l’alimentation. Si nous faisons un bon usage des ressources qu’ont les Italiens dans ces domaines, nous allons surmonter la crise économique en lançant une révolution de la consommation », a récemment déclaré Roberto Burdese aux médias italiens.
Lakerveld convient que les gouvernements pourraient encourager les citoyens à acheter des produits frais locaux et même à cultiver leur propre nourriture. « Il peut également y avoir quelques opportunités de ce côté-là », a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique depuis Amsterdam.
Les associations caritatives peinent à satisfaire la demande de nourriture qui ne cesse de croître
Si la crise pousse certains à manger de la nourriture de mauvaise qualité, d’autres luttent pour trouver de la nourriture tout court. Les organisations qui lancent des soupes populaires en Grèce, en Espagne et au Portugal se plaignent de la difficulté qu’ils ont à faire face à la demande.

L’association caritative « Caritas » en Espagne affirme que la demande pour ses services a doublé entre 2007 et 2011, avec 400 000 demandeurs de l’aide alimentaire. L’agence de statistiques de l’Espagne signale qu’il y a 1,7 million de foyers où tous les membres de la famille en âge de travailler sont au chômage, soit une augmentation de 312 000 par rapport à l’an dernier.
Jose Antonio Busto, président de la Fédération espagnole des banques alimentaires, a averti la semaine dernière que les demandes de certains gouvernements de l’UE à réduire le soutien aux soupes populaires, dans le cadre des coupes de budget de l’UE à partir de 2014, pourraient laisser un million d’Espagnols sans aucun soutien.
La Fédération européenne des banques alimentaires affirme que ses membres l’an dernier ont distribué 401 000 tonnes de nourriture à un total de 5,2 millions de personnes dans l’Union européenne.
GloablPost / Adaptation : Anaïs Lefébure pour JOL Press
- En Amérique latine, la nourriture traditionnelle contre l’obésité
- L’obésité, le nouveau fléau qui frappe l’Afrique
- Les Restos du Coeur pourront-ils faire face à la demande ?
- Le Bisphénol A, responsable de l’obésité des enfants ?
- Etats-Unis : enfin un médicament contre l’obésité ?
****
Transmis par Lionel Mail
Fri, 30 Nov 2012 00:14:43 +0100
Voir en ligne : Avec la crise, les Européens se nourrissent de moins en moins bien
Messages
1. Avec la crise, les Européens se nourrissent de moins en moins bien , 2 décembre 2012, 12:05, par nornahi
Déjà qu’en moyenne ils bouffent de la m..., les européens !