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les exportations françaises d’armement ne connaissent pas la crise

Dominique Gallois - Antoine Fouchet | la-croix.com - opex360.com - lemonde.fr | 31 janvier, lundi 19 & jeudi 22 novembre 2012

lundi 26 novembre 2012

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 Armement, forte progression des exportations françaises en 2011
Antoine Fouchet | la-croix.com | jeudi 22 novembre 2012
 Trou d’air annoncé pour les exportations françaises d’armes en 2012
| opex360.com | lundi 19 novembre 2012
 Défense : comment Dassault a tissé sa toile
Dominique Gallois | lemonde.fr | 31 janvier 2012

sur le net
 Les exportations françaises d’armement en forte hausse en 2011
| lemonde.fr | jeudi 22 novembre 2012

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Armement, forte progression des exportations françaises en 2011
Antoine Fouchet | la-croix.com | jeudi 22 novembre 2012
    
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Les exportations françaises d’armement se sont élevées à 6,5 milliards d’euros en 2011, soit une hausse de 27 % par rapport à 2010, selon le rapport annuel au Parlement, qui a été présenté jeudi 22 novembre par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, aux députés des commissions de la défense et des affaires étrangères. 5,11 milliards avaient été enregistrés en 2010. Si le niveau historique de 2009 (8,16 milliards) n’est pas retrouvé, la France se maintient à la quatrième place des pays exportateurs dans le monde.

Derrière le Royaume-Uni et devant Israël

Sur la période 2006-2011, la France a conservé 8,5 % de parts de marché, derrière les États-Unis (44 %), la Russie (14 %), le Royaume-Uni (11 %), et devant Israël (5,5 %). Les autres gros exportateurs européens sont l’Allemagne (3,9 %) et l’Italie (3,6 %). La région Asie-Pacifique a absorbé, l’année dernière, 42 % des exportations françaises, grâce notamment aux commandes d’équipements passés par l’Inde, pour moderniser ses 51 avions de combat Mirage 2000, et par la Malaisie, pour ses blindés. Le Moyen-Orient (avec surtout les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite) a été la deuxième destination des exportations françaises. De nombreux pays émergents se profilent, par ailleurs, en futurs exportateurs concurrents, comme la Corée du Sud, la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde.

Le secteur représente 165 000 emplois en France

Le ministre a souligné l’importance des exportations d’armements pour l’industrie et pour l’autonomie stratégique de la défense. Le secteur représente 165000 emplois en France et réalise chaque année un chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros. Il permet aussi un armement diversifié des trois armées (terre, air, marine). Jean-Yves Le Drian devrait rendre public, en fin d’année, un plan de soutien aux petites et moyennes entreprises travaillant pour la défense.

Deux projets de loi pour renforcer le contrôle

L’initiative de publier un rapport annuel sur les exportations d’armes a été prise en 1998 par Lionel Jospin, alors premier ministre, dans un souci de transparence. C’est la première fois que ce document était présenté devant des députés lors d’une séance en commission, où les questions adressées directement au ministre étaient également les bienvenues. Il s’agissait pour Jean-Yves Le Drian de prendre en compte les critiques de plusieurs parlementaires et responsables d’organisations gouvernementales, qui estiment depuis longtemps que ce rapport annuel « manque de clarté ».
 

Le ministre a profité de cette occasion pour insister sur la nécessité d’avoir « un contrôle rigoureux »
 du commerce des armes. Il a annoncé le dépôt prochainement à l’Assemblée nationale de deux projets de loi, l’un visant à réprimer les violations des embargos – décidés par l’Europe ou la communauté internationale – sur les armes à destination d’États dictatoriaux, l’autre consistant à encadrer le courtage en matériel de guerre.



ANTOINE FOUCHET



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Trou d’air annoncé pour les exportations françaises d’armes en 2012
| opex360.com | lundi 19 novembre 2012
    

Cette année avait pourtant bien commencé pour les exportations d’armes françaises, avec notamment la commande indienne de 493 missiles air-air Mica (IR/EM) pour 959 millions d’euros. Ont suivi ensuite le contrat décroché par Nexter pour livrer 73 véhicules Aravis à l’Arabie Saoudite, d’un montant évalué à près de 100 millions d’euros ou bien encore les bonnes affaires réalisées par Renault Trucks Defense en Egypte.

