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François Asselineau et la nécessaire sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN

superno.com | lundi 3 décembre 2012

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François Asselineau et la nécessaire sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN
| superno.com | lundi 3 décembre 2012

Écarquillez bien les yeux. Aujourd’hui, je vais dire (globalement) du bien d’un mec de droite. Un vrai, pas un de ces “socialistes” qui refusent de l’avouer. Haut fonctionnaire. Diplômé de HEC et de l’ENA. Après avoir travaillé dans plusieurs cabinets ministériels, il participe avec Pasqua et De Villiers à la création de l’éphémère RPF, parti réactionnaire s’il en est. Il en fut même le porte-parole jusqu’en 2005. Jusqu’en 2004, il fut chef de cabinet de Pasqua au Conseil général de Hauts de Seine. En 2004, il suit Sarkozy et s’inscrit à l’UMP où il reste jusqu’en 2006, avant de rejoindre le RIF, groupuscule de Paul Marie-Couteaux, (aujourd’hui au FHaine).

En 2007, 50 ans jour pour jour après la signature du Traité de Rome (qui fondait la CEE), il crée son propre parti, l’UPR, dont les grandes lignes politiques tiennent en trois points :

 Sortie de l’Union Européenne

 Sortie de l’euro

 Sortie de l’OTAN.

Pourquoi diable me mets-je à parler de ce monsieur ?

Peut-être d’abord pour réparer une injustice. Ce blog a bientôt six ans, et c’est la première fois que je lui consacre un billet. D’ailleurs, il a l’habitude. Le jour de la création de l’UPR, il avait invité 87 journalistes : pas un n’est venu. Lors de la campagne de 2012, personne n’a parlé de lui : il n’a pas eu la moindre chance de décrocher ses 500 signatures. Plus comique : si vous voulez lire sa notice Wikipedia, il vous faudra lire la version anglaise ! En France, il n’est pas jugé digne d’y apparaître. Quand on voit le nombre de minables dénués du plus petit début d’intérêt qui ont leur article, c’est à pisser de rire.

Il semblerait donc que ceux qui osent dire la vérité sur l’Europe soient censurés.

Je précise ensuite que je ne connais pas François Asselineau, je ne l’ai même jamais rencontré. À chaque fois qu’il donne une conférence dans la région (il y en avait une à Nancy cette semaine), pas de chance : je n’ai pas pu y aller.

La première à m’en avoir parlé, c’est Madame Turandot. J’ai retrouvé un mail de juin 2009 où elle m’encourage à regarder ses vidéos à propos de l’Europe. (C’était déjà Madame Turandot qui m’avait parlé d’Étienne Chouard. Autant dire que c’est quelqu’un qu’il convient d’écouter !)

J’ai une remarque préliminaire sur le nom de son parti. Quand on veut faire un parti politique différent, on ne l’appelle pas “UPR”. “UPR”, ça fait mélange entre “UMP” et “RPR”, ça fait “UDF” (ou “UDI”, c’est pareil), “RPF” ou “UDR”, bref : ça pue la vieille droite rance.

La critique s’arrête là. Car je vous engage à écouter ses conférences, et vous constaterez rapidement que ça n’a rien à voir avec les platitudes pour bourgeois d’un Lecanuet, d’un Balladur ou d’un Raffarin. Ni avec du national-facho style Copé ou Le Pen.

Ces conférences, on peut les trouver un peu partout, et notamment sur le site de l’UPR. Attention, c’est souvent très long : jusqu’à 3 heures. Mais quand il parle d’Europe, on oublie tout ce que j’ai dit : c’est passionnant. Et c’est un euphémisme. François Asselineau possède sur ce sujet une culture encyclopédique et un discours cohérent. J’ai converti les vidéos en .mp3, et j’ai commencé à les écouter en bagnole sur mon trajet de retour. En alternance avec les enregistrements de “Là-bas si j’y suis”.

Même si vous avez écouté tout Étienne Chouard sur le traité de Lisbonne et que vous pensez être blasé, vous apprendrez encore des tas de trucs.

Le point de départ de sa théorie a l’air un peu conspirationniste : c’est que la construction Européenne a été inventée par les Américains pour défendre leurs intérêts. Que tous ces héros célébrés par les ouiouistes neuneus (que pour sa part il baptise plus poliment “européistes”) comme Monnet, Schumann, Spaak ou De Gasperi étaient à la solde de la CIA. Et que l’arme utilisée pour parvenir à leurs fins ne serait pas militaire : ce serait la presse.

