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En Bolivie, la coca c’est la vie

metrofrance.com | 25-02-2011

samedi 26 février 2011

Les Boliviens continuent à mâcher la coca comme si de rien n’était, malgré l’opposition de l’ONU depuis 1961.

Selon l’article 49 de la Convention unique sur les stupéfiants ratifiée en 1961 par les Nations unies, il faut éradiquer la culture de la coca. Comme ici en Bolivie.

Photo : Juan Ramón García/Metro Quito

En Bolivie, la feuille de coca fait partie du quotidien alimentaire des habitants. Depuis des milliers d’année, les habitants de la Cordillère des Andes mâchent la feuille de coca, fameuse pour ses qualités nutritionnelles et ses capacités médicinales. Aujourd’hui, les supermarchés du centre de l’Amérique du Sud sont remplis de pains, sucreries et boissons à base de coca. Et quand il se met à faire froid, les boliviens ont coutume de boire le "mate de coca", une infusion de feuilles de coca.

Avant que les Conquistadors espagnols ne débarquent, les Incas utilisaient la coca lors de leurs cérémonies religieuses. "Pour nous, mâcher de la coca est profondément sacré. C’est comme un rituel. Nos ancêtres considéraient la feuille de coca comme un cadeau de Pacha Mama, la Terre Mère", explique José Mange, un chef indien.

Les deux-tiers des Boliviens mâchent de la coca

Juan Ibarde Garay, un anthropologue bolivien et diplomate, partage le même point de vue : "Dans mon pays, 70 % des habitants mâchent des feuilles de coca, par exemple les étudiants quand ils ont besoin d’un regain d’énergie pour travailler ou les conducteurs qui sont sur le point de s’endormir quand ils font de longues distances la nuit."

"L’acte de ‘Pijchar’ [le verbe qui signifie mâcher de la coca en langue indigène Quechua, ndlr] est une coutume. Elle fait partie de notre identité", ajoute Juan Ibarde Garay. En fait, outre dans la nourriture, des extraits de feuilles de coca sont utilisés dans des bonbons et des crèmes analgésiques. Cette crème est particulièrement efficace grâce aux propriétés calmantes de la coca.

Les Nations unies s’opposent à ces pratiques

Malgré tout, les autorités qui tentent de réguler le trafic de drogue au niveau mondial s’opposent à de telles pratiques. Elles veulent que les Boliviens cessent de mâcher de la coca. La Convention unique sur les stupéfiants de 1961 ratifiée par les Nations unies interdit de mâcher de la coca, principalement dans le but d’éviter de faire pousser de la coca pour produire de la cocaïne. En effet, les feuilles de coca contiennent naturellement de très faibles traces de cette drogue illégale (cf. les chiffres plus bas).

Des milliers de Boliviens sont sortis dans les rues de La Paz à la fin du mois de janvier 2011 pour manifester et exiger une modification de la Convention de 1961 afin d’autoriser des pays dont c’est la culture et la tradition religieuse de pouvoir préserver la pratique ancestrale de la culture de la coca.

Traduction : Florence Santrot


Dangereuse, la feuille de coca ?

 Une étude menée par l’université américaine de Harvard a reconnu les qualités nutritionnelles de la feuille de coca.

 Elle est particulièrement conseillée pour ses bienfaits sur le foie, la vésicule biliaire, le coeur et dans la prévention des caries.

 Seulement un des quatorze alcaloïdes que contient la coca est utilisée dans la fabrication de la cocaïne.

 La feuille de coca comporte la plus forte concentration au monde d’azote non protéique.

 Mâcher la feuille de coca ne provoque aucune addiction.



La feuille de coca en chiffres

 Les habitants des Andes mâchaient déjà la coca il y a de cela plus de 8.000 ans, selon des archéologues internationaux qui ont fait cette découverte en 2010.

 Durant l’ère de l’empire Inca, la feuille de coca était utilisée comme monnaie d’échange.

 L’alcaloïde, l’un des quatorze ingrédients chimiques présents dans la feuille de coca, est utilisé pour produire la cocaïne. Cet ingrédient est présent en moyenne à hauteur de 0,8 % dans les feuilles de coca fraîches.

 Une étude de l’Université de Harvard prétend que la mastication de 100 grammes de coca est suffisant pour satisfaire les besoins nutritionnels d’un adulte pour 24 heures. C’est principalement dû à la richesse naturelle de la plante en protéines et en nutriments comme le calcium et la vitamine A.


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