Accueil > 2013 > janvier > « La diabolisation de Chavez »

« La diabolisation de Chavez »

Eduardo Galeano | elcorreo.eu.org | vendredi 11 janvier 2013

samedi 12 janvier 2013

elcorreo.eu.org

« La diabolisation de Chavez »
Eduardo Galeano | elcorreo.eu.org | vendredi 11 janvier 2013

Hugo Chavez est un démon. Pourquoi ? Parce qu’il a alphabétisé deux millions de Vénézuéliens qui ne savaient ni lire ni écrire, bien qu’ils vécussent dans un pays qui a la richesse naturelle la plus importante du monde, qui est le pétrole.

J’ai vécu dans ce pays quelques années et j’ai très bien connu ce qu’il était. Ils la nomment la « Venezuela Saoudienne » pour le pétrole.

Il y avait deux millions d’enfants qui ne pouvaient pas aller à l’école parce qu’ils n’avaient pas de papiers d’identité. Et puis un gouvernement est arrivé, ce gouvernement diabolique, démoniaque, qui fait des choses élémentaires, comme dire « Les enfants doivent être acceptés à l’école avec ou sans papiers ». Et là, le monde s’est écroulé : c’est une preuve de ce que Chavez est un méchant méchantissime.

Puisqu’il a cette richesse, grâce au fait, qu’à cause de guerre d’Irak, le prix le pétrole est monté très haut, il veut profiter de cela à des fins solidaires.

Il veut aider les pays sud-américains, principalement Cuba. Cuba envoie des médecins, lui paie en pétrole. Mais ces médecins ont aussi été sources de scandales. On dit que les médecins vénézuéliens étaient furieux par la présence de ces intrus travaillant dans les quartiers pauvres.

A l’époque à laquelle je vivais là-bas comme correspondant de Prensa Latina, je n’ai jamais vu un médecin. Maintenant, oui, il y a des médecins. La présence des médecins cubains est une autre évidence de ce que Chavez est sur la Terre de passage, parce qu’il appartient à l’enfer.

Alors, quand on lit les nouvelles, il faut tout traduire. Le démonisme trouve cette origine, pour justifier la machine diabolique de la mort.

Eduardo Galeano 2012.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par  : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris le 11 janvier 2013.



Eduardo Galeano est issu d’une famille catholique. À quatorze ans, il entre comme débutant au journal socialiste El Sol (es), où il brosse des caricatures d’hommes politiques tout en assurant la chronique des arts et du théâtre. Il est censuré par le président Jorge Pacheco Areco. À vingt ans, il devient chef de rédaction au grand hebdomadaire Marcha et, en 1964, directeur du journal Epoca à Montevideo.

À la suite du coup d’État militaire de 1973, il est emprisonné avec des milliers d’autres opposants, puis s’exile en Argentine. Il fonde à Buenos Aires la revue Crisis qu’il dirige de 1973 à 1976. Après le coup d’Etat de mars 1976 en Argentine, Eduardo Galeano se voit obligé de s’exiler à nouveau, menacé de mort par des « escadrons de la mort »1. Il vécut à Barcelone, avant de rejoindre l’Uruguay en 1985 au début de la transition démocratique.

Son œuvre la plus connue, Les veines ouvertes de l’Amérique latine, est un acte d’accusation contre l’exploitation de l’Amérique latine par les puissances étrangères depuis le XVe siècle.

Galeano contribue régulièrement aux magazines anglophones The Progressive (E-U) et New Internationalist (R-U). Il est également publié dans Monthly Review et The Nation (E-U).

Il a participé à des forums sociaux mondiaux de l’altermondialisme (2001…2005), et fait partie des dix-neuf personnalités qui ont proposé et signé le manifeste de Porto Alegre. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

Galeano a reçu, avec d’autres personnalités, le Prix José D’Elía en décembre 2009, octroyé par la confédération syndicale PIT-CNT 2.

En novembre 2009, la maison d’édition québécoise Lux Éditeur annonçait la parution prochaine en français des ouvrages récents de Galeano : Palabras andantes, Bocas del tiempo et Espejos.

source wikipedia.org/Eduardo_Galeano


Voir en ligne : « La diabolisation de Chavez »

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.