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Menaces franco-allemandes sur des avancées sociales

| jennar.fr | 09 fév 2011

mercredi 9 février 2011

Il y a des pays qui connaissent des avancées sociales plus importantes que d’autres. Il en va ainsi de la liaison des salaires à l’indice du coût de la vie.

Ainsi, en Belgique, depuis les années 20, les salaires des mineurs et, ensuite, progressivement tous les salaires du secteur privé, et à partir de 1977 ceux du secteur public, ainsi que les allocations sociales, sont liés à l’indice des prix à la consommation établi mensuellement par le Ministère des affaires économiques et publié au Moniteur belge, l’équivalent du Journal officiel français. Cette liaison automatique est un pilier du modèle social belge. Depuis 2006, le panier des produits témoins est revu tous les deux ans de telle sorte que l’index colle au plus près aux habitudes d’achat des Belges. Le prix de 507 produits observé dans 65 localités est ainsi enregistré chaque mois.

Le Luxembourg dispose d’un système identique. L’Espagne et la Slovaquie ont également un mécanisme de liaison des salaires à l’évolution des prix.

Cette liaison des salaires à l’index soutient la croissance et est déterminante pour préserver le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés et des allocataires sociaux.

Conseil européen du 4 février 2011. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel expriment clairement leur souhait de supprimer l’index au nom d’un pacte de compétitivité qu’ils ont concocté ensemble. Autres régressions proposée par les droites franco-allemandes : l’ajustement des systèmes de retraites sur le développement de la démographie et l’obligation pour les Etats membres d’inscrire dans leur Constitution une « règle d’or » sur le respect des règles budgétaires européennes. Il s’agit là aussi de généraliser à l’ensemble des 27 pays le report de l’âge du départ à la retraite et de briser les marges de manoeuvre budgétaires des gouvernements qui veulent préserver des politiques sociales.

Personne ne sera surpris d’apprendre que cette proposition des droites franco-allemande bénéficie du soutien de la Commission européenne. Il reste à savoir ce que feront les 21 autres gouvernements.

« Ce pacte s’apparente à une régression sociale où les dépenses sociales sont les variables d’ajustement de la compétitivité des Etats membres dans la mesure où il préconise entre autres le relèvement généralisé de l’âge de la pension légale et la suppression de l’indexation des salaires » déclare le PS belge qui peut, en la matière, compter sur l’appui des deux grandes centrales syndicales. Que feront les socialistes européens ? Continueront-ils, comme ils l’ont fait avec tant de zèle depuis des années, à privilégier les attentes patronales ?

Une nouvelle fois, au niveau européen, il n’y a d’harmonisation sociale que vers le bas. Une nouvelle fois, l’Union européenne est l’outil de la régression sociale voulue par le patronat et les libéraux de droite et de gauche qui le relaient. Avec l’efficacité redoutable que procurent des traités qui ont réduit à néant la souveraineté populaire. Il y a urgence à changer cette Europe-là.


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