Cela étant, et sans donner de chiffres, le délégué général à l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a admis devant la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale que “les perspectives à l’exportations sont maussades” pour les industriels français de l’armement. “Nous n’atteindrons pas le chiffre de l’an dernier” a-t-il ajouté, alors que l’année 2012 s’annonçait pourtant prometteuse.

En 2011, les prises de commandes à l’étranger concernant les équipements militaires de facture française avaient connu une progression de plus de 2,3 milliards d’euros par rapport à l’année précédente pour atteindre les 6,5 milliards. Cela avait été notamment dû à la commande ferme de deux BPC Mistral à la Russie, au contrat de modernisation des Mirage 2000 indiens.

Cependant, il se pourrait que 2012 se termine sur une bonne note, avec le contrat concernant la modernisation des frégates de la marine saoudienne, lequel, avec un montant d’un milliard d’euros, a de bonne chance de tomber dans l’escarcelle de DCNS.

En attendant, et outre les enjeux géopolitiques, plusieurs raisons peuvent expliquer ce trou d’air pour les exportations françaises d’armement. En premier lieu, la campagne présidentielle a gelé les négociations de contrats en cours. Ainsi, l’on attendait la confirmation de la vente de 60 Rafale aux Emirats arabes unis en mars dernier. Et depuis, elle n’a toujours pas eu lieu.

Qui plus est, et cela n’a sans doute pas contribué à donner de bons signaux aux clients potentiels, le nouveau gouvernement a indiqué qu’elle n’allait pas jouer les VRP, comme le font les Britanniques et l’a fait la précédent pouvoir politique.

“A chacun son métier” avait déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, au quotidien Les Echos, en juin dernier. “La donne a changé en matière d’exportation d’armement. Le temps où l’on arrivait avec un industriel sous un bras, un avion ou un bateau sous l’autre, est révolu” avait-il aussi expliqué.

Ensuite, le Laurent Collet-Billon a avancé, toujours devant les députés, que le “marché se rétrécit”, notamment en Europe. En revanche, en Asie, où les dépenses militaires progressent, les industriels français doivent faire face à l’activisme de leurs homologues américains, qui anticipent la baisse du budget du Pentagone dans les 10 années qui viennent.

Enfin, la trop grande sophistication de certains matériels peut constituer un frein à l’exportation. C’est le cas de la frégate multimissions (FREMM). Selon le DGA, et bien qu’elles soient excellentes, “elles ne présentent, à l’exportation, qu’un seul inconvénient, que nous n’avions pas anticipé : c’est leur technicité, qui nécessite des équipages de très haut niveau, qui ne sont pas d’emblée accessibles à toutes les marines du monde.”

Toutefois, si 2012 ne sera pas un bon cru pour les ventes d’armes françaises, il pourrait en aller autrement pour 2013, année au cours de laquelle le contrat portant sur l’achat de 126 Rafale par l’Inde devrait être finalisé. D’autres pourraient également suivre.



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Défense : comment Dassault a tissé sa toile
Dominique Gallois | lemonde.fr | 31 janvier 2012
    

Les questions de défense entrent en campagne, avec la visite, lundi 30 janvier, de François Hollande sur la base des sous-marins nucléaires de l’Ile-Longue, à Brest. Début mars, le candidat
socialiste précisera sa politique, notamment en matière industrielle. Partout dans le monde, les budgets militaires sont en baisse, notamment aux Etats-Unis, ce qui va pousser les industriels
américains à chercher d’autres marchés à l’étranger. La compétition, déjà sévère, s’annonce encore plus rude avec la montée en puissance des acteurs russes, chinois, coréens, indiens. Or, les
Européens se présentent en ordre dispersé. L’exemple le plus flagrant est l’aéronautique militaire. Sauf rebondissement (édition abonnés), le Gripen suédois l’a emporté en Suisse face au Rafale
français et à l’Eurofighter Typhoon, un avion germano-hispano-italo-britannique. Le Rafale et l’Eurofighter se disputent aussi le "contrat du siècle", la vente de 126 avions à l’Inde.

 

Si l’industrie de défense est concentrée au Royaume-Uni autour de BAE Systems et en Italie autour de Finmeccanica, respectivement 2e et 8e mondiaux, il n’en est rien en France. Six groupes
figurent dans les cinquante premiers mondiaux, du franco-allemand EADS (7e) à Dassault Aviation (54e), selon le palmarès annuel du magazine américain Defense News.

