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Blatter : « Le choix du Qatar pour le Mondial-2022 a été une erreur »

Lina S. - Nabil Ennasri | leplus.nouvelobs.com - algeriepatriotique.com | mardi 10 septembre 2013

mardi 10 septembre 2013



 Blatter : « Le choix du Qatar pour le Mondial-2022 a été une erreur »
Lina S. | algeriepatriotique.com | mardi 10 septembre 2013
 Mondial 2022 au Qatar, une erreur ? La FIFA n’a d’autre choix que de le déplacer en hiver
Nabil Ennasri | leplus.nouvelobs.com | mardi 10 septembre 2013




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Blatter : « Le choix du Qatar pour le Mondial-2022 a été une erreur »
Lina S. | algeriepatriotique.com | mardi 10 septembre 2013

Après avoir plaidé, en juillet dernier, pour que le Mondial-2022 prévu au Qatar puisse se disputer en hiver, plutôt qu’en été, à cause des grandes chaleurs qui caractérisent ce pays désertique du Moyen-Orient, en qualifiant cette situation d’« irrationnelle », le président de la Fifa, Joseph Blatter vient de déclarer que sa fédération « s’est peut-être trompée d’avoir donné son accord pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2002 au Qatar ». Il a ajouté qu’il « faut par ailleurs tenir compte des paramètres politiques et géopolitiques ». Continuant dans son mea culpa, Blatter s’en prend à l’eurocentrisme : « La Coupe du monde est un événement mondial. Qui sommes-nous, nous les Européens, pour imposer nos points de vue ? Je pense qu’il est grand temps que l’Europe commence à comprendre qu’elle ne régit plus le monde et que certaines anciennes puissances coloniales ne sont plus en mesure d’imposer leur volonté aux autres peuples de la planète. » Blatter émet le souhait que la commission exécutive de la Fifa prenne en considération sa proposition d’organiser le Mondial-2022 en hiver, lors de sa prochaine réunion en octobre. Les premières déclarations de Blatter avaient été mal accueillies par les fédérations des grands championnats comme celles de la France, de l’Angleterre, de l’Espagne ou encore de l’Italie qui devront bouleverser leur calendrier si le Mondial se déroule durant la période hivernale. Cela dit, à aucun moment, les responsables de cette organisation internationale du football n’ont osé remettre en cause le choix du Qatar pour l’organisation du Mondial-2022, malgré les forts soupçons de corruption qui avaient plané lors du vote. Cet émirat a promis d’investir 200 milliards de dollars pour construire des infrastructures et notamment des stades climatisés. Blatter reste sceptique sur ce point : « Vous pouvez rafraîchir les stades, mais vous ne pouvez pas rafraîchir tout le pays. »
Lina S.
 



LE PLUS. L’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar "pourrait être une erreur". Dans une interview publiée le 9 septembre, le président de la FIFA Sepp Blatter a remis en cause le choix de ce pays, en raison des températures caniculaires enregistrées l’été au Qatar. La question du maintien de ce pays organisateur se pose-t-elle vraiment ? Analyse de Nabil Ennasri, auteur de "L’énigme du Qatar".

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Mondial 2022 au Qatar, une erreur ? La FIFA n’a d’autre choix que de le déplacer en hiver
Nabil Ennasri | leplus.nouvelobs.com | mardi 10 septembre 2013

Joseph Blatter lors d’une conférence de presse à Francfort, le 16 juillet 2011 (F. VON ERICHSEN/MAXPPP).

 

FOOTBALL. La déclaration a fait l’effet d’une petite bombe. Dans une interview donnée au site "Inside World Football", parue le 9 septembre, Sepp Blatter a pour la première fois estimé qu’accorder la Coupe du monde de football au Qatar n’avait peut-être pas été le bon choix.

 

"Il se pourrait bien que nous ayons fait une erreur à l’époque", a ainsi affirmé le président de la FIFA.

 

Un choix régulièrement critiqué

 

Cette question de l’attribution du Mondial 2022 n’a cessé d’alimenter les polémiques depuis que la FIFA l’a octroyé au Qatar lors du vote de Zurich en décembre 2010. Les principaux griefs qui ont été adressés à l’instance internationale du football sont de trois ordres :

 

1. Les soupçons de corruption

 

Depuis le début, certains ont pointé du doigt les zones d’ombre d’un choix qui apparaissait comme l’expression du triomphe de l’argent et de la diplomatie du carnet de chèques.

 

2. Le peu, voire l’absence de tradition footballistique au Qatar

 

Malgré les efforts consentis afin d’en faire une terre du ballon rond, force est de constater la maigre légitimité sportive d’un pays qui n’a jamais participé à une phase finale de Coupe du monde.

 

3. Les fortes chaleurs qui frappent le Qatar

 

En été, le thermomètre peut parfois afficher des températures de l’ordre de 45°C.

