Accueil > 2010 > décembre > Petition en ligne contre la loi loppsi-2

Petition en ligne contre la loi loppsi-2

lundi 13 décembre 2010

Petition en ligne contre-loi-loppsi-2

http://www.petitionenligne.fr/petition/contre-loi-loppsi-2/412


Communiqué rédigé par des étudiants du mirail membres de l’Aget-FSE, SUD étudiants et RUSF, le 16/12/2010

LOPPSI 2 ou le renforcement de l’arsenal répressif de l’état

Depuis plusieurs années, on assiste à l’amplification de mesures législatives afin de renforcer ce que les gouvernements successifs ont appelé la lutte contre "l’insécurité et la délinquance". La Loppsi 2, (Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure) s’inscrit dans l’arsenal répressif de l’état. Cette loi, qui a été adoptée fin septembre 2010, vise à défendre les intérêts de la bourgeoisie en créant de nouvelles menaces auxquelles la population aurait à faire face.

La Loppsi 2 : une loi s’inscrivant dans la continuité des législations

Nous assistons au renforcement de mesures sécuritaires et au développement de la xénophobie d’état. La Loppsi 2 n’est pas une loi isolée, elle s’inscrit dans un cadre plus global de toute une série de mesures législatives visant à créer de nouveaux délits et de nouvelles sanctions, telle que la loi sur la Sécurité Quotidienne adoptée le 15 novembre 2001. Elle rend passible de prison le fait de refuser un prélèvement d’ADN, et crée l’Institut national de police scientifique. Le 29 août 2002 c’est la Loppsi qui est adoptée. Elle permet, en matière de sécurité intérieure, de recourir à des partenariats public-privé. La loppsi a aussi permis de fusionner le STIC, fichier de police, avec le JUDEX, fichier de gendarmerie, créant ainsi une base de donnée appelée ARIANE. l’état se donne les moyens de renforcer le contrôle de la population en centralisant l’ensemble de ses bases de données. Par ailleurs, le 18 mars 2003 a été adoptée la LSI (Loi pour la Sécurité Intérieure), s’attaquant à la mendicité, à la prostitution, aux gens du voyage et aux squatteurs.

C’est dans ce contexte qu’a été adoptée la Loppsi 2. Celle-ci est une compilation de mesures sécuritaires sans cohérence, qui tend à mettre en place une surveillance généralisée de la population. Grâce à cette nouvelle législation, la police peut désormais installer des logiciels espions via internet. Elle peut aussi filtrer des sites sans avis du juge. La Loppsi 2 prévoit également d’étendre considérablement la vidéo surveillance, et incite les particuliers à installer ce système aux abords de leur propriété. Elle stigmatise encore plus les habitant-e-s des quartiers populaires, en créant de nouveaux délits, tels que le trouble de la tranquillité du voisinage sous peine d’une amende de 1500 euros ! Par ailleurs, la Loppsi 2 instaure de nouvelles mesures concernant la réappropriation des logements vides : il s’agit de la mise en place d’une procédure expéditive et arbitraire pour expulser les squatteurs. Sur une simple "mise en demeure" du préfet, l’occupant-e aura 48h pour quitter les lieux, faute de quoi il/elle sera passible de 3750 euro d’amende.

Elle ne crée pas de nouveaux fichiers de renseignements, mais "utilise les moyens informatiques existants afin de rapprocher des données" (Brice Hortefeux). Il s’agit de stigmatiser encore plus les catégories dominées de la population, et de criminaliser toute sorte de contestation. Comme à chaque fois, les mesures sécuritaires de l’état ne servent qu’à masquer les inégalités sociales engendrées par le système économique et politique dans lequel nous vivons.

