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" Contre le système pourri d’abus des précaires et autres intermittents du spectacle..."

tele.premiere.fr | vendredi 31 mai 2013

lundi 1er juillet 2013

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 VIDEO –Touche pas à mon poste : intervention d’une intermittente du spectacle
tele.premiere.fr | vendredi 31 mai 2013
 Intermittents du spectacle : entrons en lutte et convergeons avec les autres travailleurs/ses !
Laszlo Merville | tendanceclaire.npa.free.fr | vendredi 14 juin 2013

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 " Touche Pas A Mon Intermittente "
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VIDEO –Touche pas à mon poste : intervention d’une intermittente du spectacle
tele.premiere.fr | vendredi 31 mai 2013

Hier soir, Cyril Hanouna recevait Jean-Luc Mélenchon dans son émission Touche pas à mon poste. Une jeune intermittente du spectacle a alors décidé de faire irruption sur le plateau afin de dénoncer la baisse de salaire que leur a imposé Canal.



 


’Touche pas à mon poste’ interrompu : "Canal...par LeHuffPost

Hier soir dans Touche pas à mon poste, une intermittente du spectacle a fait un happening pas comme les autres. Alors que Cyril Hanouna recevait Jean-Luc Mélenchon, la jeune femme qui travail pour l’émission de D8 a décidé d’intervenir en direct, pour faire une annonce étonnante.

La jeune femme a donc fait apparition sur le plateau afin de dénoncer la baisse de salaire que connaissent les intermittents du spectacle. Sauf que tout cela, a failli ne pas se passer, puisque le vigile voulait l’écarter. Le présentateur a donc fait en sorte qu’il n’intervienne pas, de façon à ce que la jeune femme s’exprime.

"Je tiens à dire que beaucoup d’intermittents de D8 sont en difficulté car on nous impose une baisse de salaire. (...) Le groupe Canal+ qui a racheté D8 dernièrement nous impose une baisse de salaire. Pour ma part, c’est 25% mais tous les intermittents sont touchés. Alors que le groupe Canal+ fait un chiffre d’affaires de cinq milliards d’euros je crois (ndlr, il est en fait de 1 878 000 en 2012). Pour détendre un peu l’atmosphère, Cyril Hanouna lancera : "tu dis 5 milliards d’euro ? Je me joints à elle !". Mais la jeune femme continuera malgré tout. "On nous prend à la gorge. J’ai envie de travailler avec vous mais j’ai envie de gagner ma vie." expliquera-t-elle très émue.

A la fin de son intervention, Cyril Hanouna dit tout de même à la jeune femme, émue aux larmes : "Pourquoi tu me l’as pas dit avant ?!", ajoutant peu après : "Moi je les appelle tout de suite Canal". Suivra un débat avec Jean-Luc Mélenchon, invité de l’émission, sur le statut des intermittents du spectacle, sauf que la vidéo a été supprimée du site de D8, et ce passage coupé lors de la rediffusion d’hier.

Une séquence coupée qui a évidemment fait réagir Twitter.

 

 

 

Hier, Touche pas à mon poste a attiré environ 1 million de fidèles, soit 5% du public.

 
 

****
Transmis par
Sophie Tissier

 Mon, 1 Jul 2013 12:41:44 +0200 
 
 



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Intermittents du spectacle : entrons en lutte et convergeons avec les autres travailleurs/ses !
Laszlo Merville | tendanceclaire.npa.free.fr | vendredi 14 juin 2013

Les intermittents/tes
du spectacle
(environ 100 000 travailleurs/ses techniciens/nes et artistes)
sont à nouveau en ligne de mire, et d’ici fin 2013 on connaîtra
leur sort. En
effet, les accords Unédic sur l’assurance-chômage mis en place à
partir de 2003, qui couraient sur une durée de 10 ans, doivent
prendre fin cette année. D’ores et déjà le Medef, appuyé par la
« sacro sainte neutralité » de la Cour des
comptes préconise de supprimer l’annexe 8 qui concerne les
techniciens/nes du spectacle et de remettre en cause l’annexe 10
(artistes) de l’assurance chômage. La raison donnée par la
bourgeoisie est simple : le régime d’assurance chômage des
intermittents/tes du spectacle est déficitaire, coûte trop cher et
plombe l’Unédic, il faut faire des économies, il faut le
détruire.