Plus proche de nous et plus facilement vérifiable, il raconte l’histoire insensée de la propagande inouïe qu’ont subi les Suédois en 2003 lorsqu’ils ont dû se prononcer pour ou contre l’adoption de l’euro. C’est jouissif, car on y reconnaît pratiquement toutes les recettes utilisées chez nous pour Maastricht en 1992, et surtout pour le TCE en 2005 : la quasi-unanimité de la classe politique, droite et “gauche”. L’armada de la presse quasi totalement acquise au “Oui” qui vomit pendant des mois un torrent quotidien de désinformation. La description de l’apocalyspe fantasmée si on vote non. Le défilé de tous ces politicards incompétents et corrompus qui récitent le bréviaire ouiouiste. Ces armées de téléconomistes qui répètent “qu’on n’a pas le choix”®. Même un psychiatre qui explique doctement que ceux qui votent non sont en fait évidemment pour le oui, mais veulent simplement protester d’être obligés d’aller voter. Le choix comme porte-parole du oui de la ministre des affaires étrangères (“socialiste”) Anna Lindh, au physique avenant. Son étrange assassinat (par un hurluberlu au profil similaire à celui de Lee Harvey Oswald !) quelques jours avant le scrutin, avec l’exhibition indécente de sa lutte contre la mort sur son lit d’hôpital. Un sondage truqué de l’institut américain Gallup pronostiquant la victoire du oui…
…avec au final une nette victoire du non à 57%.

Si on met en parallèle ce qui s’est passé en Suède en 2003 avec la propagandastaffel française en 2005, on constate, assassinat mis à part, une similitude quasi-parfaite. Et il s’est probablement passé la même chose un peu partout, et surtout dans les pays dont les peuples ont résisté (comme l’Irlande par exemple). Ceci montre que les mécanismes pour tenter d’imposer ces institutions européennes contre la volonté des peuples ont été conceptualisés et sont mis en œuvre systématiquement.

En signant le traité Merkozy (alias TSCG), Hollande s’est attaché, et nous a attaché, des menottes dans le dos. En plus du boulet aux chevilles, du bandeau sur les yeux et du bâillon dont nous avions hérités lors de la signature d’autre traités. Dans ces conditions, il continue à prétendre faire le chef d’orchestre, et à nous faire croire que nous pouvons être de bons violonistes, mais ce n’est guère crédible.

Nos politiciens actuels sont tellement crétins qu’en signant tous les traités européens ils ont créé des situations totalement ubuesques. Tenez, rien qu’un exemple : la libéralisation du secteur de l’énergie, signée conjointement par Chirac et Jospin (une preuve de plus de “l’opposition droite gauche”). Avant, nous avions une entreprise publique, EDF-GDF, sous contrôle de l’État, qui assurait notre approvisionnement en électricité et gaz.
On peut discuter les orientations stratégiques, et notamment la place démesurée accordée au nucléaire, mais c’était une autre époque, avec d’autres impératifs. Toujours est-il que nous disposions d’électricité et de gaz en abondance et à un prix régulé par l’État.
Depuis, quelques années ont passé. Désormais EDF et GDF sont des entreprises de droits privé. Elles ont gardé leur nom, mais EDF vend aussi du gaz, et GDF de l’électricité. En gros, elles sont en concurrence frontale. À cet effet, elles nous gavent de pub pour nous persuader que leur électricité lave plus blanc, ou que leur gaz est plus naturel. Les bénéfices qu’elles font ne sont plus reversés à l’État, mais à des actionnaires privés. Qui vont bien sûr exiger des dividendes de plus en plus gros, ce qui entraînera une hausse des prix, qui s’ajoutera à celle qui découle de la raréfaction des ressources.

Mieux, ou pire, sont apparues des sociétés parasitaires (comme POWEO de ce grand bourgeois millionnaire UMP qu’est Charles Beigbeder), qui ne produisent rien, mais qui exigent de pouvoir acheter la production d’EDF à prix coûtant et à la revendre pour se mettre les bénéfices dans la poche. J’avais tenté une analogie avec la boulangerie dans ce billet.
Car il faut bien comprendre que la quasi-totalité de l’électricité continue à être produite par les seules centrales EDF, payées par nos impôts. À se taper le cul par terre.

Ces andouilles n’ont rien trouvé de mieux lors de la dernière campagne présidentielle que de glorifier le “made in France” disparu, alors que ce sont eux qui ont abdiqué tout pouvoir en ce domaine, les traités européens proscrivant le protectionnisme, et ouvrant largement les portes au libéralisme intégral de l’OMC, ex-GATT (dirigé par le “socialiste” Pascal Lamy, ex-dircab du ouiouiste Delors, et que certains verraient bien succéder à Hollande…).

