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La Communauté des États Latinoaméricains et des Caraïbes (CELAC) : 32 chefs d’État sur un total de 33

| larevolucionvive.org | mercredi 30 novembre 2011

vendredi 2 décembre 2011

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La Communauté des États Latinoaméricains et des Caraïbes (CELAC) fondée les 2 et 3 décembre 2011 á Caracas constituera sans aucun doute l´événement politique majeur de ces dernières années. Cet organisme remplace en effet une OEA (Organisation des États Américains) décrédibilisée par son alignement sur les États-Unis, par un organisme exclusivement latino-américain et politiquement pluraliste. Celui-ci réunira pour la première fois sans les USA ni le Canada, 32 chefs d´État sur un total de 33 pays représentant 550 millions de citoyen(ne)s sur un territoire de plus de 20 millions de kilomètres carrés. D´ores et déjà le président équatorien Rafael Correa a manifesté son souhait de voir se créér au sein de la CELAC une commission des droits de l´homme réservée aux latino-américain(e)s pour substituer une CIDH devenue caisse de résonance de campagnes médiatiques contre les gouvernements progressistes qui se multiplient en Amérique Latine.

Unité contre dépendance : une lutte historique.

Pour mesurer la portée historique de l´événement on peut se référer aux propos tenus par le président de la république bolivarienne du Vénézuéla - puissance invitante et l´une des principales forces d´impulsion du nouvel organisme : “Combien d´années de lutte. C’est un premier pas, ce n´est pas la victoire. Non. Mais c´est un premier pas. Parce que c´est en 1820 qu´a commencé la lutte dans ce continent. Aprés 300 ans de conquête, de domination, de génocide de la part des empires européens, a surgi la menace de l’empire naissant. Et Bolívar l’a prévu, l’a pressenti, l´a vu. L’a affronté. Bolívar proposa l’unité dès le Congrès Amphictionique de Panamá. Mais finalement s´est imposé le monroïsme : l’Amérique pour les américains. Et on a cru enterrer le boliviarianisme”.

L’ importance politique de la CELAC – même avant sa naissance – est liée à la caducité de l’OEA et à son épais dossier d´interventions contre des pays qui empruntaient diverses voies transformatrices sur le continent. L’ « Organisation des États Américains » restera tristement célèbre pour l´aval qu´elle a donné á des invasions, des coups d´État, voire des magnicides. De l’intervention étasunienne en République Dominicaine (1965) au coup d´État contre le président Zelaya au Honduras (2009), on peut lire l´histoire de l´OEA comme celle d´un « instrument de limpérialisme&nbsp;» (dixit le politilogue argentin Atilio Borón). L’apogée de la dépendance de l´OEA vis-à-vis de Washington fut sans doute l´expulsion de Cuba en 1962 au motif du danger que représentait “<i> l´offensive subversive de gouvernements communistes, de ses agents, et des organisations contrôlées par eux</i>” (sic). Cest sur cette base que les gouvernements nord-américains successifs ont appliqué un blocus comercial toujours en vigueur contre Cuba, provoquant des pertes qu´on estime à 975 milliards de dollars.

Le point de “non-retour” de Notre Amérique

En 2005, divers mouvements sociaux et politiques de l’ Argentine et d´ailleurs remplissaient le stade du “mundial de futbol” pour un événement majeur organisé en présense de Hugo Chávez et de Evo Morales : l´enterrement de l´ALCA, traité de libre commerce d´obédience néo-libérale que l’administration Bush avait tenté d´imposer au continent, mais aussi le démarrage paralléle de processus au Vénézuéla, en Bolivie et en Équateur qui ont permis de construire l’ALBA – Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique. Ce bloc de pays – également intégré par Cuba et le Nicaragua entre autres- a ensuite fondé le TCP (Traité de Commerce entre les Peuples) pour substituer par la complémentarité et la solidarité, la concurrence entre pays du « libre commerce » des années 90.

La CELAC ne tombe donc pas du ciel mais s´enracine dans une « mémoire longue » – le “bolivarianisme” auquel Chávez se réfère ainsi que la marque laissée par les différents « Libertadores » de l´Amérique Latine, eux-mémes enracinés dans de longs cycles de résistance indigène, afrolatinoaméricaines comme celui d´Haïti, qui fut la première république libre du continent.

Elle prend aussi racine dans une « mémoire moyenne » - la résistance au néolibéralisme, les émeutes anti-FMI à Caracas (1989), etc-. Et dans une “mémoire proche” formée par des processus unitaires entre nations souveraines tels que l`ALBA, un système nourri de coopération sociale et libéré de la logique du profit. D’autres, bien que plus nuancés, comme l´UNASUR, ont déjà permis de résoudre des moments de tension comme la tentative de coup d´État contre Evo Morales en Bolivie (2008).

Alors que dans une Europe amnésiée par les grands médias, on a vu des "intellectuels" de gauche se convertir à la « guerre humanitaire » et défendre peu ou prou une guerre meurtrière en Libye, il est bon de citer la présidente argentine Cristina Fernandez « Quand je vois les pays dits civilisés régler leurs affaires à coups de bombes, je me sens fière d´être sud-américaine ».

Juan Manuel Karg, Licencié en Sciences Politiques, UBA

Traduit et adapté pour le français par Thierry Deronne pour La revolución Vive

Site officiel de la CELAC : http://www.celac.gob.ve/ (avec lien de la transmission spéciale par Internet de la réunion des 33 pays à Caracas les 2 et 3 décembre 2011)





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Transmis par Marina
Fri, 2 Dec 2011 00:21:29 +0000




Voir en ligne : Création de la CELAC à Caracas : trois mémoires pour un point de non-retour de « notre Amérique »

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