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37e anniversaire du coup d’État au Chili

samedi 11 septembre 2010

Justice pour le peuple chilien !

Le 11 septembre marque le 37e anniversaire du coup d’État que les impérialistes américains ont organisé au Chili, au cours duquel des milliers de personnes ont été assassinées par le régime de Pinochet. En cette occasion, Le Marxiste-Léniniste commémore les victimes de ce coup d’État, de même que les victimes de l’Opération Condor qui a étendu ces crimes en Uruguay et en Argentine. Encore aujourd’hui, les familles essaient toujours de traduire les auteurs de ces crimes en justice. Aujourd’hui, alors que l’État américain présente l’adhésion aux « valeurs américaines » comme le critère qui détermine qui sont les ennemis de l’État, il est utile de se rappeler que les crimes qui ont été commis au Chili et partout en Amérique latine l’ont été contre ceux qui ont été qualifiés « d’ennemis de la civilisation chrétienne occidentale ». Leur « crime » était leur croyance, leur affiliation et leur activisme politique. Les gens ont été massés et massacrés tout d’abord dans le stade de Santiago transformé pour l’occasion en centre de détention. Le président Allende a été assassiné au palais présidentiel de la Moneda. De tels crimes ont été perpétrés tout au long du règne de Pinochet, bien au-delà des frontières du Chili et jusqu’à Washington. La junte militaire du général Augusto Pinochet, avec le plein appui des États-Unis, a dirigé officiellement et « officieusement » le Chili pendant les 25 années qui ont suivi le coup.

Le rôle des États-Unis dans le coup au Chili est clairement révélé dans un télégramme envoyé en octobre 1970 par le groupe « Track Two » de Henry Kissinger au personnel de la CIA au Chili, qui se lisait ainsi : « C’est notre politique ferme et continue de renverser [le gouvernement démocratiquement élu de] Allende par un coup... Nous devons continuer d’appliquer le maximum de pression pour atteindre ce but et utiliser à cette fin toute ressource nécessaire. Nous devons nous assurer que ces opérations sont menées clandestinement et de façon sécuritaire afin que la main du gouvernement américain et des Américains demeure bien cachée. »

Les États-Unis bien avant le coup au Chili avaient une longue et sanglante histoire d’organisation et d’appui à des coups d’États violents en Amérique Latine, notamment au Guatemala, au Brésil, au Nicaragua, en Grenade et à Panama, pour ne nommer que ceux-là. La Doctrine Monroe de 1823 mis le monde en garde que les États-Unis considéraient que l’Amérique latine leur appartenait. Ils se sont aussitôt emparés du tiers du Mexique par la force des armes. Depuis les années 1890, quand ils ont établi leur suprématie régionale sur l’Espagne et l’Angleterre, les États-Unis sont intervenus par la force en Amérique latine plus de 50 fois.

Le président chilien Salvador Allende

Trente-sept ans après le coup au Chili, les États-Unis continuent d’organiser et d’appuyer des coups d’État violents comme ils l’ont fait directement au Honduras. Ils continuent de former des alliances agressives, de bâtir des bases militaires dans des États-clients comme la Colombie, de traiter les grandes étendues d’eaux de la région comme si c’étaient des lacs et de mener des activités subversives contre les gouvernements d’Amérique latine élus démocratiquement, comme celui de Cuba, qui exercent leur droit de choisir leur propre système politique, libres de l’ingérence américaine. Les « sales guerres » que les États-Unis ont menées dans le passé dans le Cône Sud et en Amérique centrale en collusion avec les forces militaires locales sont maintenant devenues des guerres ouvertes.

Prise d’assaut du palais présidentiel de Moneda
durant le coup d’État.

