Les statistiques ethniques « inutiles, inadaptées et dangereuses », pour le HCI

Le Haut Conseil à l’intégration (HCI) a réaffirmé le 28 juillet que les statistiques ethniques étaient "inutiles, inadaptées et dangereuses", tout en s’étonnant "du caractère injurieux" pour la République "des propos du Haut Commissaire à la diversité" Yazid Sabeg sur le sujet.

Lundi 25 juillet, après avoir reçu une délégation d’élus locaux d’origine immigrée qui veulent lancer en septembre un débat sur les statistiques ethniques, M. Sabeg avait estimé que la mesure des diversités était un « impératif », déplorant que « on se refuse à le faire sous le prétexte fallacieux d’une France indivisible et de poncifs républicains ».

Réagissant sur ce dernier point, le président du HCI Patrick Gaubert, dans un communiqué diffusé jeudi, « s’étonne du caractère injurieux à l’égard de la République des propos du Haut Commissaire à la diversité ».

Risque de communautarisme – Le communiqué rappelle la « ferme opposition » du HCI « aux statistiques ethniques, c’est-à-dire fondées sur la couleur de peau et/ou appartenant à de prétendues « races », pour des raisons tant pragmatiques qu’éthiques ». Ces statistiques sont « inutiles » car la législation « permet l’utilisation de données issues de l’état civil, comme le pays de naissance ou la nationalité », indique le HCI.

Les données ethniques sont également « inadaptées » pour « mesurer les vraies inégalités, les injustices et les discriminations », explique le Haut Conseil : « comme de nombreuses études l’ont mis en évidence », les difficultés des descendants directs d’immigrés « sont dues, à l’école par exemple, prioritairement au fait qu’ils appartiennent majoritairement à une famille ouvrière ou employée ».

Enfin, l’utilisation de ces statistiques, « une réponse simpliste à des revendications légitimes d’égalité des droits, en faisant miroiter des places à quelques individus, sans se préoccuper du plus grand nombre », est dangereux, s’inquiète le HCI. « Le recours aux statistiques ethniques aurait pour principal effet d’inviter nos compatriotes à raisonner en termes de « races » et ainsi, à conforter, voire à créer de toutes pièces des communautarismes », estime-t-il.