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Pour en finir avec la logique de guerre et de domination !

Collectif Échec à la guerre | 21.11.2010 |

mardi 23 novembre 2010

Déclaration

Pour en finir avec la logique de guerre et de domination !

21 novembre 2010

En tant qu’organismes québécois voués à la défense et à l’élargissement des droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, ici et partout dans le monde,

En tant que citoyennes et citoyens du Québec épris de paix et de justice et soucieux de développer des relations internationales de coopération fondée sur l’égalité et la solidarité,

1. NOUS SOMMES INDIGNÉ-ES
 de la spirale guerrière et antidémocratique dans laquelle le Canada s’enfonce de plus en plus ;
 de la participation du Canada, depuis octobre 2001, à une guerre d’occupation en Afghanistan qui sème mort et destruction sous prétexte de lutte pour la démocratie, la sécurité et les droits des femmes dans ce pays et qui s’étend maintenant au Pakistan ;
 du vote du Parlement canadien prolongeant cette intervention au moins jusqu’en juillet 2011, à l’encontre de la volonté de la majorité de la population ;
 de l’allocation à cette logique guerrière de fonds publics sans cesse croissants (au Canada seulement, 58 millions de dollars par jour en 2009-2010) au détriment des dépenses sociales et d’une véritable aide au développement ;
 de la complicité du Canada avec la torture, tant celle des Afghans faits prisonniers dans les combats que celle de certains citoyens canadiens dans des prisons étrangères ;
 de la militarisation de la société canadienne qui engendre l’augmentation de la violence, notamment envers les femmes ;
 de la campagne de peur axée sur une menace terroriste exagérée pour justifier la guerre et plusieurs mesures de surveillance et de répression qui érodent nos droits et libertés ;
 de l’omniprésence des activités de relations publiques de l’armée canadienne dans les grands événements sportifs, sociaux et familiaux et de leurs campagnes de recrutement dans les institutions d’enseignement jusque dans les écoles primaires ;
 des conséquences socio-environnementales de plus en plus graves des guerres et des entraînements militaires ;
de la militarisation croissante de l’Arctique, qui va de pair avec des projets économiques néfastes pour l’environnement et la négation des droits des peuples autochtones.

2. NOUS DÉNONÇONS LES « VA-T-EN-GUERRE » ICI MÊME AU CANADA

 les gouvernements canadiens successifs, libéraux et conservateurs, qui nous ont entraînés dans cette dynamique et ont justifié la guerre avec des faux arguments ;
 les grands milieux d’affaires – Conseil canadien des chefs d’entreprises en tête – qui n’y voient que des occasions de profits, notamment pour l’industrie militaire ;
 les partis politiques qui mettent en œuvre des politiques guerrières ou qui ne s’y opposent que du bout des lèvres ;
 les grands médias qui véhiculent peu l’opposition de la majorité de la population à la guerre et ne présentent pas ses conséquences tragiques pour les populations civiles.

3. NOUS REJETONS CATÉGORIQUEMENT le faux discours de la « guerre contre le terrorisme » et l’implication militaire, directe ou indirecte, du Canada aux côtés des États-Unis dans le cadre d’une politique visant à étendre leur hégémonie à l’ensemble de la planète et caractérisée par :

 plusieurs guerres déclenchées et menées en violation du droit international, dont le droit humanitaire international : Kosovo en 1999, Afghanistan en 2001, Irak en 2003, Liban en 2006, Gaza en 2009 ; et d’autres appréhendées, contre l’Iran et la Corée du Nord, que l’on menace même de frappes nucléaires ;
 le détournement du Conseil de sécurité qui ne condamne ni ces agressions illégales, ni les crimes de guerre qu’elles entraînent, ni les projets flagrants de mainmise étrangère mis en œuvre par les agresseurs à l’encontre du droit international ;
 l’élargissement provocateur de l’OTAN vers l’Est et sa double transformation en tant que bras armé de l’hégémonie étasunienne intervenant partout dans le monde et en tant que mandataire de l’ONU, jetant ainsi un profond discrédit sur l’ONU aux yeux de l’opinion publique mondiale ;
 les menaces et les plans de déstabilisation à l’égard de certains pays qui refusent de se soumettre au « Nouvel ordre mondial » imposé par les États-Unis ;
 la relance d’une course aux armements, y compris le développement de nouvelles armes nucléaires et une militarisation accrue de l’espace.

4. NOUS APPELONS LA POPULATION QUÉBÉCOISE À SE MOBILISER pour contribuer à renverser cette dynamique mondiale destructrice en exigeant

du Gouvernement du Canada :
 le retrait immédiat des troupes canadiennes de l’Afghanistan ;
 la réduction importante des dépenses militaires et la tenue d’un vaste débat public sur la politique étrangère canadienne, le rôle de l’armée, l’industrie militaire et le commerce des armes ;
 la fin du partenariat militaire avec les États-Unis, y compris le retrait du Canada de l’OTAN ;
 la fin de son discours d’instrumentalisation des droits des femmes et de promotion de la « responsabilité de protéger » pour justifier la guerre et la condamnation ferme de toute intervention non conforme au droit international ;

et de la communauté internationale :
 le renouvellement démocratique de l’ONU, notamment par le respect intégral de sa Charte, le renforcement du rôle de l’Assemblée générale et une réforme en profondeur du Conseil de sécurité dont l’abolition du droit de veto ;
 l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU concernant l’implication des femmes dans la prévention et le règlement des conflits ainsi que les processus de paix.


DÉCLARATION CONJOINTE CONTRE LA GUERRE ET LE MILITARISME

Montréal, 21 novembre 2010. Le Sommet populaire contre la guerre et le militarisme, qui s’est tenu à Montréal en fin de semaine et auquel ont participé 225 personnes, rend aujourd’hui publique une déclaration conjointe déjà endossée par plus de 70 organisations de tous les horizons de la société.

Alors même que les dirigeants du Canada et des autres pays membres de l’OTAN, réunis en sommet à Lisbonne, ont décidé de prolonger la guerre en Afghanistan jusqu’en 2014 et même après – à l’encontre de la volonté de leurs populations – les participants et participantes au Sommet ont réitéré la demande du retrait immédiat des troupes canadiennes de l’Afghanistan et, de plus, exigé le retrait du Canada de l’OTAN, une alliance guerrière et antidémocratique, comme ses plus récentes décisions l’ont encore démontré.

Lors de la conférence d’ouverture, Jean Bricmont, auteur de l’ouvrage « L’impérialisme humanitaire », a déconstruit le discours qui cherche à légitimer l’ingérence militaire unilatérale des grandes puissances en Afghanistan et ailleurs au nom de la défense des droits de la personne et de la démocratie. Pendant toute la journée du samedi, les discussions ont porté sur les enjeux qui se posent au mouvement anti-guerre et ont dégagé des pistes d’action sur le recrutement dans les établissements scolaires, l’environnement, les dépenses militaires, les droits des femmes, l’aide internationale et les armes nucléaires.

Au terme du Sommet, le Collectif Échec à la guerre s’est engagé à poursuivre son travail dans les prochains mois afin d’augmenter le nombre de signataires de la Déclaration dans tous les secteurs de la société. Madame Suzanne Loiselle, porte-parole du Collectif, a déclaré que « face au virage militariste des dernières années, les organisations signataires de la Déclaration réclament la tenue d’un vaste débat public sur la politique étrangère canadienne et le rôle de l’armée canadienne ».

echecalaguerre.org


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