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Recensement ou flicage...?

Lordevans | unmondemerveilleux.com | 2 Janvier 2011

jeudi 3 février 2011

Désormais, tous les 5 ans nous aurons droit à un recensement.

A quoi sert le recensement ?

Pour les autorités gouvernementales ou territoriales, le recensement est supposé apporter des informations sur la population. Mouvements de populations, nombre d’habitants des communes de France, genre, âge, profession, nombre d’enfants, nombre d’occupants d’un même logement, type et confort de l’habitat, besoin locaux en termes de service administratifs, commerces, emplois, transports, etc…

A priori, ces informations semblent légitimes et utiles pour une bonne gouvernance.

C’est un outil administratif et statistique.

Mais au fil des années, le simple feuillet de recensement que des agents recenseurs vous distribuent à votre domicile est devenu un véritable dossier de plusieurs pages recto-verso, un long questionnaire sur vos activités privées, vos possessions, vos biens, tout ce que vous pouvez faire, dire ou penser. Beaucoup de questions n’ont aucun rapport avec un recensement normal et sain. Elles concernent des domaines que le droit considère comme étant de la plus pure vie privée et pour lesquels nul n’est en droit d’exiger de vous des réponses obligatoires, comme on semble vous l’imposer en vous menaçant d’une amende de 135 euros si vous refusez d’y répondre. A priori, toutes ces questions ne peuvent avoir aucune utilité pour nos dirigeants et leurs services administratifs.

Par ailleurs, n’importe qui peut lire votre document de recensement sur l’itinéraire du document. Il n’est en aucun cas protégé ni confidentiel.

On tente de justifier cette inquisition en arguant que toutes ces informations sont destinées à évaluer vos besoins locaux, régionaux et nationaux et à prévoir les budgets nécessaires au développement des ressources et des structures administratives et commerciales et le développement des ressources de votre bassin d’emploi.

Le problème est que tout cela n’est absolument pas suivi d’effets. A l’heure actuelle, notamment, le seul souci de nos gouvernants semble être uniquement axé sur la diminution des dépenses publiques en passant par la diminution de tous les services et donc la suppression de nombreuses structures et des postes de salariés du public attachés à ces services. Il en va ainsi de la justice (tribunaux, juges, procureurs, greffiers), de la police (CRS, Gendarmerie Nationale, Police Nationale), de la santé (hôpitaux, cliniques, dispensaires dans les quartiers, médecins et chirurgiens, contrôle de l’accès aux études de médecine), enseignement (écoles, collèges, lycées, facultés, universités, enseignants et personnels administratifs, locaux publics et administrations diverses, pompiers, transports (train, métro, bus, tramway), etc…

INSEE : "Le recensement permet de connaître la population résidant en France. Il fournit des statistiques sur le nombre d’habitants et sur leurs caractéristiques : âge, profession exercée, déplacements quotidiens, conditions de logement, etc. Il apporte également des informations sur les logements.

Les résultats du recensement éclairent les décisions publiques en matière d’équipements collectifs (écoles, hôpitaux, etc.). Ils aident également les professionnels à mieux évaluer le parc de logements, les entreprises à mieux connaître leur clientèle potentielle ou les disponibilités de main-d’œuvre, les associations à mieux répondre aux besoins de la population."

Partout des coupes sombres, des départs en retraite non compensés et des licenciements. Le gouvernement vient d’annoncer la suppression en 2011 de 16 000 postes de l’éducation nationale, dont, probablement un grand nombre d’enseignants.

Il est tout à fait surprenant que nos dirigeants politiques se voient tout à coup obligés de supprimer 16 000 postes comme s’ils avaient soudain découvert l’inutilité de ces postes. En effet, on se demande si, dans la mesure où ces postes ne présentaient qu’une utilité relative, pourquoi on ne les a pas supprimés progressivement, au fil de l’eau, au lieu de les maintenir et de payer des salariés ne rendant aucun service.

Pendant des décennies, l’administration française a payé des gens à ne rien faire ?

On s’en doutait un peu, mais là on en prend une conscience aiguë, d’autant que pendant ces années nos impôts ont augmenté de manière drastique…

Au final, compte tenu de tout ce sabordage de nos services et institutions, comment peut-on oser vouloir nous faire gober que ces recensements ont pour but de planifier le développement de nos structures nationales ou territoriales ?

C’est tout de même un peu fort. De qui se moque-t-on ?

Surtout lorsque l’on entend des hommes politiques nous raconter avec un aplomb incroyable que la suppression de tous ces services et de tous ces personnes sont destinés à améliorer la qualité des services rendus…

Alors, au prochain passage d’un agent recenseur, accueillez le gentiment, ne vous en prenez pas à lui. Ce sont de chômeurs qui essaient de gagner trois sous.

Par contre, ne remplissez que la première feuille du dossier de recensement qui concerne les données génériques de votre famille et de votre habitat.

Tout le reste, barrez le d’un grand trait en diagonale et inscrivez au feutre sur chaque page la mention « Vie privée ».

Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas pénalisé et vous n’aurez pas à payer d’amende, car vous aurez répondu au recensement par la première page.

Personne ne peut vous contraindre à révéler des informations sur ce que vous estimez être du domaine de votre vie privée.

Si vous laissez faire, la prochaine fois Big Brother vous enverra des questions du genre : avez-vous des économies, combien, à quel endroit, dans quelle banque, quel est votre numéro de compte, votre code de carte bancaire, possédez-vous de l’or, consommez-vous des substances illicites, avez-vous des pratiques sexuelles particulières, avez-vous tué quelqu’un dans votre vie ? etc… Rien ne les arrêtera.

Il n’y a aucune confidentialité dans le recensement et il est plus que probable que l’administration fiscale ou toute autre ait accès à vos données.
Si l’INSEE revend des fichiers informatiques (et c’est ce que je pense) basés sur les données des recensements et notamment des données concernant la vie privée, il est très difficile d’avoir communication du contenu de ces fichiers et l’INSEE niera toujours les faits.

On sait néanmoins que l’état se paie constamment la tête des citoyens et il vaut mieux ne faire confiance à personne. A moins que le recensement soit un jour fait anonymement.

Le simple fait de contraindre les citoyens à répondre à ce questionnaire et à assortir cette contrainte de la menace d’une amende de 135 euros en dit long sur la pureté et l’honnêteté des intentions du législateur dans ce domaine.

De toute façon, l’amende de 135 euros est une simple menace.

Mais son recouvrement n’est pas véritablement prévu.

Et de toute façon elle est attaquable constitutionnellement de par son objet-même qui est une violation de la vie privée à laquelle tout citoyen français a droit.

CNIL : Le recensement en question


Voir en ligne : Recensement ou flicage...?

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