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Washington se prépare à la cyberguerre

Stéphane Bussard | letemps.ch | jeudi 14 mars 2013

jeudi 14 mars 2013

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 Washington se prépare à la cyberguerre
Stéphane Bussard | letemps.ch | jeudi 14 mars 2013

sur le net

 Rapport Mandiant : entre la Chine et les Etats-Unis, la cyber-guerre froide a commencé
Maxime Pinard | leplus.nouvelobs.com | jeudi 14 mars 2013
 Chine vs Etats-Unis, la cyberguerre qui sert beaucoup d’intérêts
Olivier Tesquet | telerama.fr | lundi 25 février 2013
Selon un rapport, les Chinois auraient monté une unité de hackers qui pirateraient les entreprises américaines. Une sorte de nouvelle guerre froide, bien pratique pour instiller un petit peu de panique dans l’opinion.

 L’armée chinoise attaque les Etats-Unis
courrierinternational.com | jeudi 28 février 2013
 CYBERGUERRE • Vu de Chine – Les Etats-Unis à la manœuvre
Huanqiu Shibao | Global Times - courrierinternational.com | jeudi 28 février 2013
 Chine-États-Unis : la cyberguerre est déclarée
Michel Colomès | lepoint.fr | 23/02/2013
Des milliers de "hackers" chinois, pour la plupart télécommandés par l’armée populaire, ont pénétré dans les réseaux informatiques des puissances occidentales.

 La cyberguerre entre les Etats-Unis et la Chine
mediapart.fr | 24 FÉVRIER 2013
 “Cyberguerre” entre Washington et Pékin déclarée, Les Etats-Unis réagiront aux vols de secrets industriels
AFP | libe.ma | Vendredi 22 Février 2013
 Cyber-guerre : le QG des hackers chinois enfin découvert
Philippe Vion-Dury | rue89.com | mardi 19 février 2013
Une société américaine a espionné un groupe de hackers pendant 6 ans ; cette filature 2.0 l’a menée à l’Unité 61398, cyber-cellule secrète de l’armée chinoise.

 Le Pentagone veut porter la cyberguerre hors des Etats-Unis
Sylvain Cypel | lemonde.fr | 15.08.2012
le Pentagone fait pression sur le Congrès pour qu’il autorise l’adoption de nouvelles normes permettant à l’armée et aux agences spécialisées des Etats-Unis d’user de moyens plus "offensifs", en particulier de mener des cyberattaques contre des objectifs à l’étranger...




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Washington se prépare à la cyberguerre
Stéphane Bussard | letemps.ch | jeudi 14 mars 2013

Le Pentagone va créer 40 équipes chargées de mener des offensives cybernétiques pour prévenir des attaques informatiques contre les infrastructures et intérêts stratégiques américains. Aujourd’hui, la cybercriminalité est jugée plus dangereuse qu’Al-Qaida

Il fut un temps où Al-Qaida était l’obsession sécuritaire de l’Amérique. Le spectre de la menace a pourtant changé. Mardi, devant le Congrès, le patron du Renseignement américain, James Clapper, a jugé les cyberattaques plus menaçantes pour les Etats-Unis que le terrorisme islamiste. Au sein de l’administration de Barack Obama, c’est le branle-bas de combat. Mardi, le président américain discutait cybersécurité à huis clos avec plusieurs sénateurs. Mercredi, il tenait une réunion consacrée au même sujet dans la Situation Room de la Maison-Blanche. Et quelques heures avant, dans une interview télévisée, il mettait en garde l’Etat chinois, soupçonné d’être derrière les cyberattaques contre l’Amérique : « Nous avons été très clairs avec les Chinois, en leur expliquant que nous attendions d’eux qu’ils respectent les conventions et lois internationales. » Il ajoutait qu’en matière de cybersécurité, les discussions avec Pékin allaient être sans doute « musclées ».

