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Allons enfants de la batterie

cabanel | agoravox.fr | mercredi 5 septembre 2011

mercredi 5 octobre 2011

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La voiture électrique a le vent en poupe, et l’un des problèmes qu’elle doit résoudre est celui de la performance de sa batterie : la prochaine « autolib  » est prête à perdre de l’argent pendant 7 ans, pour en gagner peut-être un peu plus tard.

Ce projet ambitieux de l’actuel maire de Paris  : mettre des voitures électriques à disposition du quidam pour faire baisser la pollution parisienne, né en 2007, est sorti de la voie de garage qui lui semblait destinée. lien

En effet, Bertrand Delanoé a trouvé un partenaire de poids, en la personne de Vincent Bolloré, avec son « bluecar  ».

Celui-ci avait, contre toute attente, remporté la partie, devant Peugeot, Citroën et Mitsubishi.

En effet, sa voiture garantirait une autonomie de 250 km en ville, (et de 150 km au-delà), avec 4 places, et un coffre de 350 dm3, avec une batterie capable de se recharger en 4 heures, pour une vitesse de pointe de 130 km/h. lien

Pour 12€ mensuels, (et 5 € la première demi-heure) les 200 000 abonnés espérés pourront utiliser l’une des 3000 « blue car » dans les 1000 stations réparties un jour dans Paris et sa banlieue, subventionnées par la Mairie de Paris à hauteur de 50 000 € par station.  lien

Sinon une location pour une journée « découverte  » vous coutera 10€ pour 24h, auxquels il faudra rajouter 7€ la première demi-heure. lien

Vincent Bolloré estime que le seuil de rentabilité sera franchi lorsque sa voiture aura séduit 80 000 utilisateurs.

L’avenir nous dira si l’opération sera couronnée de succès, et, si depuis le 3 octobre, on voit déjà passer les premières « autolib  » dans les rues de la capitale, les parisiens devront attendre le 5 décembre 2011, pour louer l’une des 66 voitures test. lien

Pourtant, pour faire baisser plus sensiblement la pollution dans la capitale, ou dans n’importe quelle ville, il faudrait aller beaucoup plus loin.

Il faudrait non seulement promouvoir la voiture électrique, interdisant les moteurs traditionnels, mais aussi privilégier des voitures tournant au GPL, lesquelles ne provoquent que peu de pollution, alors que dans notre pays, nous sommes, une fois de plus, à la traine de nos voisins européens.

En effet, il roule en Italie 10 fois plus de voitures GPL qu’en France. lien

C’est d’autant plus incohérent que le GPL coute quasi 2 fois moins cher que le diesel, et que les risques d’explosions sont maintenant totalement écartés depuis 2001 puisque des soupapes de sécurité équipent les réservoirs. lien

Et puis le GPL peut être remplacé par du méthane.

Celui qui est issu de l’activité humaine, (stations d’épuration, égouts, zone de stockage de déchets, étables, haras, etc.) pourrait faire tourner tous les véhicules du pays. lien

Pour revenir au « blue car », Il faut rappeler que son modèle original était équipé de capteurs photovoltaïques sur son toit, ce qui n’est plus le cas de la voiture proposée aux rues de Paris. lien

Dès lors, son alimentation électrique justifie l’énergie nucléaire, dont on connait les dangers depuis Tchernobyl et Fukushima, d’autant que les bornes de recharges sont aussi reliées au réseau traditionnel, alors qu’elles pourraient tout aussi bien être alimentées par des capteurs solaires.

Ce qui est le cas de la NLV, la superstar électro solaire, équipée d’un revêtement photovoltaïque, découverte lors du salon de l’auto genevois (lien) ou de la « Phylla », dont le toit « solaire » permet d’accomplir près de 20 km par jour. lien

« L’autolib » telle qu’elle est actuellement envisagée permet donc la pollution (et les inévitables accidents) provoquée par l’utilisation de l’énergie nucléaire. lien

Mais revenons à « Blue Car ».

