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Prison surpeuplée à Dunkerque : le procureur suspend les incarcérations
A. l’AFP | leparisien.fr | 21 juillet 2011
vendredi 29 juillet 2011

Cent cinquante détenus pour cent places. Face à la surpopulation alarmante de la prison de Dunkerque (Nord), le procureur de la République tape du poing sur la table. Il a décidé d’ordonner le report de l’incarcération des personnes condamnées à une peine de prison, à l’exception des délits les plus graves.
Le geste a été salué par l’organisation syndicale pénitentiaire UFAP-UNSA. « On pourrait avoir différents procureurs qui se piquent au virus dunkerquois et qui adoptent le même concept », a estimé au micro d’Europe 1 son secrétaire général Jean-François Forget. De son côté, le ministère de la Justice a réagi : « La Chancellerie a donné pour instruction au procureur général de Douai de demander des explications au procureur de la République de Dunkerque », indique le porte-parole adjoint du ministère de la Justice, Olivier Pedro-Jose, confirmant qu’il s’agissait d’une « initiative locale ».
« Respect de la vie humaine »
« Quand vous faites coucher des gens sur des matelas, vous vous heurtez aux obligations liées au respect de la vie humaine, aux problèmes d’hygiène, au risque de violences (entre détenus) et à des difficultés de relations avec les fonctionnaires pénitentiaires », a expliqué le procureur Philippe Muller.
Dans une lettre d’« instructions […] urgente à l’ensemble des services enquêteurs de Dunkerque et d’Hazebrouck » datée du 25 juillet, le magistrat demande la suspension « de l’exécution des écrous » jusqu’au 5 septembre, « en raison du surencombrement de la maison d’arrêt de Dunkerque et des autres établissements pénitentiaires » de la juridiction d’appel. « Il ne s’agit pas d’effacer, mais de différer la mise à exécution », a-t-il précisé.
Cette demande ne concerne pas toutes les peines. Sont notamment exclues les « peines courtes non aménageables », des « peines d’emprisonnement portant sur des faits de nature sexuelle » et celles traitant de « faits de violences commis en récidive », notamment les violences sur conjoints ou enfants.
Des taux d’occupation atteignant 200%
Au 1er juillet, selon l’administration pénitentiaire, il y avait 64 726 personnes incarcérées en France pour 56 081 places, soit une population carcérale en légère baisse par rapport à juin, mais en hausse de 4,2% par rapport à juillet 2010. Le taux de surpopulation pénale, de plus de 126% en juillet 2008, est actuellement de 115%.
Ce taux varie selon les prisons. Dans une tribune publiée cette semaine et titrée Prisons : silence, on entasse, le secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), Matthieu Bonduelle, relevait que 37 établissements pénitentiaires (sur environ 200) avaient « un taux d’occupation supérieur ou égal à 150%, dont cinq au-delà de 200% ».
Ces dernières semaines, la France a été condamné à trois reprises pour le mauvais état de ses prisons.
LeParisien.fr
Transmis par Gérard Valler
Fri, 29 Jul 2011 10:28:27 +0200
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Messages
1. Dunkerque, son procureur rebelle d’un jour, sa prison… et Pornic, 30 juillet 2011, 16:59, par b.bec
Dunkerque, son procureur rebelle d’un jour, sa prison… et Pornic
rue89.com - 30 juillet 2011
La fronde du procureur de Dunkerque Philippe Muller aura été de courte durée. Cinq jours après avoir ordonné le report de l’incarcération de certains détenus, le magistrat est rentré dans le rang le 29 juillet.
L’impertinent d’un jour aura eu le mérite d’attirer l’attention sur le vieux problème de la surpopulation des prisons françaises. Un phénomène exacerbé par l’affaire Laëtitia.