Pour prendre encore un exemple dans l’actualité, Montebourg a occupé le terrain en introduisant un débat frelaté pendant une semaine sur le thème “on va nationaliser Mittal-Florange”. Au contraire d’Étienne Chouard, je ne suis pas un expert en constitution européenne, mais j’ai comme un doute sur le fait que la Commission Européenne encourage les nationalisations, elle qui a au contraire exigé de tout privatiser…

Pratiquement à chaque problème d’actualité, on bute sur des évidences : on ne peut pas, l’Europe l’interdit. En d’autre termes, on sent nos menottes.

La solution semble pourtant évidente, surtout qu’il y a une clé pas très bien cachée : l’article 50 du traité de Maastricht, qui prévoit qu’un État peut décider de sortir de l’Union Européenne, et donc de ne plus être assujetti au diktat de ses traités.

Dès qu’on parle de ce sujet, levée de bouclier généralisée : ce serait un suiciiiiiiiiiiiiiiiiide !!!!!!!!!!!! Nous serions isolés, notre économie s’effondrerait, et notre monnaie ne vaudrait même plus un kopeck.

La supercherie apparaît lorsqu’on regarde qui émet ces pronostics cataclysmiques : c’est simple, ce sont exactement les mêmes qui nous promettaient le Nirvana après la signature du Traité de Maastricht ou celui de Lisbonne ! En effet non seulement ces bouffons et ces escrocs nous ont précipités dans la ruine, mais en plus ils ne sont pas morts de honte et continuent au contraire à étaler leur morgue, leur suffisance et leur incompétence dans tous les médias complaisants.

Travaux pratiques : François Asselineau a examiné l’économie suédoise depuis son refus de 2003 de rentrer dans la zone euro, ce qui selon les susdits fâcheux aurait dû provoquer son écroulement. Eh bien c’est le contraire qui s’est produit ! Mesurée à l’aide de l’incontournable baromètre capitaliste, la “croissance du PIB”, la Suède a fait mieux, beaucoup mieux même que la moyenne de l’UE. Et sa monnaie ne s’est absolument pas écroulée, puisque bien au contraire elle s’est légèrement appréciée face à l’euro. Étonnant, non ?

Des menteurs, des charlatans, des escrocs.

Il faut en sortir ! Mais combien de politiciens font aujourd’hui cette analyse ? Il y a François Asselineau. Qui affirme être le seul dans ce cas.

Pourtant, à droite, on pourrait croire que Le Pen et Dupont-Aignan soient de cet avis. Notez au passage que l’avis de Le Pen m’importe peu, que son programme c’est “dehors les bougnoules”, et que le reste, qui a déjà varié dans le passé du tout au tout, n’a pas la moindre importance .
Chez Dupont-Aignan, Asselineau a examiné la profession de foi pour la présidentielle de 2007, qui ne comporte effectivement aucune référence à une sortie de l’UE et de l’euro.

J’ai rapidement cherché sur son blog, en vain, une position claire et sans ambiguïté sur ce sujet. Par contre, j’ai trouvé cette explication probante chez un supporter de NDA, l’excellent blogueur Laurent Pinsolle. Selon lui, les arcanes juridiques de l’article 50 font perdre 2 ans, ce qui est énorme à l’échelle d’un quinquennat, et surtout de l’urgence. Et la solution serait une décision brutale de sortie unilatérale. Raisonnement qui se tient, car après tout, existe-t-il dans l’histoire des révolutionnaires qui auraient demandé leur avis à ceux qu’ils entendaient renverser ?
J’ai surtout l’impression qu’entre Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau, il s’agit en l’occurrence d’un affrontement entre deux fortes personnalités, dont les idées sont proches, mais qui veulent tous les deux être LE chef. Histoire hélas connue et cruellement d’actualité, suivez mon regard…