 

Le plus petit de ces acteurs n’en est pas moins celui qui bénéfice le plus des faveurs de l’Etat. Avec son soutien, Dassault est devenu l’actionnaire industriel du groupe d’électronique Thales,
qui pourrait être le pivot d’un pôle de défense français regroupant les activités maritimes de DCNS et demain l’armement terrestre de Nexter.

 

Les questions sont nombreuses autour de ce projet. A commencer par les fonds que cela nécessitera. L’Etat est impécunieux et Dassault n’a peut-être pas l’envie d’investir assez dans ces domaines
pour en prendre le contrôle. L’autre hypothèque tient au futur du groupe Dassault. Les enfants de Serge Dassault auront-ils la même stratégie que leur père lorsqu’ils en prendront les rênes ?

 

Quel que soit le prochain président, il devra aborder le futur de l’industrie de défense. L’Etat en tant que client, garant de la souveraineté nationale, mais aussi actionnaire des grands
groupes, aura un rôle clé. Mais Dassault restera incontournable.

 

La montée en puissance de Dassault au sein de l’industrie de défense a lieu en trois étapes : d’abord la conquête de l’indépendance, puis celle de Thales (électronique de défense), et enfin la
montée en puissance chez DCNS (sous-marins et navires) et Nexter (véhicules blindés et canons).

 

CONTRÔLE DE LA SOCIÉTÉ

 

En ce printemps 2002, Charles Edelstenne, le patron de Dassault Aviation, est satisfait : la famille Dassault vient de franchir la barre des 50 % en acquérant en Bourse le 1 % manquant pour
détenir le contrôle de la société. "Pendant vingt-cinq ans, on nous a fait chanter. Aujourd’hui, nous sommes libres de nos mouvements", lit-on dans Le Monde du 29 mai 2002.

 

Dégagé de la menace des droits de vote double que revendiquait l’Etat français, libéré du pacte d’actionnaires avec EADS, qui est devenu simple minoritaire avec 46 % du capital, le PDG envisage
avec sérénité les prochaines échéances stratégiques, qui se feront "à son rythme et à ses conditions", affirmait-il. Il soulignait aussi que les succès de son avion d’affaires, le Falcon (75 % du
chiffre d’affaires), libéraient Dassault de la dépendance vis-à-vis des commandes militaires du gouvernement, et lui donnaient plus de marge de manoeuvre.

 

M. Edelstenne évoquait également son intérêt pour le groupe d’électronique de défense Thales, dans lequel il avait pris près de 6 % en échange de l’apport de ses activités électroniques. Il
entendait ainsi profiter du désengagement annoncé d’Alcatel.

 

Viendra alors la deuxième étape, celle du renforcement de la participation de Dassault chez Thales, pourtant également convoité par EADS. Le groupe bénéficiera pour cela de l’appui de Nicolas
Sarkozy, que Serge Dassault a largement soutenu dans sa course à l’Elysée.

 

Elu en 2007, le président de la République, Nicolas Sarkozy, n’a rien à refuser au sénateur UMP et au propriétaire du Figaro. Il se fait d’ailleurs fort de vendre le Rafale à l’étranger, une
façon de rappeler que son prédécesseur, Jacques Chirac, n’y était jamais arrivé. Le chef de l’Etat s’engagera au Brésil et aux Emirats arables unis... pour l’instant en vain.

 

Informé dès le printemps 2008 d’un projet de reprise de Thales par EADS, l’Elysée fera savoir qu’il n’y est pas favorable. Mieux, il éconduira le groupe franco-allemand, dont il est pourtant
actionnaire et bien que son offre soit financièrement plus avantageuse que celle de Dassault.

 

L’un des arguments évoqués est de privilégier une filière franco-française plutôt que de donner la gestion de Thales à un groupe franco-allemand. Dassault obtient ainsi d’entrer chez Thales sans
lancer d’offre publique d’achat (OPA), et de participer à sa gouvernance. Il devient alors l’opérateur industriel d’un groupe trois fois plus important que lui.