L’innovation la plus importante de cette voiture électrique est dans la batterie, partie essentielle de ce véhicule.

Celle-ci est une LMP (lithium, métal, polymère) basée sur 4 composants, l’anode étant en lithium métal et la cathode est un matériau composé d’oxyde de vanadium, d’électrolyte et de carbone. lien

Ces batteries LMP stockent, à poids équivalent, 4 à 5 fois plus d’énergie qu’une batterie traditionnelle, et permettent d’après le fabricant de parcourir plus de 200 000 km.

Au chapitre des batteries, il y a pourtant encore des progrès à faire, et nous ne sommes pas à l’abri de surprises.

Ainsi IBM avait rendu public en 2009 un projet de batterie qui permet une autonomie de 800 km en développant une technologie lithium-air, (lien) lequel projet serait largement battu par Toyota qui affirme avoir mis au point une technologie révolutionnaire assurant une autonomie de 1600 km. lien

D’autres évoquent des batteries révolutionnaires, utilisant du Lithium-phosphate, qui permettent à celles-ci de se recharger plus vite que leur ombre.

C’est le « Massachusetts Institue of Technologie  » qui a vu la naissance de cette nouvelle technologie.

Comme le disent les chercheurs de cette institution : «  on a transformé une 2CV en Ferrari  ».  lien

Mais il y a plus étonnant, certains évoquent la batterie en papier, qui utilise des nanotubes en carbone sur le papier pour collecter la charge électrique. lien

Les chercheurs du CENIMAT (centre de recherche des matériaux) de l’université nouvelle de Lisbonne, ont crée un nouveau type de batterie de papier capables d’alimenter des appareils électroniques. lien

Aux Etats Unis, Yi Cui, un chercheur de l’université de Stamford à réussi à fabriquer une sorte de batterie « feuille de papier » : il dépose sur celle-ci une encre contenant des nanotubes de carbone et des nanofils d’argent, obtenant ainsi un papier aux caractéristiques électriques, qui du coup recouvert de cette encre, rend les mêmes services qu’une batterie. lien

Vincent Bolloré, quant à lui, espère produire 40 000 batteries LMP par an dans sa nouvelle usine d’Ergué-Gabéric, en Bretagne, et nul doute que le projet parisien « d’autolib  » va favoriser la réussite de son projet. lien

On ne peut non plus ignorer la découverte capitale qu’a fait un jeune Nigérian, Jelani Aliyu, concevant une voiture électrique ultramoderne, la « Chevy Volt » laquelle utilise un moteur à gaz pour produire un supplément d’électricité, invention pour laquelle il a remporté un concours. lien

Un autre petit génie scientifique, Karim Zaghib, a mis au point une nouvelle batterie « Li-Ion » de 2 kw laquelle peut se charger en 6 minutes.

Il faudra 1 demi-heure pour la recharge complète d’une batterie de 30 Kw. lien

Mais finissons-en avec la Blue Car.

Dommage donc que la solution électro-solaire n’ait pas été retenue, prouvant une fois de plus le long chemin que doivent faire encore nos élus s’ils veulent réellement défendre l’environnement.

Alors bien sur, si on ne peut que se réjouir de l’amélioration prévisible de la qualité de l’air parisien que permettront ces « autolib », on constate qu’elles ne seront pas à porté de toutes les bourses, et qu’il reste d’énormes progrès à réaliser en matière de transport en commun.

N’est-il pas plus important de répondre à la galère que vivent encore des milliers de banlieusards obligés d’attendre de longues minutes pour rejoindre leur domicile, dues à l’évidente saturation du réseau francilien, attendant d’improbables RER, serrés comme des sardines ? lien

Nul doutes que les « autolibs » ne feront ni chaud ni froids aux citoyens fauchés et courageux qui n’ont d’autres alternatives que d’utiliser les transports en commun traditionnels.

Car comme dit mon vieil ami africain : « le fleuve fait des détours car personne ne lui montre le chemin ».

