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Ne dites pas à ma mère que je suis un hacker, elle me croit blogueur au Monde.fr, & reporter au Vinvinteur

Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr | dimanche 7 avril 2013

dimanche 7 avril 2013

 Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr

Ne dites pas à ma mère que je suis un hacker, elle me croit blogueur au Monde.fr, & reporter au Vinvinteur
Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr | dimanche 7 avril 2013


Pour maître Olivier Itéanu (wikipedia / blog / twitter), avocat et pionnier du droit sur l’Internet, que j’interviewais à l’occasion de la Contre-histoire des internets, le webdoc’ participatif que je viens de lancer sur Arte, ce "marketing de la peur", notamment alimenté par des marchands de produits de sécurité, a permis de diaboliser les notions de délits et de fraudes informatiques :


Cela fait des années que je tente de réhabiliter le terme "hacker", injustement diabolisé, en France notamment ; voir, entre autres, Hackers et sans complexe sur InternetActu, "Les « bidouilleurs » de la société de l’information" dans le Monde Diplomatique, les nombreux articles que j’ai écrit à ce sujet sur ce blog, ou encore cette interview accordée à Télérama en 2010 :


Après des années de diabolisation, il semble que le vent ait tourné : rien qu’en ces mois de mai & juin 2013, la France va accueillir pas moins de 8 rassemblements internationaux de hackers (voir la liste, en fin de billet), co-organisés par Reflets.info, un site de "journalisme hacking, le /tmp/lab (le premier hackerspace français) ou encore MISC, le magazine 100% Sécurité informatique, et parrainés par des entreprises aussi diverses et variées que Zataz.com, l’un des plus anciens sites d’information consacré aux failles de sécurité, LeMonde.fr, mais également... Microsoft, EADS, Thalès, le CEA ou encore l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (en charge de la cyberdéfense, en France).

Aux USA et au Royaume-Uni, les services de renseignement n’hésitent pas à lancer des challenges visant explicitement à recruter les meilleurs hackers, à même de résoudre les défis qui leur sont lancés. En France, sujet est encore encore trop tabou pour que les autorités affichent officiellement leurs besoins de recrutement (voir ). Mais nos services de renseignement extérieurs (DGSE), de contre-espionnage et de cyberdéfense (ANSSI) recrutent à tour de bras ingénieurs en sécurité informatique et crypto-mathématiciens, sans oublier les nombreux "techniciens de la guerre électronique" et autres spécialistes du renseignement d’origine électromagnétique dont l’armée française semble avoir grand besoin.

Le n°23 du Vinvinteur -dont je suis le "grand reporter", depuis janvier dernier- ne s’est pas intéressé aux hackers barbouzes ou travaillant pour l’armée ou les services de renseignement, pas plus qu’à ceux qui sont traqués par les autorités, mais plus simplement à ceux qui, sans prétention, cherchent à bidouiller, des bouts de code et des objets, mais également à ceux qui ont décidé d’entrer dans l’arène politique pour défendre nos libertés :

Ne voyant aucun intérêt à garder les rushes des interviews que ceux que je vais rencontrer daignent m’accorder, l’équipe du Vinvinteur a décidé de les partager, dans leur intégralité. De quoi passer 45’ avec Bluetouff (voir aussi ses articles sur Reflets.info, & son twitter), qui nous a expliqué pourquoi, et comment, "à force d’être agressés dans leur environnement, les hackers sont entrés en politique" :

Amaelle Guiton (@micro_ouvert sur Twitter) est journaliste au Mouv’ et auteure du livre « Hackers : au coeur de la révolution numérique », qui vient de sortir (voir aussi l’agenda, et ce que la presse en dit), et que vous pouvez acheter au format papier, ou... télécharger gratuitement au format ebook (& sans DRM !-)

Comme le rappelait Kitetoa récemment, "définir le mot hacker est impossible. La diversité des profils est telle que toute tentative est vouée à l’échec" (voir De quoi « hacker » est-il le nom ?), et l’on ne connaîtra probablement jamais le détail des exploits et histoires de ces hackers qui ont fait le choix -ou qui ont été contraints- de rester dans l’ombre.

