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Envoyés très spéciaux en Syrie

Ahmed Halfaoui - Jean-Dominique Merchet | lopinion.fr - lesdebats.com | mercredi 29 & jeudi 30 mai 2013

jeudi 30 mai 2013

 Envoyés très spéciaux en Syrie
Ahmed Halfaoui | lesdebats.com | jeudi 30 mai 2013
 Syrie « L’ordre de militarisation des armes chimiques n’a pas été donné »
Jean-Dominique Merchet | lopinion.fr | mercredi 29 mai 2013



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Envoyés très spéciaux en Syrie
Ahmed Halfaoui | lesdebats.com | jeudi 30 mai 2013

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Arte, très culturelle chaîne franco-allemande, 20h 30 GMT. Des invités de tout poil, même un journaliste algérien et une Franco-Syrienne, pour la couleur « arabe ». Au milieu, un photographe du journal le Monde au vocabulaire très utilitaire. C’est lui qui revient de Syrie. Un sujet ; les « armes chimiques » de l’armée syrienne. Des preuves, des photos d’hommes armés affublés de masques à gaz. Déroulement, trois tours de table qui répartissent équitablement la parole. Rendu, très difficile de retenir quoi que ce soit d’instructif, sauf de l’Algérien qui a exprimé clairement son point de vue. Son inquiétude concernant l’impact, des livraisons de missiles sol-air à la Syrie, sur une éventuelle intervention de l’OTAN, une « zone d’exclusion » par exemple. Et sa déception que les Maghrébins pensent à un complot israélo-qatari, plutôt qu’ils soutiennent une « révolution ».

L’émission a eu le mérite d’être très rapide, au grand bonheur des téléspectateurs. Juste ce qu’il fallait pour chacun de dire ce qu’il avait à dire, très vite. Un avantage, il n’y avait aucune voix contraire. Et puis, il était juste question de marquer le coup, les autres médias font déjà assez de bruit, en guise de contre-offensive, à l’encontre de la conférence internationale, appelée Genève 2, décidée par les Etats-Unis et les Russes, plus pragmatiques et plus puissants, au grand dam du régime français qui avait plié l’affaire et mis la barre très haut, exigeant le départ du président syrien (comme cela était dit pour le leader libyen).

Ladite contre-offensive repose sur des « envoyés » très « spéciaux » du Monde qui ont ramené dans leurs valises des « échantillons d’armes chimiques » (c’est eux qui le disent). Une première, notons-le, dans le métier et dans le traitement de ce type de chose. Tant pis s’il y a des moyens plus sérieux dans le domaine qu’auraient dû utiliser les « révolutionnaires » pour autant que la crédibilité leur soit acquise. Car, il est pour le moins désopilant que des quidams, censés informer les gens, se convertissent en chimistes et se croient investis d’une telle mission. Il est encore plus désopilant de voir le vacarme que cela a entraîné. Presque aussi fort que celui qu’a provoqué la « découverte d’armes de destruction massives » en Irak. « On ordonnait aux soldats montant au front de se munir de foulards mouillés pour se protéger le visage », rapporte le Monde, citant un élément d’un groupe armé. Contre des armes de ce genre, il y a mieux à faire, plutôt rien que de s’enfuir, mais le journaliste ne se pose pas de question sur l’efficacité des foulards mouillés. Ce qui lui importe, c’est de croire et de faire croire à ce qui pourrait aider la diplomatie de son pays. Après sa ridicule prestation à l’ONU, Collin Powel ne s’en porte pas plus mal. Que peut-il donc bien arriver à un reporter de presse ?

Quant aux missiles russes, des S-300, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a confirmé leur livraison et l’objectif de cette livraison. Ses propos n’ont souffert d’aucune équivoque. On ne peut plus clairement, il a déclaré que « des mesures de cette sorte dissuadent en grande partie certains esprits échauffés d’envisager des scénarios dans lesquels le conflit prendrait un tour international avec la participation de forces étrangères ».

Ahmed Halfaoui




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Syrie : « L’ordre de militarisation des armes chimiques n’a pas été donné »
Jean-Dominique Merchet | lopinion.fr | mercredi 29 mai 2013

Le régime syrien, au plus haut niveau, est divisé sur l’utilisation de tels produits



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A quoi ressemble une ligne rouge ? On sait que les Occidentaux ont fait de l’usage d’armes chimiques par le régime syrien un point de non-retour, qui entraînerait une réaction militaire. Or, les témoignages font de plus en plus état d’emploi de telles munitions contre les insurgés. Où est alors la ligne rouge ? Une source gouvernementale française assure à l’Opinion que les services de renseignements occidentaux, y compris israéliens, n’ont pas constaté que « l’ordre politique de militarisation des stocks » d’armes chimiques aurait été donné. Or, explique cette source, « on connait bien et depuis longtemps la chaîne de décision, qui remonte au président Hafez al-Assad, et les lieux où sont entreposées les armes. On sait où elles sont, peut-être pas jusqu’à la dernière caisse… ». La ligne rouge serait donc franchie si les militaires conditionnaient les substances toxiques et les chargeaient dans les têtes des missiles ou à bord des hélicoptères. Autre casus belli, pour les Israéliens : l’implication du Hezbollah libanais dans la garde des sites de stockage. Ce n’est pas aujourd’hui le cas.

Selon notre source, un débat agite les milieux dirigeants du régime syrien. Certains sont partisans d’une solution « à la tchétchène », c’est-à-dire d’un emploi de tous les moyens. D’autres, notamment dans l’armée, ne sont pas convaincus de l’utilité opérationnelle des armes chimiques.

Les sources françaises reconnaissent que « quelques produits à base de sarin » ont sans doute été utilisés par des « acteurs locaux », dans « des quantités très limitées ». L’essentiel serait composé de produits incapacitants ou suffocants. Les échantillons rapportés par les journalistes du Monde sont en cours d’examen par les spécialistes de la Direction générale de l’armement, à Vert-le-Petit (Essonne). Les résultats ne devraient pas être connus avant la mi-juin.

À LIRE AUSSI : En pleine léthargie, l’Europe tente de faire bonne figure sur le dossier syrien

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