L’image illustrant l’article provient de « prg-mup-idf.fr »

La voiture électrique a le vent en poupe, et l’un des problèmes qu’elle doit résoudre est celui de la performance de sa batterie : la prochaine « autolib  » est prête à perdre de l’argent pendant 7 ans, pour en gagner peut-être un peu plus tard.

Ce projet ambitieux de l’actuel maire de Paris  : mettre des voitures électriques à disposition du quidam pour faire baisser la pollution parisienne, né en 2007, est sorti de la voie de garage qui lui semblait destinée. lien

En effet, Bertrand Delanoé a trouvé un partenaire de poids, en la personne de Vincent Bolloré, avec son « bluecar  ».

Celui-ci avait, contre toute attente, remporté la partie, devant Peugeot, Citroën et Mitsubishi.

En effet, sa voiture garantirait une autonomie de 250 km en ville, (et de 150 km au-delà), avec 4 places, et un coffre de 350 dm3, avec une batterie capable de se recharger en 4 heures, pour une vitesse de pointe de 130 km/h. lien

Pour 12€ mensuels, (et 5 € la première demi-heure) les 200 000 abonnés espérés pourront utiliser l’une des 3000 « blue car » dans les 1000 stations réparties un jour dans Paris et sa banlieue, subventionnées par la Mairie de Paris à hauteur de 50 000 € par station.  lien

Sinon une location pour une journée « découverte  » vous coutera 10€ pour 24h, auxquels il faudra rajouter 7€ la première demi-heure. lien

Vincent Bolloré estime que le seuil de rentabilité sera franchi lorsque sa voiture aura séduit 80 000 utilisateurs.

L’avenir nous dira si l’opération sera couronnée de succès, et, si depuis le 3 octobre, on voit déjà passer les premières « autolib  » dans les rues de la capitale, les parisiens devront attendre le 5 décembre 2011, pour louer l’une des 66 voitures test. lien

Pourtant, pour faire baisser plus sensiblement la pollution dans la capitale, ou dans n’importe quelle ville, il faudrait aller beaucoup plus loin.

Il faudrait non seulement promouvoir la voiture électrique, interdisant les moteurs traditionnels, mais aussi privilégier des voitures tournant au GPL, lesquelles ne provoquent que peu de pollution, alors que dans notre pays, nous sommes, une fois de plus, à la traine de nos voisins européens.

En effet, il roule en Italie 10 fois plus de voitures GPL qu’en France. lien

C’est d’autant plus incohérent que le GPL coute quasi 2 fois moins cher que le diesel, et que les risques d’explosions sont maintenant totalement écartés depuis 2001 puisque des soupapes de sécurité équipent les réservoirs. lien

Et puis le GPL peut être remplacé par du méthane.

Celui qui est issu de l’activité humaine, (stations d’épuration, égouts, zone de stockage de déchets, étables, haras, etc.) pourrait faire tourner tous les véhicules du pays. lien

Pour revenir au « blue car », Il faut rappeler que son modèle original était équipé de capteurs photovoltaïques sur son toit, ce qui n’est plus le cas de la voiture proposée aux rues de Paris. lien

Dès lors, son alimentation électrique justifie l’énergie nucléaire, dont on connait les dangers depuis Tchernobyl et Fukushima, d’autant que les bornes de recharges sont aussi reliées au réseau traditionnel, alors qu’elles pourraient tout aussi bien être alimentées par des capteurs solaires.

Ce qui est le cas de la NLV, la superstar électro solaire, équipée d’un revêtement photovoltaïque, découverte lors du salon de l’auto genevois (lien) ou de la « Phylla », dont le toit « solaire » permet d’accomplir près de 20 km par jour. lien

« L’autolib » telle qu’elle est actuellement envisagée permet donc la pollution (et les inévitables accidents) provoquée par l’utilisation de l’énergie nucléaire. lien

Mais revenons à « Blue Car ».

L’innovation la plus importante de cette voiture électrique est dans la batterie, partie essentielle de ce véhicule.