Asselineau porte la même accusation contre Mélenchon, dont le poids électoral est pourtant très supérieur. Et je crains qu’il n’ait raison. Cela dit, Mélenchon est un auteur prolifique, je suis loin de tout lire. Et comme je sais qu’il y a beaucoup de mélenchonnistes parmi mes lecteurs, l’un ou l’une d’entre eux m’indiquera sûrement la référence d’un article qui prouvera qu’Asselineau et moi nous trompons.
En fait Mélenchon est un politique. Il est ambitieux et vise le pouvoir (il vient même de se proposer comme premier ministre, ce qui est assez ahurissant quand on y pense !). Et il doit composer avec les incohérences du “Front de Gauche”, incapable par exemple d’avoir une position unique sur le nucléaire ou sur Notre Dame des Landes. Alors, sur les institutions européennes… On veut “une autre Europe”, ce qui ne mange pas de pain, mais on ne voit pas bien comment on l’obtient. Que je sache, il est encore moins question de sortir de l’euro.
Le Parti de Gauche (mais apparemment pas le “Front de Gauche” dans son entier) vient de présenter son “contre-budget” intitulé “A bas l’austérité”, qui est plein de bonnes idées, et qui explique en gros que l’argent public serait mieux employé s’il était mis au service des “vrais gens” plutôt qu’au service des banksters, des actionnaires et des fraudeurs fiscaux.
Sauf que… Il y a un “point de détail” sur lequel ce “contre-budget” fait l’impasse : nous sommes menottés, bâillonnés, yeux bandés, chevilles entravées. Dans le contexte actuel, avec notamment le TSCG, il est impensable par exemple, d’augmenter le déficit budgétaire, qui serait la première conséquence de l’application de ce “contre-budget”. Du coup, ce papier relève plutôt du fantasme… Un peu comme celui d’un prisonnier d’Alcatraz qui parlerait de courir dans les champs, sans même expliquer comme il fait pour s’évader.

Quoi ? C’est long ? Il faut conclure ? OK, j’y arrive.

Je ne vais surtout pas remettre en cause le clivage “droite-gauche”, qui existe, et plus que jamais. Je me suis trop souvent moqué de Bayrou (qui est de droite) pour pouvoir y revenir. D’ailleurs le programme de Bayrou c’est “payer la dette”, “diminuer les charges des entreprises”, et “L’Europe L’Europe L’Europe”. Je ne vois pas de différence fondamentale avec celui de l’UMP ou du P”S”. Le billet d’aide à la décision électorale écrit en avril dernier le montrait cruellement.
Feu mon père, qui a principalement vécu au cours des 30 glorieuses, m’avait appris les rudiments de la différenciation de la droite et de la gauche. En gros, la gauche c’était les ouvriers, salariés et petits fonctionnaires, tandis que la droite c’était les patrons, les rentiers, les commerçants, les vieilles rombières et les vieux réacs divers et variés. Cette classification reste plus ou moins pertinente. Mais force est de constater qu’économiquement, ce n’est plus ça.
La vérité, c’est que Hollandréou, Bayrou et Sarkozy sont économiquement de droite. Après on peut chipoter. Hollandréou prétend payer la pseudo dette des banksters en augmentant les impôts, d’abord des riches, avant d’être obligé d’augmenter ceux des moins en moins riches. Sarkozy, lui, prétend aussi payer la pseudo dette des banksters, mais en liquidant le secteur public (écoles, hôpitaux, tribunaux) et toutes les prestations sociales (chômage, retraite, sécu…). D’ailleurs on le voit bien, le seul débat droite-gauche “clivant” concerne le mariage homosexuel, c’est dire son étendue…

Du coup, je m’interroge ; dois-je me sentir plus proche d’un mec qui se prétend de gauche, avec lequel je serais d’accord pour approuver le mariage homosexuel, mais qui ne jure que par l’Europe ; ou alors d’un mec de droite, que le mariage homosexuel scandalise, mais qui a tout compris de caractère entubatoire et létal de cette Europe que l’on nous a imposée et pour laquelle il existe une porte de sortie ?

Lors de la campagne contre le TCE en 2005, c’est l’ultra-réac De Villiers qui avait popularisé l’image-repoussoir du plombier polonais, qui malgré les moqueries scandalisées des ouiouistes, avait frappé les esprits et contribué à la victoire du non. On sait ce qu’il est advenu : le vol de la démocratie par les ouiouistes, et le déferlement des plombiers polonais (hongrois, tchèques, lettons…) sur le reste de l’Europe.

Autre point de clivage, à mes yeux encore plus important : la finalité de l’économie, et la prise de conscience des limites de notre planète et de ses ressources, qui entraîne l’obligation impérieuse de mettre en place une politique écologique et décroissante. Là encore, la quasi-totalité de la classe politique, de Le Pen à Laguiller, en passant bien sûr par l’UMPS et le PCF (et sans doute l’UPR), est restée ultra-productiviste, calée dans ces certitudes des années 1960, basées sur la croissance infinie (arf !), l’électricité et le béton. Parmi les rares qui ont compris le truc, on trouve bien sûr les décroissants (ultra-majoritairement de gauche, forcément, mais pas seulement) et des écolos, du moins ceux qui ont dépassé le stade neuneutique de la “croissance verte”. À gauche il y en a aussi, au Parti de Gauche et au NPA. On peut également signaler quelques exceptions à droite, comme Corinne le Page et quelques écolos égarés au Modem.

