La fête n’a que faire du projet

La fête n’a que faire du projet
Hugues Bazin | recherche-action.fr | mardi 19 février 2013

La fête est un ensemble complexe qui s’appuie sur un surgissement et qui se développe grâce à la rencontre d’acteurs différents.

 La fête n’est pas une décharge perdue d’énergie, ni une catégorie inférieure de la vie publique. Elle est source d’énergie et ciment social.

 La fête est la version pacifique de la guerre ; elle se déploie, elle inclut une confrontation, elle surgit.

A Robinson, nos ateliers sont des fêtes, et nos fêtes sont des ateliers. Elles naissent de notre compétence à ne pas professionnaliser inutilement, et à ne pas instrumentaliser ou simplifier les relations sociales.

Elles naissent à l’air libre, dehors . Elles permettent de lutter contre ce qui mine au quotidien la vie sociale et la vie urbaine : enfermement, isolement et enclavement social. 

De la fête naît un pouvoir qui s’étend au-delà de la situation actuelle. Nos ateliers invitent tous les acteurs et tous les auteurs non seulement à être acteurs et auteurs de cet atelier précis, mais à être des chercheurs et des auteurs tout court.

Ce que l’on apprend là, ce que l’on découvre là, les uns et les autres, nous l’emportons avec nous comme les petits bracelets, les dessins que ‘on fait ou les savoir être qu’on expérimente.

La fête et les ateliers de rue sont des lieux où il est possible de dépasser les habituelles catégories d’enfants/adultes, usagers/professionnels sociaux, habitants/intervenants.

Car tout le monde se retrouve du même côté quand il s’agit non d’appliquer, ni de répliquer, mais de créer, d’inventer, et d’innover

 Porte ouverte à l’invention sociale, les actions pédagogie sociale mobilisent tout un chacun, et laissent la seule trace qui comptera au final : prendre conscience que seules comptent ce que nous expérimentons dans une réalité non faussée : naturellement collective, complexe et ouverte à la différence. Seuls comptent les changements qui ont réellement eu lieu.

Il ne s’agit pas de développer des compétences éventuelles, et théoriques que l’on pourrait peut être un jour mettre en œuvre, mais d’expérimenter ici les effets d’un changement qui a eu lieu.