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La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?

Communiqué de l’AFPS | france-palestine.org | vendredi 30 novembre 2012

vendredi 30 novembre 2012

 La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?
Communiqué de l’AFPS | france-palestine.org | vendredi 30 novembre 2012
 ONU - Le détails du vote du 29 novembre 2012
Gerard Fredj | israel-infos.net | vendredi 30 novembre 2012
 ONU - 29 novembre, l’autre vote
Mylène Sebbah | israel-infos.net | vendredi 30 novembre 2012



france-palestine.org

La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?
Communiqué de l’AFPS | france-palestine.org | vendredi 30 novembre 2012

La Palestine vient d’être admise comme Etat non-​​membre au sein des Nations Unies par 138 voix pour, 9 voix contre et 41 abs­ten­tions. Comme elle l’avait fina­lement annoncé la France a voté pour, entraînant des par­te­naires euro­péens sur ce même vote.

Nous nous réjouissons hau­tement de cette situation. C’est une pré­cieuse vic­toire diplomatique.

Ce vote marque, en effet, une étape impor­tante dans la lutte du peuple pales­tinien pour la pleine réa­li­sation de ses droits nationaux.

Le texte adopté basant l’entrée de l’Etat de Palestine au sein des Nations unies qui se réfère notamment aux réso­lu­tions 181 et 194 de l’Assemblée générale, stipule expres­sément que cette admission se fait « sans pré­judice des droits acquis, pri­vi­lèges et rôle de l’OLP à l’ONU en tant que repré­sentant du peuple pales­tinien. » Cet Etat doit avoir des fron­tières pré­cisées, celles de 1967, et une capitale : Jérusalem-​​Est.

Ainsi les énormes pres­sions américano-​​israéliennes ne sont pas par­venues à empêcher le vote ou à en édul­corer la portée : il est clair que pour sortir des diverses impasses nées après Oslo, le droit inter­na­tional est le seul fon­dement pour qu’aboutissent de futures négo­cia­tions et la paix.

Ce vote et ces résultats ne sau­raient pour autant cacher que beaucoup reste à faire pour mettre un terme à la stra­tégie israé­lienne de colo­ni­sation et de dépos­session et que pour qu’enfin, deux Etats viables, vivent côte à côte et en sécurité.

L’unité nationale inter-​​palestinienne, affirmée au Caire, relancée à Doha est de nouveau en marche depuis l’échec essuyé par Neta­nyahou dans l’agression contre Gaza en ce mois de novembre. Elle sera un des éléments du nouveau rapport de forces qu’il faut main­tenant tra­vailler à élargir. Les deux autres « piliers » des avancées futures sont la résis­tance popu­laire à l’intérieur, d’une part, et la soli­darité inter­na­tionale, d’autre part.

Nous nous sommes mobi­lisés avec succès pour amener la France à prendre une position conforme au rôle que notre pays doit jouer dans le monde.

Dans la logique de son vote à l’ONU, la France doit à présent recon­naître l’Etat de Palestine et exercer de réelles pres­sions sur Israël dont les diri­geants ont érigé la vio­lation du droit en principe stratégique.

Elle doit prendre sans tarder des mesures concrètes pour qu’il soit mis un terme à l’impunité de cet Etat. Il serait illu­soire de penser que des négo­cia­tions directes, en tête à tête, et « sans condi­tions » pour­raient aboutir. La Com­mu­nauté inter­na­tionale a fait bouger les lignes aujourd’hui. Elle doit continuer à le faire.

La bataille d’opinion a marqué un point important aujourd’hui. Nous avons l’ambition d’élargir et d’amplifier le mou­vement de soli­darité afin, plus que jamais, de sou­tenir la lutte du peuple pales­tinien pour la réa­li­sation de ses droits nationaux légitimes.

Le bureau national



israel-infos.net

ONU - Le détails du vote du 29 novembre 2012
Gerard Fredj | israel-infos.net | vendredi 30 novembre 2012

ONU - Le détails du vote du 29 novembre 2012
par
Le vote permettant aux palestiniens d’accéder au statut d’Etat non membre requérait une majorité des deux tiers des pays votants à cette session de l’Assemblée générale de l’Onu.
Cent trente huit états ont voté en faveur du texte, quarante et un se sont abstenus, e neuf ont voté contre.
Nous vous proposons de découvrir le détail des votes, pays par pays.