Le problème ne date pas d’hier. Mon père, qui était de gauche, avait néanmoins une admiration pour la stature de De Gaulle. Et ce n’était pas une exception. Mais aujourd’hui, on n’a plus de De Gaulle, on a Sarkozy, Copé, Morano, Dati et Jacob.*

Et surtout avant, il y avait le Conseil National de la Résistance, qui avait su réunir communistes et gaullistes, qui avaient laissé de côté leurs pourtant monstrueuses différences, pour s’unir vers un objectif commun qui les transcendait : la reconstruction de la France sur des bases fondamentales.

C’est ce Conseil National de la Résistance que des militants d’horizons divers essaient depuis quelques années de ressusciter.

Ce billet part dans tous les sens, pensez-vous ? Pas du tout ! Vous allez voir.

Revenons à Étienne Chouard. À l’issue de sa conférence à Metz j’avais tenté de lui parler d’écologie, de décroissance, mes dadas. Mais manifestement, ce n’est pas son truc. Lui, sa théorie, c’est qu’avant de pouvoir s’attaquer aux vrais problèmes, quels qu’ils soient, il faut s’attaquer à la “cause des causes”. Enlever le caillou dans la chaussure, le boulet au pied, le bâillon, le bandeau et les menottes. Rétablir la démocratie.

Tant que nous devrons subir le boulet principal, celui de cette Europe du pognon contre les peuples, rien ne sera possible. C’est un point de départ sur lequel Asselineau et Chouard, tout comme moi et peut-être vous, sommes d’accord.

Pourtant, à part cette exécration argumentée de la construction européenne, Chouard et Asselineau n’ont guère de points communs. En particulier, Chouard n’est pas un politicien, c’est un lanceur d’alertes et un théoricien, qui ne souhaite manifestement pas se présenter à une quelconque élection, et pense même probablement que tout candidat à une élection est déjà atteint de cette maladie faite d’ambition et d’ivresse du pouvoir qui fait qu’une fois élu la plupart d’entre eux pètent les plomb, partent en vrille, et détournent ce pouvoir pour en abuser.
Au contraire, Asselineau connaît fort bien les rouages de la politique, et a fondé un parti pour être élu, comme tous les dirigeants de tous les partis politiques. Chouard est connu pour ses thèses sur la démocratie athénienne et le tirage au sort, Asselineau n’est évidemment pas d’accord. Leurs arguments sont résumés ici :

Après lecture, j’avoue être considérablement plus convaincu par les réponses de Chouard, qui a manifestement pour lui une connaissance bien meilleure du sujet.
Sortir de l’Union Européenne, de l’euro (et de l’Otan) pour avoir une chance de reprendre notre destin des griffes des margoulins qui prétendent désormais le régenter, bon nombre de politiciens devraient pouvoir mettre de côté leurs querelles d’égo et se rallier à cet objectif.

Je ne prétends pas que la sortie de l’UE et de l’Euro serait la solution à tous nos problèmes. Loin de là, il y en a tellement, des problèmes. Mais c’est néanmoins le préalable, la condition sine qua non, d’une sortie de ce merdier dans lequel nous nous enfonçons inexorablement.

Nous ne pouvons plus compter sur les partis dominants, et principalement l’UMPS. Ce sont définitivement des traîtres et des incapables, qui nous ont vendus et nous vendront encore.

Les autres devraient laisser de côté leurs différences, même importantes (je me doute bien que sur l’écologie, la décroissance, ou le mariage homosexuel, je vais me trouver en désaccord total avec Asselineau ou Dupont-Aignan !), pour se concentrer sur ce préalable : sortir de l’Europe. C’est un peu la démarche du M’PEP, qui a réuni le 3 novembre dernier différentes organisations de Gauche… et François Asselineau, dont l’intervention a été copieusement applaudie. Le thème : “Un nouveau Conseil National de la Résistance est-il possible et nécessaire ?

Nous sommes en plein dans le sujet. Nous avons été trahis. Nous sommes bafoués. Nous devons résister. Nous mettre d’accord sur une démarche et un socle idéologique de base.
Un objectif : redonner la primauté à l’humain face à la finance, rétablir la démocratie qu’ils nous ont confisquée.
Un moyen : sortir de l’UE, de l’euro, de l’OTAN.
Des participants : potentiellement, tous ceux qui sont d’accord avec les deux lignes précédentes. De droite comme de gauche. Et ça peut faire beaucoup. Rappelez-vous le 29 mai 2005.

Après ? Il sera toujours temps d’en parler…




Voir en ligne : François Asselineau et la nécessaire sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN

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