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Lula pourrait refuser l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie

lemonde.fr | 29.12.10

mercredi 29 décembre 2010

Cesare Battisti, à Paris, le 13 mars 2004.AFP/MEHDI FEDOUACH

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pourrait refuser d’extrader l’ancien activiste d’extrême gauche italien Cesare Battisti, emprisonné au Brésil depuis 2007. Le site Internet du journal brésilien Globo assure que Lula a décidé de ne pas se ranger à l’avis de la Cour suprême du Brésil, qui avait autorisé son extradition vers l’Italie en novembre 2009.

Dans son jugement, la Cour précisait que la décision finale revenait au président brésilien. Le chef d’Etat brésilien a souvent laissé entendre qu’il était opposé à l’extradition de Battisti, sans jamais se prononcer expressément. Lula a officiellement jusqu’au 31 décembre, date à laquelle il passe la main à Dilma Rousseff, pour officialiser sa décision. Il a déclaré mercredi qu’il se prononcerait jeudi sur le sujet.

"UN TROPHÉE"

Battisti, 54 ans, s’était réfugié en France en 1990, où il est devenu auteur de romans policiers. Il a quitté le pays en 2004 pour se réfugier au Brésil, où il a été arrêté en 2007. Il est détenu à Brasilia depuis, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers l’Italie.

Ancien membre du groupuscule des Prolétaires armés pour le communisme (PAC), il a été condamné par contumace en Italie, en 1993, pour avoir commis ou préparé quatre homicides en 1978 et 1979, crimes dont il s’est toujours proclamé innocent.

Cesare Battisti, qui a obtenu le statut de réfugié politique au Brésil, estimait dans la presse italienne, en 2009, qu’il était devenu "un trophée". "C’est pour cela que l’on s’acharne en Italie. Il n’y a plus personne de cette époque en prison, et maintenant vous voulez que ce soit moi qui paye pour tout le monde", disait-il.

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Cesare Battisti, né le 18 décembre 1954 à Sermoneta, dans la province de Latina, au sud de Rome, est un écrivain de romans noirs. Il est aussi un ancien membre d’un groupe clandestin armé d’extrême gauche actif en Italie durant les « années de plomb », les Prolétaires armés pour le communisme (PAC) et a été condamné pour quatre assassinats commis durant cette période dont il se dit innocent.

Emprisonné en 1979 et condamné en 1981 pour appartenance à une bande armée, Cesare Battisti s’évade et se réfugie alors au Mexique. En 1988, il est jugé par contumace par la Cour de Milan et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du surveillant de prison Antonio Santoro (Udine, 1978), et de l’agent de police Andrea Campagna (Milan, 1979), et pour la complicité dans les assassinats le 16 février 1979 du boucher Lino Sabbadin (Santa Maria di Sala, Vénétie) et du bijoutier Pierluigi Torregiani (Milan).

Il s’installe en France en 1990 et bénéficie de la « doctrine Mitterrand ». Une demande d’extradition vers l’Italie est refusée en 1991. Il séjourne librement en France, devient un gardien d’immeuble puis publie plusieurs romans noirs à partir de 1993.

Battisti déclarait en 2001, à propos des crimes lui ayant valu sa condamnation, « Politiquement, j’assume tout »[1]. Il a néanmoins affirmé son innocence à partir de 2004, quand la situation judiciaire lui est devenue défavorable en France[2],[3].

En 2004, le gouvernement français s’apprête finalement à l’extrader en Italie, ce qui nourrit un débat français sur l’opportunité de cette extradition. Cesare Battisti s’enfuit alors, jusqu’à son arrestation au Brésil le 18 mars 2007.


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