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Ces médicaments responsables des accidents de la route

Anne Jeanblanc | lepoint.fr | 18/11/2010

jeudi 18 novembre 2010

Il existe un risque important d’accidents directement liés aux types et au nombre de médicaments consommés © Image Source/Corbis

En France, 3,3 % des accidents de la route sont liés à la consommation de médicaments ayant un niveau 2 ou 3 de risque pour la conduite automobile, selon une vaste étude française publiée par PLoS Medicine. C’est la plus grande enquête menée à ce jour sur les liens entre insécurité routière et prescription médicale. Fruit d’une collaboration entre divers organismes (Afssaps, Inserm, Assurance maladie et Institut de recherche sur les transports et leur sécurité), elle porte sur plus de 70.000 conducteurs impliqués dans un accident corporel entre 2005 et 2008. "Ce travail, explique Emmanuel Lagarde de l’Inserm, l’un de ses auteurs, est très novateur, car comparativement à d’autres produits susceptibles d’altérer les capacités de conduite (comme l’alcool ou les drogues illicites), le rôle des médicaments est plus difficile à étudier du fait de la grande diversité des substances qu’ils contiennent."

C’est en septembre 2005 que l’Afssaps a initié un nouveau système d’information des usagers sous forme de pictogrammes allant du niveau de risque 1 au niveau 3. Pour les médicaments de niveau 1 (pictogramme jaune), les effets sur la conduite sont faibles et dépendent de la susceptibilité individuelle. Ceux ayant un risque de niveau 2 (pictogramme orange) peuvent, "dans certains cas, remettre en cause les capacités de conduite de véhicules et nécessitent l’avis d’un professionnel de santé". En revanche, "la conduite est fortement déconseillée" et "un avis médical est préconisé" avant de se mettre au volant pour les patients consommant des médicaments de niveau 3 (pictogramme rouge).

Classification pertinente

Les médicaments de niveau 2 et de niveau 3 sont essentiellement des anxiolytiques, des hypnotiques, des antiépileptiques, des antidépresseurs et les traitements de substitution destinés à combattre la dépendance aux stupéfiants opiacés. Ils peuvent avoir différents retentissements sur les capacités de conduite : le plus souvent, ils entraînent une somnolence, mais ils peuvent aussi être à l’origine de modifications du comportement, de vertiges, de troubles de la coordination ou de la vue... Néanmoins, ces symptômes peuvent aussi être liés à la maladie elle-même.

"Même si les médicaments de niveau 2 et de niveau 3 semblent responsables de risques similaires dans cette étude, il faut maintenir une différence car les effets des produits de niveau 2 sur la conduite dépendent à la fois de leurs propriétés pharmacodynamiques et de la susceptibilité individuelle alors que ceux de niveau 3 sont essentiellement liés à leur effets pharmacologiques", estime Emmanuel Lagarde. C’est notamment le cas avec les benzodiazépines utilisés comme hypnotiques (niveau 3). De plus, le risque d’accident corporel est directement associé au nombre de médicaments de niveau 2 ou 3 consommés simultanément : il augmente de 14 % avec un seul médicament, de 30 % avec deux, de 86 % avec trois et de 88 % au-delà.

"Globalement, ces résultats indiquent que la classification du risque d’accidents corporels des médicaments mis en place en France semble pertinente", conclut Emmanuel Lagarde. Il est donc indispensable que les patients amenés à prendre ce type de médicaments respectent les messages de bon usage qui accompagnent les pictogrammes correspondants. Enfin, tous les auteurs de cette étude se réjouissent que l’Union européenne travaille actuellement sur une harmonisation des systèmes de classification de médicaments.


Transmis par syrinx

Thu, 18 Nov 2010 08:26:51 -0800

Organisation : PAMF


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