Délit de racolage... Les proxénètes courent toujours

– VIDEO. Prostitution : "Le délit de racolage, c’est de l’hypocrisie"
Francetv info | francetvinfo.fr | jeudi 28 mars 2013
– Les vrais proxénètes courent toujours
Vincent Buche | lanouvellerepublique.fr | vendredi 13 janvier 2012

VIDEO. Prostitution : "Le délit de racolage, c’est de l’hypocrisie"
Francetv info | francetvinfo.fr | jeudi 28 mars 2013

Le Sénat s’apprête à abroger le délit de racolage passif. Jeudi 28 mars, les sénateurs examineront une proposition de loi écologiste visant à mettre fin à ce délit institué par la loi sur la sécurité intérieure du 19 mars 2003. Cette loi pénalise "le fait par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération". Principales cibles, les prostituées, qui dénoncent les pressions policières et les conséquences néfastes de cette loi en termes de sécurité et de précarité.

C’est le cas pour les "marcheuses" de l’Est parisien, des Chinoises qui se prostituent "pour manger et pour rembourser les passeurs", comme elles l’ont expliqué à Olivier Martin et Salah Agrabi pour France 3. Ce thème du racolage passif fera l’objet d’un débat dans le Grand Soir 3, mercredi 27 mars. Les internautes sont invités à y participer à travers un questionnaire disponible sur francetv info.

Francetv info

Les vrais proxénètes courent toujours
Vincent Buche | lanouvellerepublique.fr | vendredi 13 janvier 2012

Chasseneuil-du-Poitou

En intervenant le 16 octobre dans un hôtel de Chasseneuil-du-Poitou où la présence de plusieurs prostituées de passage avait été signalée par la direction, les gendarmes n’ont pas totalement fait œuvre inutile. Hier, la cour d’appel a confirmé la culpabilité de l’homme de nationalité roumaine interpellé en même temps que trois prostituées.

Mais les juges n’ont plus trouvé à reprocher à Cristian A. que le fait de vivre avec une prostituée. Le réseau international qui se dissimule derrière cette petite affaire locale n’aura même pas été égratigné.
Ce 16 octobre, après avoir « planqué » quelques heures, les gendarmes se saisissaient de deux prostituées brésiliennes, d’une Argentine et du compagnon de cette dernière, immédiatement soupçonné d’être le maquereau du trio.
Bien qu’il soit avéré que les trois femmes travaillaient via un site baptisé Vivastreet, qu’utilisent des dizaines de prostituées à travers l’Europe et qu’elles reçoivent par téléphone l’ordre de se rendre dans tel ou tel hôtel en fonction des « commandes », le tribunal correctionnel avait estimé que Cristian A. était bien le souteneur des trois prostituées pincées à Chasseneuil.
Hier, en appel, M^es Guillaume Roland-Gosselin et Jonathan Munoz Suarez, ont présenté aux juges un autre scénario au moins aussi plausible : Cristian A., émigré roumain vivant en Espagne, a rencontré une jeune femme avec laquelle il s’est mis en ménage. Apprenant qu’elle se prostituait, il s’en est ému.

Les noms
des proxénètes
connus

Mais les temps étant ce qu’ils sont, Cristian s’est résigné à l’activité de la belle qu’il aurait simplement rejointe à Chasseneuil, où ses mystérieux employeurs l’avaient envoyée. Les juges se sont apparemment laissés convaincre. Le simple fait de vivre avec une prostituée et de bénéficier de ses gains étant qualifié de proxénétisme, Cristian a été à nouveau condamné. Mais il est lavé du soupçon d’avoir prostitué les deux autres jeunes femmes. Sa peine (un an ferme en première instance) est ramenée à six mois. Quand il sortira de prison, dans quelques jours, Cristian devra immédiatement quitter la France, avec interdiction d’y remettre les pieds pendant cinq ans.
Quant aux vrais proxénètes, les avocats de la défense ont affirmé hier que le parquet dispose désormais de leurs identités. Reste maintenant à les interpeller.

Vincent Buche