Un peu d’histoire

En 2000, l’Unédic est
excédentaire. Il y a des prévisions de croissance sur cinq ans.
Conformément aux objectifs du Medef, les gestionnaires de l’Unédic
décident de baisser les cotisations (-6,6% au 1er janvier 2001 et à
nouveau -3,6% le 1er janvier 2002). Le coût pour l’Unédic de ces
deux baisses de cotisations était évalué à 3 milliards d’euros
sur deux ans. Mais les prévisions de croissance s’avèrent
inexactes et l’on constate au contraire une hausse du chômage en
2002. Bilan : on diminue les recettes et on augmente les dépenses,
l’Unédic devient évidemment déficitaire.

Il faut trouver un coupable pour
donner aux agences de notation un gage de bonne gestion, il est tout
désigné : les intermittents/tes du spectacle et leurs annexes 8 et
10. La réforme de juin 2003 peut alors être justifiée. Et on
assiste a une précarisation encore plus grande de ces
travailleurs/ses du spectacle (par exemple la réduction de la
période de référence, auparavant sur 12 mois, pour pouvoir
prétendre à l’indemnisation).

En conséquence de cette réforme,
le mouvement des intermittents/tes se met en place. Rappelons que les
protocoles de 2003 et de 2006 sur les annexes 8 et 10 ont été
signés par des directions de syndicats (comme la CFDT) qui ne
représentaient pas plus de 3 % des professionnels du spectacle ;
on comprend la haine des intermittents pour cette direction
syndicale. Bilan de
la mobilisation : annulation
de la plupart des festivals de l’été 2003 et prise de conscience
brutale de l’importance économique considérable du secteur
d’activités. Il y a environ 650 festivals d’été en 2003,
principalement situés dans le sud de la France (250 en Rhône-Alpes,
à peu près autant en PACA…). De juillet à septembre, la majorité
d’entre eux sont annulés. L’impact se chiffre dans chacune des
régions concernées à plusieurs dizaines de millions d’euros.

Le
mouvement a un soutien très fort de la population, le 7 juillet
2003, en plein cœur des annulations de festivals, un sondage CSA
vient confirmer que les artistes et techniciens/es du spectacle ont
su mobiliser l’opinion publique, une très grande majorité (67%)
approuvait leur mouvement de protestation (1)

La lutte permettra l’abandon
partiel du salaire journalier de référence dans le calcul de
l’indemnité journalière et permettra d’éviter que la réforme
de 2003 entraîne un déficit des annexes 8 et 10 plus important
encore que celui d’aujourd’hui. La Cour des comptes se garde bien de
le mentionner aujourd’hui car cette mesure, mise en application
dans le protocole de 2007, est issue du Nouveau Modèle
d’indemnisation (voir plus bas) proposé par la CIP-IDF
(Coordination des
Intermittents et Précaires d’Ile de France) (2).

Situation actuelle : Pour tuer son chien, on dit qu’il a la rage

Aujourd’hui on assiste à une
répétition de ce qui s’est passé il y a dix ans,
le chômage explose,
donc la masse de travailleurs/ses diminue et donc les cotisations
pour l’assurance-chômage diminuent également. Le déficit de
l’Unédic explose, il faut trouver à nouveau un bouc-émissaire…

La
propagande et les arguments des défenseurs de la nouvelle réforme
sont complètement erronés. C’est ce que nous montrent notamment
plusieurs rapports de la CIP-IDF et plusieurs auditions au Sénat et
à l’Assemblée nationale par différents groupes de travail sur le
sujet.