Nous exprimons en cette occasion nos condoléances aux familles et aux amis de tous ceux qui ont été tués et sont disparus lors de ce coup infâme et à l’ensemble du peuple chilien. Presqu’aucun des responsables des violations des droits humains n’a été poursuivi en justice. Les prisonniers politiques continuent de languir en prison. Pinochet lui-même, protégé par les impérialistes, a échappé à la justice et est mort sans avoir été condamné. Les familles et les amis cherchent toujours à retrouver les disparus et demandent que justice leur soit faite.


Voir en ligne : 37e anniversaire du coup d’État au Chili

Messages

  • et 34 prisonniers politiques mapuches sont en grève de la faim

    [Chili] 2 mois de grève de la faim des prisonniers mapuches

    Ci dessous un petit dossier sur la situation des Mapuches du Chili regroupant :
    • un point sur la grève de la faim au 11 septembre 2010
    • la traduction d’un article de Raúl Zibechi « Chili : L’impossible domestication du peuple mapuche » paru dans La Jornada du 10/09/2010
    • Les revendications des grévistes
    • Des informations sur les actions de solidarité, et l’appel à une manifestation devant l’ambassade du Chili à Paris le 15 septembre prochain.

    Le 12 juillet dernier, 32 prisonniers politiques mapuches dispersés dans cinq centres de détentions différents et tous en préventive, ont initié une grève de la faim contre les lois antiterroristes qui les frappent spécifiquement, contre la double peine civile et militaire, contres les procédures d’exception, pour la libération des prisonniers et la démilitarisation de leurs territoires. Il y a actuellement 96 prisonniers mapuches dans les geôles chiliennes.

    Le 1er septembre, deux jeunes mapuches incarcérés dans un centre de détention pour mineurs se sont joints à la grève de la faim. Les grévistes sont maintenant au nombre de 34.

    Jusque là le silence médiatique s’est installé et le gouvernement n’a pas réagi. Le 3 septembre, au bout de 54 jours, le président Piñera s’est exprimé pour la première fois en leur demandant de cesser leur grève de la faim.

    Pour sa part, la presse écrite et audiovisuelle a longtemps ignoré ce mouvement collectif de grève de la faim, et a choisi de traiter l’autre drame, celui des 33 mineurs ensevelis depuis plus d’un mois dans la mine de San José, au Nord du pays.

    Depuis le 9 septembre, quatres députés, membres de la commission des droits humains de la chambre basse, ont entamé une grève de la faim de solidarité.

    Ces derniers jours, les choses commencent à bouger, la presse a décidé d’en parler un peu plus, l’Eglise catholique s’en mêle (et au Chili, ce n’est pas rien), les fêtes du Bicentenaire approchent… Le gouvernement, d’un côté commence à hospitaliser de force les grévistes, et de l’autre, parle de vouloir modifier quelques détails de la loi antiterroriste afin de continuer à l’appliquer alors même que cela ne figure pas dans les revendications des grévistes qui demandent qu’elle ne leur soit pas appliquée et d’être traités comme n’importe quel chilien.

    Alors que plusieurs grévistes viennent d’être transférés de force dans des hôpitaux, certains annoncent aujourd’hui la possibilité d’une prochaine grève de la soif à partir du 13 septembre si le gouvernement ne répond pas favorablement à leurs demandes.

    Ce mouvement de protestation est parvenu maintenant à un tournant décisif. C’est le moment où jamais d’accentuer la solidarité avec les grévistes de la faim. Les mercredis sont devenus des journées de mobilisation. Le prochain rassemblement aura lieu à Paris, le 15 septembre devant l’ambassade, à 18h30.

    Le 11 septembre 2010
    ******************
    Chili : L’impossible domestication du peuple mapuche

    Raúl Zibechi | La Jornada du 10/09/2010

    La guerre que l’État chilien a déclarée au peuple mapuche il y a 150 ans n’est pas terminée. La république Criolla [fondée par des descendants de colons], qui le 18 septembre prochain fêtera son bicentenaire, s’est lancée en 1861 dans une guerre d’extermination contre tout un peuple, qui s’est terminée en 1883. (...)

    la suite sur
    http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article820

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