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Mon village en Utopie

Olivier Cabanel | agoravox.fr | mardi 11 octobre 2011

mercredi 12 octobre 2011

Sans attendre les lendemains qui chantent, des citoyens innovants ont décidé de prendre les devants, et aux 4 coins du monde, les initiatives se multiplient dans tous les domaines.

Nombreux sont déjà ceux qui connaissent le S.E.L. (service des échanges locaux) fonctionnant déjà depuis de nombreuses années, et qui est en quelque sorte un troc « revisité ».

Association type loi 1901, le SEL a pour objet de développer la solidarité entre tous ses membres, favorisant la circulation de l’information entre eux, aussi bien à l’intérieur de la structure qu’à l’extérieur. lien

Ils s’appellent entre eux les « selistes » et leur « domaine de compétence » est très large : un seliste peut offrir un gâteau à celui qui répare son meuble, ou garder le chat de celui l’initie à résoudre des problèmes informatiques, un autre peut donner des livres à celui qui lui apporte un soutien scolaire, ou danser pour celui qui lui apporte des fleurs.

Sur ce lien, la carte des SEL en France.

Et puis il y a le SOL  : cette organisation dont les états généraux se sont tenus au mois de juin 2011 a été lancé le 7 octobre 2011 à Lyon. lien

Bien sur les « utopistes » n’ont pas encore totalement abandonné l’idée de se passer d’argent, mais il existe déjà des « banques solidaires ».

Il s’agit de remettre de l’éthique dans la finance, en plaçant son argent dans des projets permettant un développement durable, et pour ne pas se tromper de cible, le label Finansol garanti la sincérité de la banque. lien

Question énergie, le temps est au changement et aujourd’hui, on n’est plus obligé de choisir fatalement EDF, on peut s’inscrire chez Enercoop, fournisseur d’électricité verte.

C’est aujourd’hui le seul fournisseur capable de s’approvisionner directement, et à 100%, chez les producteurs en énergies propres et renouvelables. lien

Sur le même chapitre, les « viveurs d’utopie » choisissent bien sur l’énergie autrement, produisant et consommant sur place celle qu’ils fabriquent.

C’est le moment de rappeler qu’en France, pour 270 MTEP (millions tonnes équivalent pétrole) d’énergie produite, seulement 150 MTEP arrivent en fin de compte chez le consommateur, ce qui signifie que, si l’on consomme sur place l’énergie produite, on pourrait se passer de 120 MTEP, en répondant à nos besoins, provoquant ainsi la fermeture de tous les réacteurs nucléaires du pays.

En effet, un réacteur nucléaire produit 1,72 mtep/an, et les 58 réacteurs de notre pays produisent  100 mtep/an. lien

L’utopie a même son festival, dans le village de « Touchatou-bon-a-rien » avec ses 2 chapiteaux, ses concerts, dans un esprit d’autonomie, avec des débats portant sur « le rêve, l’utopie, la paresse… » lien

Mais c’est aussi dans l’organisation de la vie de tous les jours, de l’habitation, que le village des possibles est en train de naitre un peu partout dans le monde.

Allons à la rencontre par exemple de Sylvain Teysson, s’installant pour 3 mois d’hiver et 3 mois de printemps, dans une cabane solitaire, avec une centaine de bouquins, au bord du lac Baïkal, afin de vivre une forme de méditation, entre écriture, pêche, et coupe de bois, et dont l’aventure a fait l’objet d’un film « l’ultime liberté  », diffusé sur France 5 le 9 septembre dernier. vidéo

La vie dans une cabane en tente plus d’un, comme Emma qui s’est débarrassé de tous ses instruments ménagers devenus inutiles, puisque sa cabane était dépourvue d’électricité et qui raconte les 4 ans de bonheur qu’elle a vécu, avant de se décider à vivre dans sa maison bioclimatique de bois et de paille. lien

A voir aussi l’expérience vécu depuis 10 ans par Flo et Mika, cet architecte amoureux des arbres au point d’y installer un lieu de vie, équipé de 12 lits « trampolines », ponts suspendus, serres de verre, à l’aide de bambous, de branches, de cordages. lien

Coté énergie, l’imagination est au pouvoir : si l’on peut s’amuser de cette machine à laver actionnée à la force des mollets, (lien) on peut s’intéresser à une sono, bien pratique pour les manifs, puisqu’il n’est plus besoin d’avoir un groupe électrogène bruyant et polluant pour fournir de l’énergie.

Elle sera l’une des vedettes de la manifestation anti centrale nucléaire du Bugey le 15 octobre 2011 à partir de 13h30 devant la vieille et dangereuse centrale.

Ici, le programme de la manifestation.

DAvignon à Bordeaux, en passant par Dunkerque, Rennes, Strasbourg, et Toulouse, la lutte antinucléaire sera à l’honneur ce jour là.