Les nouvelles menaces et le capitalisme sécuritaire

Afin de maintenir la population dans un climat de peur et de suspicion, le pouvoir a besoin de construire l’image d’un ennemi intérieur socio-ethnique qui renvoie à une menace globale. Cet ennemi, aujourd’hui comme hier, est désigné comme appartenant à l’immigration post-coloniale. Ne voit-on pas chaque jour au sein des médias dominants, la mise en évidence d’une ethnicisation de la menace à coup de faits divers ? Lordre sécuritaire se traduit en pratique par la désignation d’ennemis intérieurs permettant de réprimer les révoltes provoquées par le système économique et politique. C’est dans ce sens qu’il faut aborder et tenter de comprendre le durcissement de l’arsenal répressif. La construction de boucs-émissaires issus de l’immigration permet permet ainsi le dépoiement des appareils de surveillance et de coercition de l’état, tels que la Loppsi 2.

Les lois sécuritaires comme la Loppsi 2 ont aussi l’avantage de créer de nouveaux marchés et de nouvelles sources de profits pour la patronat. Selon un rapport de l’OCDE publié en 2004, "le secteur de la sécurité s’annonce comme un acteur économique important et en croissance, pour sa partie privée les estimations disponibles aboutissent à un chiffre d’affaire mondial de 100 à 120 milliards de dollars". La sécurité intérieure devient donc une source de profits considérable. Les pouvoirs publics sont ainsi devenus des clients importants dans l’achat de matériel de sécurité (les caméras de vidéo surveillance par exemple). Nous assistons à l’extension de nouveaux marchés économiques, ceux de la peur, qui s’accroissent notamment grâce à de nouvelles législations comme la Loppsi 2.

Qu’entendons-nous par violence et insécurité ?

La classe dominante utilise beaucoup de termes en se gardant bien d’en définir le sens exact. De fait, de nombreuses formes de violence, de délinquance et d’insécurité sont occultées. Qu’entendons-nous aussi par violence ?

Tout d’abord, violence n’est pas synonyme de délinquance. Il existe des formes de délinquances qui ne sont pas ou peu violentes. Quoi de commun entre un vol à l’arraché, une injure, un meurtre, un viol, et une révolte déclenchée suite à la violence policière ? L’état utilise des amalgames afin d’imposer une vision homogène de la violence, qui commence dès le premier mot de travers et se poursuit inéluctablement jusqu’à la criminalité.
Il existe par ailleurs des formes de violence dont on ne parle pas, telles que la discrimination à l’embauche ou à l’accès aux logements. De même, plusieurs formes d’insécurité ne sont jamais prises en compte : aujourd’hui, un salarié sur dix travaille en CDD, en intérim, en stage... Et la proportion ne cesse d’augmenter : CDD et intérim représentent 90% des recrutements dans les secteurs privés et semi-publics. L’angoisse d’être licencié, de ne pas voir son contrat renouvelé, n’est-ce pas de l’insécurité ?

Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement d’un sentiment d’insécurité puisque le travail précaire s’accompagne d’une série de violences physiques et morales bien réelles (les accidents de travail, les pressions hiérarchiques...). En d’autres termes, les violences sociales subies par les classes populaires ne sont pas rangées dans les cases violence et insécurité par l’état. Nos dirigeants et nos juges sont bien sévères à l’égard d’un SDF ou d’un sans papiers ayant commis un délit mineur, mais l’on est face à un mur lorsque l’on aborde les violences sociales.

La Loppsi 2 a donc plusieurs conséquences : elle renforce l’appareil répressif de l’état gràce à de nouvelles législations liberticides, tout en occultant la violence sociale subie par la population : brutalité policière, accidents du travail, précarité...

Nous devons dénoncer toutes ces mesures répressives qui ne servent qu’à intimider ceux et celles qui font le choix de lutter contre la destruction de leurs conditions de vie, d’étude et de travail. Face au langage des dominants et à leurs armes idéologiques et législatives, nous devons riposter.

Communiqué rédigé par des étudiants du mirail membres de l’Aget-FSE, SUD étudiants et RUSF
— 
Amaël


Transmis par Amaël

Thu, 16 Dec 2010 20:22:30 +0100


Voir en ligne : Petition en ligne contre-loi-loppsi-2

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.