Les intermittents/tes cotisent
aujourd’hui à hauteur de 250 millions d’euros et perçoivent 1,5
milliards d’allocations donc il y a un déficit d’un milliard qui
correspond à environ un tiers du déficit global de
l’assurance-chômage.

Pourtant, un/e intermittent/te
indemnisé/ée ne coûte pas plus cher aujourd’hui qu’en 1983. En
effet, la caisse de chômage est un acquis social de 1945, conçue
comme une mutualisation globale et les cotisations peuvent largement
financer les périodes de chômage des intermittents/tes, dans un
principe de solidarité interprofessionnelle. Le graphique ci-dessous
montre bien que le déficit de l’Unédic est un problème bien plus
grave que le simple prétendu « déficit » des
intermittents/tes :

Excédent ou déficit de l’Unédic

Le déficit de l’Unédic est en
fait principalement dû à la montée du chômage, et à
l’exonération de cotisations patronales, bref il est raccord avec
la crise capitaliste : la précarisation, la destruction des
emplois et l’augmentation de la pauvreté.

Un des autres arguments de la
bourgeoisie pour démanteler le régime de l’intermittence est
qu’il y a beaucoup de fraude, en particulier de « permittents » :
ces intermittents/tes qui enchaînent des CDD pour pouvoir toucher
les indemnités, alors qu’ils pourraient être en CDI.

Mais d’une part, comme pour le
RSA (3% d’ « abus » seulement) les
intermittents/tes fraudeurs sont une minorité anecdotique, d’autre
part, les patrons sont les premiers à profiter de ce système. Un/e
permittent/te est très avantageux pour les employeurs : il
coûte deux fois moins cher qu’un CDI ; il
ne rechigne pas à la tâche lorsqu’il peut être mis à la porte
du jour au lendemain, de plus les jours de congé et de maladie sont
entièrement pris en charge par Pôle Emploi... Et passons sur le
fait que de nombreux contrats ne sont pas légaux selon les
Prud’hommes. D’où
la fraude massive des patrons d’entreprises qui « oublient »
de payer leurs cotisations ou qui font exprès d’embaucher
continuellement des travailleurs/euses en CDD pour qu’ils fassent
ensuite l’appoint à Pôle emploi. Ainsi l’ancien patron de TF1,
Patrick
Le Lay a été condamné à payer 7 500 euros d’amende par
le tribunal correctionnel de Nanterre pour recours abusif à des
contrats à durée déterminée (CDD) de mai 2002 à mars 2003. Il
s’agissait de monteurs du journal télévisé, de cadreurs et de
maquilleurs employés sur des postes permanents sous le régime
d’intermittents du spectacle… 

C’est
encore plus clair chez France Télévisions, entreprise d’Etat
rappelons-le. Fin 2012 la cour d’appel de Paris a condamné France
Télévisions à verser 206 000 euros à un technicien de France 3
qui a enchaîné pendant 10 ans, entre 1999 et 2009, pas moins de 3
320 CDD !

Alors
qui sont les fraudeurs ?

Que faire ?

La CIP-IDF a élaboré depuis des
années avec des chercheurs/ses au CNRS, des économistes et des
universitaires, un nouveau modèle d’indemnisation, sous forme de
contre-attaque. Malgré les limites de celui-ci, nous pouvons nous
rendre solidaire et appuyer ce modèle pour contrer les attaques du
patronat, de certaines directions syndicales et du gouvernement qui
vont déferler sur les 100 000 intermittent/tes du spectacle dès
l’automne prochain. Les grandes lignes des revendications (que
soutient notamment SUD Culture) sont :

  • Une
    annexe unique

    permettant
    l’égalité de traitement entre l’ensemble des
    travailleurs-euses intermittents (fusion
    des annexes 8 et 10 actuelles : artistes, ouvriers, réalisateurs et
    techniciens).
  • Le
    retour d’une date anniversaire fixe

