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Mort du chef militaire du Hamas : « assassinat à courte-vue » selon un intermédiaire israélien

| rue89.com | samedi 17 novembre 2012

dimanche 18 novembre 2012

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Mort du chef militaire du Hamas : « assassinat à courte-vue » selon un intermédiaire israélien
| rue89.com | samedi 17 novembre 2012
    

Ahmed Al-Jabari, le chef militaire du Hamas, dont l’élimination dans un tir de missile israélien a marqué le début de cette nouvelle guerre de Gaza, avait reçu le matin même de sa mort une proposition d’accord avec Israël destinée à prolonger le cessez-le-feu par des mécanismes de contrôle et de confiance. C’est ce qu’affirme dans le New York Times Gershon Baskin, coprésident du Centre de recherche et d’information Israël-Palestine (IPCRI) de Jérusalem, et surtout médiateur entre les autorités israéliennes et le Hamas.

Dans ce texte, Gershon Baskin, qui a joué un rôle important dans les négociations qui ont conduit à la libération du soldat israélien Gilan Shalit, critique la décision israélienne d’éliminer Al-Jabari, un « assassinat à courte-vue » selon lui.

Le médiateur raconte qu’il s’était entendu la semaine précédente, lors d’une rencontre au Caire avec un haut responsable du Hamas, sur ce mémorandum pour étendre le cessez-le-feu, et que celui-ci avait donc été soumis le matin même à Ahmed Al-Jabari pour approbation. Il écrit :

« Je pense qu’Israël a commis une erreur stratégique grave et irresponsable en décidant de tuer M. Jabari. Non pas que M. Jabari n’était pas un homme de paix, il ne croyait pas en la paix avec Israël et refusait d’avoir des contacts directs avec des responsables israéliens ou même avec des intermédiaires non officiels comme moi. [...]

En passant des messages entre les deux parties, j’ai appris que M. Jabari était non seulement intéressé par un cessez-le-feu à long terme, mais qu’il était aussi l’homme responsable de la mise en œuvre des accords de cessez-le-feu conclus par le service de renseignement égyptien. [...]

D’autres leaders du Hamas et membres de son Conseil de la Shura, son organe suprême, soutenaient ce nouvel effort de cessez-le-feu car, comme M. Jabari, ils comprenaient la futilité des attaques de roquettes contre Israël, qui n’infligeaient pas de réels dégâts à Israël, mais faisaient en retour de nombreuses victimes à Gaza. M. Jabari n’était pas prêt à abandonner la stratégie de “résistance‘, c’est-à-dire de combattre Israël, mais il comprenait le besoin de définir une nouvelle stratégie et était prêt à accepter un cessez-le-feu à long terme. [...]

Si M. Jabari avait accepté ce projet d’accord, alors nous aurions évité ce nouveau round de violence. S’il l’avait refusé, alors Israël aurait pu attaquer de la manière dont il le fait actuellement. Cette proposition méritait au moins d’être testée. [...] Au lieu de cela, M. Jabari est mort, et avec lui les chances d’un cessez-le-feu à long terme. Israël pourait avoir également compromis la possibilité, pour le service de enseignement égyptien, de négocier un cessez-le-feu à court terme, et même mis en danger le traité de paix égypto-israélien.

Cela n’était pas inévitable, et des raisonnements plus froids auraient pu prévaloir. L’assassinat de M. Jabari enlève un des acteurs concrets du côté du Hamas. Qui le remplacera ? Je ne suis pas certain que les leaders politiques et militaires d’Israël aient correctement envisagé cette question’.


   


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