En Europe, seule la République Tchèque a voté contre - 9 votes contre au total.
Ont également voté contre : Israël, les Etats-Unis, le Canada, la République tchèque, le Panama, les Iles Marshall, Nauru, la Micronésie, Palau

Chez les abstentionnistes (41 votes) on trouve 11 pays européens : Allemagne, Bulgarie, Estonie, Grande-Bretagne, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie

Les autres pays abstentionnistes :
Albanie, , Andorre, Australie, Bahamas, Barbade, Bosnie Herzégovine, Cameroun, Colombie, Corée du Sud, Croatie, République démocratique du Congo, Fidji, Guatemala, Haïti, Macédoine, Malawi, Moldavie, Monaco, Mongolie, Montenegro, Papouasie Nouvelle Guinée, Paraguay, Rwanda, Samoa, Saint Marin, Singapour, Slovénie, Togo, Tonga, Vanuatu

Parmi les 138 états qui ont voté pour la résolution palestinienne, on trouve 14 pays européens. Autriche, Belgique, , Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Portugal et Suède.

Les autres sont :

Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angola, Antigua-Barbuda, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Azerbaïdjan, Bahrein, Bangladesh, Biélorussie, Bélize, Bhoutan, Birmanie, Bolivie, Botswana, Brésil, Brunei, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cap Vert, République centrafricaine, Chili, Chine, Comores, Congo, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Cuba, Djibouti, Dominique, République dominicaine, Emirats arabes unis, Equateur, Egypte, Salvador, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Géorgie, Ghana, Grenade, Guinée, Guinée Bissau, Guyana, Honduras, Islande, Inde, Indonésie, Iran, Irak, Jamaïque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Koweït, Kirghizstan, Laos, Liban, Lesotho, Libye, Liechtenstein, Malaisie, Maldives, Mali, Mauritanie, île Maurice, Mexique, Maroc, Mozambique, Namibie, Népal, Nouvelle Zélande, Nicaragua, Niger, Nigeria, Norvège, Oman, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, Russie, Saint Kitts-Nevis, Ste Lucie, St Vincent-Grenadines, Sao Tome Principe, Sénégal, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Salomon (îles), Somalie, Sud Soudan, Soudan, Sri Lanka, Surinam, Suisse, Swaziland, Syrie, Tadjikistan, Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Timor Leste, Trinidad-Tobago, Tunisie, Turquie, Turkménistan, Tuvalu, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen, Zambie, Zimbabwe.



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ONU - 29 novembre, l’autre vote
Mylène Sebbah | israel-infos.net | vendredi 30 novembre 2012

Ce jour-là en 1947, les membres de la toute nouvelle organisation internationale, érigée sur les cendres de la SDN, étaient convoqués pour voter dans un édifice qui avait été autrefois une patinoire pour un vote qui a changé le monde.

Les témoignages de ce vote mémorable de 1947 décrivent un après-midi froid de novembre.
Les voitures des délégués arrivent par vagues devant le bâtiment gris à Flushing Meadow, en banlieue de New York.
Les foules se sont rassemblées à l’extérieur. L’ambiance est électrique. Des millions de personnes partout dans le monde écoutent la retransmission en direct à la radio.

Le vote doit décider de la partition du territoire du mandat britannique sur la Palestine en deux États, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes (à l’époque, Juifs et Arabe étaient "de Palestine et palestiniens").
Pour passer, la résolution a besoin d’une majorité des deux tiers.
Les Juifs ont déjà déclaré qu’ils l’accepteraient, les Arabes qu’ils la rejetteraient.

Fébriles, les lobbyistes des deux camps s’activent pour rallier à leur cause le maximum de délégués. D’autant qu’un premier vote a eu lieu quatre jours auparavant, le 25 novembre 1947, et qu’il a manqué une voix pour que le plan de partage soit accepté.
Ce jour-là, le 29 novembre, Oswaldo Aranha, préside la réunion autour d’une table haute. À côté de lui, le secrétaire général, Trygve Lie, un Norvégien.
En face d’eux, une carafe d’eau en verre et des microphones métalliques semblables à des œufs durs.

Derrière eux, un gigantesque tableau du globe les surplombe.
Face aux deux hommes, disposés en demi-cercle, les membres des délégations.
La vidéo de ce vote historique et les discussions qui l’ont précédé, ont été conservés par le Fonds d’Archives du Film Juif Spielberg ; elle est disponible en ligne.
Le film, granuleux et tressautant, nous restitue néanmoins la densité dramatique de ce qui s’est joué ce jour-là.