    (507 h de travail à effectuer en 12 mois au lieu de 10 mois ou 10
    mois et demi actuellement),
  • Un
    calcul de l’indemnité journalière qui réduit l’écart entre les
    faibles et les fortes allocations
    ,
    en fait un plafonnement plus important du salaire global (indemnités
    + salaires CDD)
  • Arrêt de la
    discrimination dans
    le domaine de la santé

    en adoptant des règles de prise en compte des congés maladie et
    maternité en cohérence avec les pratiques d’emploi des
    travailleurs/euses intermittents. Les congés maladie ou maternité
    et les arrêts consécutifs à un accident du travail doivent être
    assimilés à des heures de travail pour le calcul des droits, quel
    que soit le statut contractuel du salarié au jour de sa prise de
    congé.
  • Mise
    en place d’assemblées générales souveraines et représentatives
    des travailleurs/ses en lutte
    (Pour
    éviter que la signature d’un syndicat minoritaire chez les
    intermittents comme la CFDT puisse être suffisante pour faire passer
    les attaques du patronat)

Tout
en soutenant ces revendications, nous devons aider à la prise de
conscience de la nécessaire destruction du capitalisme pour
l’émancipation des artistes et des travailleurs/ses de la culture
en général. Et devons être capable d’articuler ces
revendications avec l’objectif d’un gouvernement des
travailleurs/ses où des représentants de ces luttes prendraient
place.

Il est important tout d’abord de
réaffirmer l’identité de classe des artistes en général. ils
sont aussi exploités, indirectement, par leur inévitable travail à
l’unisson avec les ouvrier-e-s et technicien-ne-s du spectacle, par
leur grande précarité et par leur statut même (salarié-e-s
embauché-e-s par des compagnies ou par l’État). Et même si une
minorité d’artistes profitent du « star system » pour
gagner des millions (et c’est eux que les médias mettent en avant
pour vanter le système du showbiz), la très grande majorité des
artistes sont en vérité très précaires et subissent les lois du
capital.

Nous devons être également
porteur de la convergence des luttes avec tous les travailleurs/ses
de la culture qui luttent (dans les bibliothèques, les librairies,
l’enseignement ) et plus généralement avec ceux et celles qui
sont ou qui seront bientôt dans la précarité du fait notamment des
attaques de la bourgeoisie sur la flexibilité de l’emploi comme le
montre dernièrement l’ANI. En ce sens, le combat des
intermittents/tes est aussi le combat contre la précarité donc
contre les accords sur la flexibilité du travail.

Pour œuvrer à ces convergences
de lutte il est important de participer à des coordinations (ou d’en
construire de nouvelles) comme celle de la CIP à Paris ( il en
existe d’autres notamment à Toulouse ou à Avignon) pour politiser
au maximum les débats, proposer des actions, soutenir les militants
qui s’y investissent et dénoncer les directions syndicales qui
signent les accords pourris avec le patronat.

Enfin, à chaque fois qu’ils en
ont la possibilité, la grève doit être un mot d’ordre concret et
réaliste chez les intermittents/tes ; en effet, la petite
victoire sur le protocole de 2006 tient à la grande grève de 2003,
quand la bourgeoisie et le gouvernement se sont rendu compte de
l’impact économique de l’annulation de certains festivals comme
Avignon

Les attaques qui menacent
aujourd’hui les intermittents/tes du spectacle sont des attaques de
la bourgeoisie, du capitalisme contre les travailleurs/ses du
spectacle. Elles ont comme seul but de réduire les « déficits »,
les dépenses, de détruire les acquis sociaux et de stigmatiser les
plus précaires d’entre nous. Pour vaincre et pour défendre leur
métier, les intermittents/tes n’aurons alors pas d’autre choix
que de contre attaquer avec tous les travailleurs/ses de la culture
et d’aller vers le renversement révolutionnaire de ce système
pourri.

Sources principales :


1)
Source :
Libération, L’Humanité,
8/07/2003,
Acrimed,
11/07/2003.

2)
http://www.cip-idf.org



Voir en ligne : Intermittents du spectacle : entrons en lutte et convergeons avec les autres travailleurs/ses !

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