Celle-ci est une LMP (lithium, métal, polymère) basée sur 4 composants, l’anode étant en lithium métal et la cathode est un matériau composé d’oxyde de vanadium, d’électrolyte et de carbone. lien

Ces batteries LMP stockent, à poids équivalent, 4 à 5 fois plus d’énergie qu’une batterie traditionnelle, et permettent d’après le fabricant de parcourir plus de 200 000 km.

Au chapitre des batteries, il y a pourtant encore des progrès à faire, et nous ne sommes pas à l’abri de surprises.

Ainsi IBM avait rendu public en 2009 un projet de batterie qui permet une autonomie de 800 km en développant une technologie lithium-air, (lien) lequel projet serait largement battu par Toyota qui affirme avoir mis au point une technologie révolutionnaire assurant une autonomie de 1600 km. lien

D’autres évoquent des batteries révolutionnaires, utilisant du Lithium-phosphate, qui permettent à celles-ci de se recharger plus vite que leur ombre.

C’est le « Massachusetts Institue of Technologie  » qui a vu la naissance de cette nouvelle technologie.

Comme le disent les chercheurs de cette institution : «  on a transformé une 2CV en Ferrari  ».  lien

Mais il y a plus étonnant, certains évoquent la batterie en papier, qui utilise des nanotubes en carbone sur le papier pour collecter la charge électrique. lien

Les chercheurs du CENIMAT (centre de recherche des matériaux) de l’université nouvelle de Lisbonne, ont crée un nouveau type de batterie de papier capables d’alimenter des appareils électroniques. lien

Aux Etats Unis, Yi Cui, un chercheur de l’université de Stamford à réussi à fabriquer une sorte de batterie « feuille de papier » : il dépose sur celle-ci une encre contenant des nanotubes de carbone et des nanofils d’argent, obtenant ainsi un papier aux caractéristiques électriques, qui du coup recouvert de cette encre, rend les mêmes services qu’une batterie. lien

Vincent Bolloré, quant à lui, espère produire 40 000 batteries LMP par an dans sa nouvelle usine d’Ergué-Gabéric, en Bretagne, et nul doute que le projet parisien « d’autolib  » va favoriser la réussite de son projet. lien

On ne peut non plus ignorer la découverte capitale qu’a fait un jeune Nigérian, Jelani Aliyu, concevant une voiture électrique ultramoderne, la « Chevy Volt » laquelle utilise un moteur à gaz pour produire un supplément d’électricité, invention pour laquelle il a remporté un concours. lien

Un autre petit génie scientifique, Karim Zaghib, a mis au point une nouvelle batterie « Li-Ion » de 2 kw laquelle peut se charger en 6 minutes.

Il faudra 1 demi-heure pour la recharge complète d’une batterie de 30 Kw. lien

Mais finissons-en avec la Blue Car.

Dommage donc que la solution électro-solaire n’ait pas été retenue, prouvant une fois de plus le long chemin que doivent faire encore nos élus s’ils veulent réellement défendre l’environnement.

Alors bien sur, si on ne peut que se réjouir de l’amélioration prévisible de la qualité de l’air parisien que permettront ces « autolib », on constate qu’elles ne seront pas à porté de toutes les bourses, et qu’il reste d’énormes progrès à réaliser en matière de transport en commun.

N’est-il pas plus important de répondre à la galère que vivent encore des milliers de banlieusards obligés d’attendre de longues minutes pour rejoindre leur domicile, dues à l’évidente saturation du réseau francilien, attendant d’improbables RER, serrés comme des sardines ? lien

Nul doutes que les « autolibs » ne feront ni chaud ni froids aux citoyens fauchés et courageux qui n’ont d’autres alternatives que d’utiliser les transports en commun traditionnels.

Car comme dit mon vieil ami africain : « le fleuve fait des détours car personne ne lui montre le chemin ».

L’image illustrant l’article provient de « prg-mup-idf.fr »


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