Le photovoltaïque est aussi dans la place, et avec une simple mallette, rechargée grâce à des panneaux photovoltaïques, vous êtes assurés, pour une somme modique, de pouvoir consommer 350 Watt pendant 2 heures, la remorque photovoltaïque en propose 400 Watts pendant 10 heures. lien

J’ai d’ailleurs donné le premier concert photovoltaïque dans les années 90, sur la plage du lac de Paladru. lien

Mais au-delà de la nourriture intellectuelle, il y a la nourriture tout court, et là aussi, l’imagination va son train, avec les jardins partagés.

On en trouve aux quatre coins du pays, et c’est l’occasion de produire sa propre nourriture, mais aussi d’organiser des manifestations conviviales et citoyennes : troc aux plantes, repas de quartier (lien) et sur le Potiblog, on peut valoriser ses surplus de jardin.

Sur ce lien, on découvre comment organiser un jardin partagé, (ici leur charte) et le 8 octobre est leur jour dans toute la France. lien

Ces jardins partagés peuvent se trouver en plein cœur des villes, comme dans le quartier écolo Eden Bio, à Paris dans le 20ème arrondissement, (lien) ou à Lyon par exemple, ou un jardin partagé bio vient de se créer au pied des immeubles, ce qui change agréablement et utilement des tristes pelouses habituelles. lien

De fil en aiguille, certains décideurs originaux ont décidé de remplacer les arbres d’ornements que l’on trouve habituellement dans les villes, par des arbres fruitiers, afin, comme à Genève, (lien) de renforcer la biodiversité. lien

Quittons les villes pour la campagne où l’utopie fleurit elle aussi, comme dans les fermes collectives autogérées, animées par la volonté militante d’une « auto organisation collective » : elles produisent des aliments exempts d’engrais chimiques, de pesticides, d’OGM, favorisant les espèces anciennes, pour leur propre consommation, ou pour la vente directe, évitant les dérives productivistes. lien

Ce n’est pas un phénomène franco-français, puisqu’en Espagne, une petite ville de 2670 habitants a vu le jour il y a 30 ans dans la région de SévilleMarinaleda. lien

Les habitants y ont construit leur maison sur des terrains fournis par la Mairie, et ils payent à vie, un loyer de 15 € mensuels.

Antoine Chao en a fait un reportage : depuis 1978 ce village ne connait ni promoteurs, ni chômeurs, ni policiers, ni banquiers et les habitants y pratiquent la démocratie directe, celle que défendent les indignés espagnols. lien

Près de 200 de ces indignés sont arrivés à Bruxelles, dans l’attente de milliers d’autres qui devraient les rejoindre d’ici le 15 octobre au milieu d’un quasi silence médiatique, subissant les agressions régulière de la police partout ou ils passent pourtant pacifiquement. lien

Ils auront leur festival « prends ta place » le 16 octobre au Parc Gerland à Lyon. lien

Mais revenons à Marinaleda.

Les 1200 hectares de terre de la commune appartiennent à ceux qui la cultivent, et toutes les questions de gestion sont soumises au référendum populaire.

En 7 épisodes d’une dizaine de minutes, découvrez la vie de ce village hors du commun.

Cette « utopie vers la paix  » à été le sujet de l’émission culte de Daniel Mermet, « là-bas si j’y suis ». lien

Les écovillages, écolonies, et autres écolieux se multiplient et sur ce lien découvrez leur réseau : ils ont même leur journal.

Le projet Amopie n’a qu’un seul objectif de croissance : celle du bonheur.

La question transport n’est pas absente de la préoccupation des « utopistes », et le covoiturage en est l’une des facettes : il permet de se déplacer en partageant les frais de transport, et sur ce lien, organisez votre déplacement.

Mais on peut aller au delà, avec comme but l’autarcie, (lien) se préparant par exemple à une vie sans pétrole en 5 ans.

Michel Wautelet, professeur à l’université de Mons-Hainaut est l’auteur du livre «  vivement 2050 : comment nous vivrons (peut être) demain  » aux éditions l’Harmattan.

Il y regarde le pétrole par le petit bout de la lorgnette, envisageant une vie sans pétrole, c’est-à-dire sans plastique, et les conséquences en sont insoupçonnables : plus de fibres synthétiques, des cosmétiques différents, d’autres façons de se chauffer, et on y découvre qu’il faut 5 litres de pétrole pour amener dans votre magasin préféré un seul kiwi provenant de Nouvelle Zélande. vidéo

Son livre est consultable en ligne sur ce lien.

Fort heureusement, il y a d’autres façons d’obtenir du carburant, comme par exemple le méthane issu de l’activité humaine. Dans cet article, on apprend comment l’on pourrait théoriquement fabriquer suffisamment de méthane pour faire tourner tous les véhicules du pays, poids lourds y compris.

Alors comme dit souvent mon vieil ami africain : « les utopies d’hier seront les réalités de demain ».

L’image illustrant l’article provient de « claj.infini.fr »

Merci à Corinne Py pour son aide efficace


Voir en ligne : Mon village en Utopie

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