 

BÉMOL

 

Fin 2011 intervient la troisième étape, avec la montée en puissance de 25 % à 35 % de Thales chez DCNS, tandis qu’est évoquée une prise de participation dans Nexter (ex-GIAT). Celle-ci serait
dans un premier temps de 25 %. Avec, là encore, la bénédiction de l’Etat, ce dernier étant propriétaire des deux groupes.

 

Le groupe Thales, opéré par Dassault, pourrait alors faire une offre complète sur tous les marchés, en regroupant des fabricants de plateformes (chars, avions de combat, navires) et un
fournisseur d’équipements électroniques tels les radars ou les équipements de télémesure.

 

Seul bémol, "Dassault n’a qu’une participation minoritaire dans Thales et ne peut rien faire s’il n’en prend pas le contrôle", note un banquier. Or, cela ne serait possible qu’avec le soutien de
l’Etat, auquel Dassault est lié par l’intermédiaire d’un pacte d’actionnaires. Mais l’un et l’autre des actionnaires ont-ils la volonté ou la possibilité de financer une telle opération ?

 

aaa Pour l’Etat, la réponse est négative, la priorité étant désormais à la réduction des déficits budgétaires, qui pourrait passer au contraire par des cessions de participations.

 

Pour Dassault, c’est différent. "Toute la question est de savoir si Dassault veut développer cet ensemble ou faire fructifier son placement en réorganisant Thales, estime un analyste. La deuxième
hypothèse semble la plus probable." Mais pour l’instant, en raison de la chute des marchés boursiers, l’investissement de l’avionneur s’est déprécié.

 

Le durcissement de la compétition mondiale peut toutefois changer la donne. Les grands groupes ayant déjà une présence internationale sont mieux armés pour s’affirmer sur le marché mondial et
initier des rapprochements. C’est le cas d’EADS, de Safran et de Thales. Mais en fait, seuls les deux premiers ont la capacité financière pour mener de véritables regroupements.

 

SUCCESSION

 

Une première tentative s’est esquissée durant l’été 2011. Des rumeurs ont évoqué la possibilité d’une OPA lancée sur Thales par Safran. Un montage auquel se serait opposé... Dassault, même si le
prix proposé aurait été celui qu’il avait payé pour son entrée dans Thales. L’Etat, pourtant actionnaire de deux groupes concernés, n’aurait pas donné suite. L’idée était de constituer un grand
groupe fournisseur d’équipements et de grands systèmes d’aéronautique dans les domaines civils et militaires.

 

Les cartes pourraient à nouveau être rebattues, sauf si Dassault décroche entre-temps un contrat pour le Rafale aux Emirats arabes unis. Une telle commande permettrait d’alimenter ses bureaux
d’études, et surtout ceux de Thales, pendant près de quatre ans. Autre avantage, cela permettrait au ministère de la défense d’étaler le programme de livraison des Rafale à l’armée française, la
priorité étant donnée aux éventuels clients à l’exportation. Ainsi pourraient être financés d’autres projets.

 

Mais il faudra d’abord régler les questions de gouvernance, notamment la succession de Charles Edelstenne qui, l’année prochaine, quittera à 75 ans son poste de PDG. L’inconnue majeure reste la
stratégie des enfants Dassault quand l’heure sera venue de remplacer leur père, Serge, âgé de 86 ans. "Il n’y aura pas de vacance de pouvoir dans la société, la continuité sera assurée. Chaque
chose viendra en son temps et sans l’avis de tous ces "fameux experts"...", affirmait en décembre, dans Le Figaro, M. Edelstenne. Une manière de rappeler que toute décision appartient... à la
famille.

 


La France au 4e rang des exportateurs d’armes

 

Rang Avec 6% du marché mondial (un peu plus de 5 milliards d’euros), la France se maintient en 2010 au 4e rang des exportateurs d’armes, après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie.

 

Emplois L’industrie de la défense représente 165000 emplois directs, au moins autant d’emplois indirects et un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, dont le tiers environ est donc réalisé à
l’exportation.

 

Budget En 2012, le budget du ministère de la défense augmente de 1,6%, pour atteindre 30,6 milliards d’euros. La part prévue pour les équipements est de 16,5 milliards (+ 500 millions).

 
 


 
 

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Transmis par Lionel Mail
 Mon, 26 Nov 2012 22:19:31 +0100
 

 
 


Voir en ligne : Armement, forte progression des exportations françaises en 2011

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