En attendant, celles et ceux qui voudraient en savoir plus peuvent consulter la fiche Hacker (université) sur Wikipedia (et notamment les articles en liens externes), les articles compulsés par f.0x2501.org, ou encore se référer aux 3 autres livres publiés à ce sujet ces derniers mois :

  • Hackers, bâtisseurs depuis 1959, ebook de Sabine Blanc & Ophelia Noor, rétrospective accessible qui revient sur plus d’un demi-siècle d’histoire du hacking en soulignant son éthique et la richesse de son apport technique (les 18 premières pages de l’ebook sont téléchargeables ici [PDF]) ;

  • L’Éthique des hackers, de Steven Levy (voir son interview, par Amaelle Guiton), traduction en français du tout premier ouvrage consacré aux hackers, "Hackers : Heroes of the Computer Revolution", bible de 500 pages qui allaient consacrer l’"éthique des hackers" (d’où le titre) ;

  • MENACE SUR NOS LIBERTÉS Comment Internet nous espionne. Comment résister, traduction en français de l’adaptation, en livre de l’entretien passionnant entre 4 "cypherpunks", Julian Assange, Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maghun et Jérémie Zimmermann (cf cette playlist avec les 2 premiers extraits en VOSTFR, puis la version intégrale en VO) :

Vous voulez en savoir encore plus ? Rendez-vous dans l’un de ces 7 congrès de hackers, sachant que si vous n’êtes pas vraiment un hacker, si vous n’avez pas de compétences informatiques particulières et/ou si c’est plus l’aspect "bidouille", politique ou "hacktiviste" qui vous intéresse, PSES (co-organisé par BlueTouff, à Paris) & THSF (à Toulouse) sont probablement les meilleures portes d’entrée en la matière... :

  1. Hackito Ergo Sum ("None of us is smarter than all of us – Global community for free security research"), 2-4 mai, La Villette, Paris (@hesconference)

  2. NoSuchCon ("the badass hardcore technical security conference. Of death. The US have the NSA, hackers have the NSC"), 15-17 mai, Espace Niemeyer (siège du PCF), Place du Colonel Fabien, Paris (@NoSuchCon, NoSuchCon sur Facebook)
  3. Toulouse Hacker Space Factory (THSF, rencontres entre hackers, makers, artistes et visiteurs curieux d’apprendre, tester ou tout simplement s’amuser avec la technologie), 24-26/05, Toulouse (@tetalab)

  4. SSTIC ("Symposium sur la sécurité des technologies de l’information et des communications"), 5-7/06, Rennes (@SSTIC, sur Facebook)

  5. Pas Sage en Seine CoHacking Space ("des gens pas sages du tout rendent visibles, intelligibles et pédagogiques les activités numériques undergrounds ou tout simplement libres"), 13-16/06, La Cantine, Paris (@passageenseine)

  6. Hacknowledge-contest 2013-FR ("une compétition deHacking éthique à travers l’Europe et l’Afrique"), 21-22/06, Lille (@HacknowledgeC, HacknowledgeContest sur Facebook)

  7. Hack In Paris ("discover the concrete reality of hacking, and its consequences for companies"), 17-21/06, Conference Center of Disneyland Paris (@hackinparis, Hack In Paris sur Facebook)

  8. Nuit du Hack ("une des plus anciennes conférence de hacking underground francophone"), 22-23/06, DisneyLand Paris (@hackerzvoice, NuitDuHack sur Facebook)

Voir aussi :
Comment (ne pas) être (cyber)espionné ?
Facebook & Google, vecteurs de chienlit
Eric Filliol : « L’Etat doit s’appuyer sur les hackers »"
En France, les hackers n’ont plus peur de faire leur coming out
Tout ce que vous avez toujours voulu pirater sans jamais savoir comment procéder

jean.marc.manach (sur Facebook & Google+) @manhack (sur Twitter)
Et pour me contacter, de façon anonyme & sécurisée (#oupas /-), c’est par là.


Voir en ligne : Ne dites pas à ma mère que je suis un hacker, elle me croit blogueur au Monde.fr, & reporter au Vinvinteur

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