 

À ces critiques récurrentes, il faut ajouter que le Qatar fait l’objet depuis quelques mois d’une campagne de boycott provenant d’un certain nombre d’ONG telles que la Conférence syndicale internationale (CSI). Celles-ci souhaitent lever le voile sur la condition des ouvriers étrangers (notamment asiatiques), qui vivent dans des conditions déplorables.

 

Ces travailleurs ne sont d’ailleurs pas les seuls à subir un droit du travail restrictif, car plusieurs joueurs et entraîneurs français restent abusivement bloqués dans l’émirat.

 

Un Mondial impossible en été, improbable en hiver ?

 

Cependant, c’est d’abord la question des conditions climatiques qui a poussé le président de la FIFA à faire cette déclaration, car, depuis quelques mois, l’éventualité d’un déplacement du tournoi en hiver suscite la controverse. Après avoir soufflé le chaud et le froid et changé d’avis à diverses reprises, celui qui est à la tête du football mondial depuis 1998 semble s’être définitivement rangé à cette option.

 

Le problème est que cette décision fait grincer des dents dans certaines fédérations, notamment en Europe, qui ne sont pas du tout emballées par pareil chamboulement. Les responsables du football anglais ou allemand sont en effet en colère contre ce revirement qui risque de créer un "chaos" tant dans l’organisation des matches que dans les droits télé ou les contrats des joueurs.

 

Certaines critiques acerbes vont jusqu’à railler les ténors de la FIFA qui viennent de découvrir que la chaleur estivale est insupportable au Qatar.

 

Néanmoins, un retour sur l’histoire des coupes du monde permet de s’apercevoir que cette question des températures a quelques antécédents. En Espagne en 1982, au Mexique en 1986 et même aux États-Unis en 1994, les cas de matches joués sous de fortes chaleurs n’avaient rien d’une exception.

 

 Affiche promotionnelle du Qatar pour la Coupe du monde de foot 2022 (HALEY/SIPA).

 

Récemment, Michel Platini faisait remarquer qu’"aux États-Unis, la chaleur dans certaines villes comme Dallas était de 45°C, et personne ne critiquait les États-Unis". Même son de cloche auprès de l’ancien international belge Marc Wilmots, qui témoigne des mêmes conditions de jeu lorsque sa sélection avait joué à Orlando.

 

Conscient de ces difficultés, les Qataris ont répondu en développant des systèmes de stades climatisés voire même de nuage artificiel suspendu au-dessus du stade pour bloquer la chaleur du soleil. Malgré ces pistes, certains à la FIFA restent dubitatifs quant à la possibilité pour l’émirat de "climatiser tout un pays".

 

Sans compter le coût écologique de ces nouvelles installations, même si l’émirat a promis de faire appel aux énergies renouvelables et de faire don de ces installations à certains pays africains afin d’y encourager la pratique du sport.

 

Un vrai casse-tête pour la FIFA

 

La véritable question derrière cette polémique est de savoir si, oui ou non, il sera permis au Qatar d’organiser la compétition.

 

Car si la décision de décaler le tournoi en hiver est approuvée par le comité exécutif de la FIFA qui doit se tenir en octobre, cela pourrait ouvrir la voie à des contestations déposées par les candidats qui se sont inclinés face au Qatar lors du vote de Zurich de décembre 2010. La Corée du Sud, le Japon, les États-Unis et l’Australie pourraient donc se saisir de cette affaire et exiger un nouveau vote.

 

Le Mondial 2022 vire donc au véritable casse-tête. Annuler son organisation au Qatar est inenvisageable car ce serait un véritable camouflet pour la FIFA, qui ne s’en relèverait pas. D’autant qu’on imagine mal voir le Qatar stopper son plan d’investissement de 200 milliards de dollars destiné à mettre le pays en ordre de marche dans l’optique du tournoi.

 

De même, le retirer serait également tirer un trait sur l’une des idées sous-jacentes de cette Coupe du monde qui devait se présenter comme le Mondial du monde arabe.

 

Ce sera en effet pour la première fois que le Moyen-Orient accueillera la compétition et la volonté pour la FIFA était aussi d’explorer de nouveaux territoires. Mais force est de constater qu’étant donné les contraintes financières et matérielles, seuls les pays du Golfe peuvent, au sein du monde arabe, supporter le coût et l’organisation d’un tel événement.

 

Face à ce qui ressemble à une impasse, la FIFA ne semble donc avoir d’autre choix que de maintenir le Mondial au Qatar mais de le déplacer en hiver.

 

Un choix qui déplaira à certains Européens mais qui réjouira d’autres. Depuis quelques temps, beaucoup, à l’instar de Michel Platini, plaident pour une réorganisation du calendrier footballistique européen afin d’étaler les championnats sur l’année civile et d’éviter ainsi que les matches ne se disputent dans les moments les plus rigoureux de l’hiver.

 

 

Édité par Sébastien Billard Auteur parrainé par Rokhaya Diallo

 

 



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