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Niger : questions sur un enlèvement un peu trop facile...

Observatoire du nucléaire - mardi 21 septembre 2010

dimanche 26 septembre 2010

L’intervention militaire au Niger permet à la France de protéger les intérêts de son industrie nucléaire

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L’armée française intervient au Niger pour protéger les intérêts de l’industrie nucléaire

Il n’a fallu que trois jours, après que sept salariés d’Areva et Vinci ait été enlevés, pour que l’armée française prenne position au Niger où elle a d’ores et déjà lancé des opérations sur le terrain. Il est légitime de relever des éléments très curieux dans cette affaire :

 l’enlèvement des 7 salariés s’est fait avec une facilité déconcertante
 l’intervention de l’armée française au Niger a été organisée avec une étonnante rapidité. Il apparait d’ailleurs que les hommes et le matériel étaient prêts à l’avance à N’djamena (Tchad)

Bien sûr, personne ne peut penser que les autorités françaises soient elles-mêmes à l’origine de la prise d’otage. PAR CONTRE, les faits poussent à se demander si tout n’a pas été fait pour que cette prise d’otage si prévisible puisse se dérouler sans encombre, offrant de fait une opportunité en or aux autorités françaises pour intervenir militairement.

Areva et les autorités françaises ont en effet été averties par différents biais que des menaces pesaient sur les salariés des mines d’uranium au Niger. Or, non seulement les mesures nécessaires de protection n’ont pas été mises en oeuvre mais, au contraire, Areva semble avoir refusé l’aide des autorités du Niger.

On ne peut dès lors que noter que cet enlèvement permet à la France d’intervenir militairement dans cette zone stratégique et de protéger ainsi son accès aux mines d’uranium. Il faut rappeler que la majorité des réacteurs nucléaires français sont alimentés par l’uranium du Niger. Or la Chine, elle aussi avide d’uranium, a intensifié sa présence au Niger et concurrence la France pour l’accès aux réserves d’uranium.

En particulier, le projet d’Areva de mine géante à Imouraren est d’une importance majeure pour l’avenir de l’industrie nucléaire française. Qui plus est, un putsch a eu lieu début 2010 au Niger et les nouveaux dirigeants du pays semblent moins soumis à l’ancien pays colonisateur qu’est la France.

Ce sont aujourd’hui 80% de la production française d’électricité qui sont menacés à rapide échéance si l’accès à l’uranium est coupé. Au lieu d’investir massivement dans les énergies renouvelables, les seules à être garantes d’une véritable indépendance énergétique, les autorités françaises se sont enfoncées depuis 50 ans dans l’impasse nucléaire et se retrouvent aujourd’hui à lancer une véritable guerre coloniale.

Toutes proportions gardées, cette "Guerre du Niger" pour l’uranium est le pendant de la Guerre du Golfe menée par les USA pour le pétrole. Il est une nouvelle fois démontré que, outre les risques d’accident et la production de déchets radioactifs, le nucléaire a aussi des conséquences très néfastes sur la démocratie.

Observatoire du nucléaire - mardi 21 septembre 2010


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