La séance de vote proprement dit commence.
À l’appel de son pays, par ordre alphabétique, chaque délégué n’a le choix qu’entre trois petits mots pour faire ou défaire l’Histoire : "Oui", "Non" ou "Abstention".
C’est le tour de la France, l’auditoire retient son souffle. Tout le monde pense que la France va s’abstenir.
Lorsque son délégué déclare : "Oui", les partisans sionistes qui animent les galeries, éclatent en bruyants applaudissements.
David Horowitz, le délégué sioniste, témoigne : "L’excitation est à son comble. On ressent comme une douleur physique.".

Le président intervient énergiquement et rappelle à l’ordre le public. Le vote peut reprendre. C’est fini. Le président frappe de son marteau sur la table et entame la lecture du résultat.
Tout le monde a déjà fait son calcul et coché les bâtons sur un bout de papier.
Néanmoins, dans les galeries, derrière les postes de radio, le temps suspend son vol.

Pendant que Aranha parlait, écrit Horowitz, un sentiment s’est saisi de nous, un de ces sentiments uniques dans la vie d’un homme. Au-dessus de nous, il nous semblait entendre le battement des ailes de l’Histoire".
"Trente-trois en faveur, treize contre, onze abstentions. La motion est adoptée".
Les États arabes sont sous le choc, furieux. Le secrétaire général, Trygve Lie, ne demande pas son reste, il se lève et file hors de la salle de l’Assemblée.

Le Haut Comité arabe lui écrit immédiatement pour l’informer que les Arabes de Palestine "ne se soumettront jamais".
Le seul moyen d’établir la partition, écrit-il, est d’abord de "les" éliminer tous - hommes femmes et enfants
Les instances islamiques au Caire appellent au "djihad dans le monde entier pour la défense de la Palestine arabe".

À Jérusalem, la dirigeante sioniste Golda Meyerson, devenue Golda Meir, s’adresse à la foule en liesse, depuis le balcon de l’immeuble de l’Agence Juive
 : "Depuis deux mille ans, nous avons attendu notre délivrance.
Maintenant qu’elle est là, elle est si grande et merveilleuse que cela dépasse les mots humains. Juifs, s’écrie-t-elle, Mazel tov !".

La suite, on la connaît, guerres et violences se succèdent depuis soixante-cinq, depuis ce jour qui est considéré par le monde arabe, comme la "Nakba" - la catastrophe.
Des tentatives de conciliation aussi, Sadate à Jérusalem le 20 novembre 1977, trente ans après, presque jour pour jour. Camp David en 1979, les Accords d’Oslo en 1994. Différentes offres de partition israéliennes en 2000, 2001 et 2008, toujours refusées.

En 1947, le vote mémorable du 29 novembre décidait du partage d’une terre pour la création de deux États. Mahmud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et Saeb Erekat, négociateur pour les Palestiniens, ont depuis reconnu que ce refus avait été une erreur.
Ils ont obtenu, hier, la reconnaissance d’ une entité sur un territoire fractionné, bien moindre que ce qui leur avait été donné en 1947, en la hissant au statut d’État observateur.

Un sondage publié vendredi montre que 71% des israéliens ne savent plus à quoi correspond la date du 29 novembre 1947, tous âges confondus (le pourcentage monte à 86 dans la communauté orthodoxe).
Il n’y a que dans les unités combattantes de l’armée que 62% des répondants connaissaient la réponse.



Voir en ligne : La Palestine à l’ONU ! Et maintenant ?

Messages

  • Tout est dit dans l’avant dernier paragraphe de cet article :

    Quelques temps après, les Arabes ont reconnu que c’avait été une erreur de ne pas accepter la partition de 1947 ;
    en même temps il faut peut-être rappeler que le grand mufti de Jérusalem (grand-père de Yasser Arafat ) avait apporté un soutien non négligeable à Hitler.

    Et puis : "La suite, on la connait : guerres et violences....."
    On peut aussi rappeler que, dés la création de l’état d’Israël, l’Egypte et d’autres pays arabes ont déclenché une guerre contre cet état.

    Et pourquoi la Cisjordanie ne réintégrerait pas la Jordanie puisqu’elle en faisait partie, de même pour Gaza qui faisait partie de l’Egypte ?

  • A voir et revoir absolument l’excellent documentaire diffusé par ARTE le 11 décembre 2012 de 10h35 à 11h30 intitulé :

    LA CROIX GAMMÉE ET LE TURBAN,
    La tentation nazie du grand mufti

    A méditer sans modération

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