L’offensive de Washington n’est pas que verbale. Le Cyber Command, créé voici trois ans pour faire face aux nouveaux risques liés à la criminalité informatique, a annoncé mardi, par la bouche de son patron, le général Keith Alexander, que d’ici à l’automne 2015, le Pentagone allait créer 40 équipes chargées de préparer de possibles cyberattaques préventives pour protéger les intérêts stratégiques américains. Devant le Congrès, Keith Alexander a insisté : « Je souhaite être clair, ces équipes seront offensives », balayant ainsi l’idée que l’Amérique ne se souciait que d’une stratégie de défense dans le domaine cybernétique. Plusieurs de ces 40 équipes sont déjà en place pour affronter les menaces les plus sérieuses, et compteront plusieurs milliers de collaborateurs civils et militaires.

La montée en puissance des capacités de ripostes cybernétiques de l’administration Obama n’intervient pas par hasard. L’an dernier, les cyberattaques contre des banques et des sociétés basées aux Etats-Unis se sont multipliées à un rythme affolant. En 2013, la progression est exponentielle. Plus de 160 attaques informatiques ont eu pour cibles des établissements de Wall Street au cours des six derniers mois. A Washington, des agences fédérales, des groupes de réflexion et de pression, le Congrès, ont tous été victimes de cybercriminalité. Le Washington Post et le New York Times n’ont pas été épargnés. Même des sociétés spécialisées dans l’extraction du pétrole et du gaz au moyen de l’hydrofracturation ont été piratées. Selon plusieurs experts, il s’agirait de pirates informatiques en provenance de Chine, qui chercheraient à acquérir les secrets industriels de la fracturation hydraulique.

Pour l’heure, le chef du Renseignement américain ne voit pas de risque d’attaques massives contre les infrastructures stratégiques pour les deux prochaines années. Les responsables de la sécurité, à Washington, craignent néanmoins que des cyberterroristes prennent le contrôle de trains passagers ou de convois de wagons transportant des produits chimiques, voire des réseaux d’électricité et d’eau potable pour les anéantir ou les contaminer. Ils dénoncent aussi les multiples tentatives d’espionnage industriel.

Ces derniers jours, le sujet est dans toutes les conversations. Les Etats-Unis viennent d’être secoués par une nouvelle affaire de piratage informatique, qui aurait été commis à partir du territoire russe. Les données sensibles de cartes de crédit et de numéros de sécurité sociale de figures en vue, comme la First Lady Michelle Obama, le vice-président Joe Biden, le directeur du FBI Robert Mueller, l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton, et plusieurs personnalités du spectacle ont été mis en ligne sur un site internet.

La dramatisation des enjeux sécuritaires relatifs à la cybercriminalité s’inscrit dans un cadre paradoxal. Le Congrès et la Maison-Blanche n’ayant pu s’entendre pour réduire les effets d’un plan d’austérité automatique et linéaire, le Renseignement risque de subir des mesures d’économies d’environ 4 milliards de dollars, soit 7% de ses dépenses, pour la seule année 2013.

La mise en place d’équipes capables de mener une offensive cybernétique ne va toutefois pas sans soulever la question des conditions à remplir pour passer à l’action. Et aussi du moment. Une réaction trop tardive à une cyberattaque rendrait le réseau informatique inopérant et une riposte impossible. A l’image des documents légitimant les attaques de drones, la doctrine actuelle en la matière s’articule autour de la menace « imminente ». C’est ce que prévoit le Manuel de Tallinn sur la guerre cybernétique, élaboré par un groupe d’experts internationaux, qui relève qu’un Etat peut agir en légitime défense « quand l’agresseur est clairement déterminé à lancer une attaque armée, et que l’Etat victime va perdre sa capacité de se défendre lui-même de façon efficace s’il n’agit pas ». Les responsables américains n’excluent pas, toutefois, d’agir par le canal diplomatique avant de lancer une cyber­attaque préventive. Car un tel scénario pourrait avoir des conséquences considérables sur l’Etat ciblé, même au plan humain.





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