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Les agents du Mossad font la police à Chalon-sur-Saône

lejsl.com & bdsfrance.org | vendredi 26 & samedi 27 octobre 2012

samedi 3 novembre 2012


 Témoignage de Layli suite à son agression
| bdsfrance.org | samedi, 27 Octobre 2012
 Le match Chalon – Tel-Aviv sous haute sécurité au Colisée
| lejsl.com | vendredi 26 octobre 2012



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Témoignage de Layli suite à son agression
| bdsfrance.org | samedi, 27 Octobre 2012

Comment j’ai été brutalisé par le Mossad, dans mon pays. (photo + vidéo)
(JPG)
Voici le récit exact de ce qui s’est passé vendredi soir au match de basket qui se déroulait à Chalon sur Saône, où l’équipe de la ville jouait contre l’équipe israélienne du Maccabi Tel Aviv.

Je suis venu au match avec un drapeau dans l’intention de l’exposer dans les tribunes pour exprimer mon soutien au peuple palestinien. Mais le stade se trouvait quadrillé de policiers en civil et en uniformes, ainsi que de chiens, et très vite d’autres jeunes visiblement en déplacement pour la même cause ont été arrêtés, fouillés, interrogés, et encerclés de policiers les empêchant de faire le moindre mouvement.

Voyant qu’ils étaient ainsi immobilisés, j’ai décidé de montrer le drapeau palestinien que j’avais gardé sur moi, et suis entré sur le terrain quelques secondes avec mon drapeau visible, avant d’être ceinturé et embarqué. Une dizaine d’agents de sécurité en costumes noirs m’ont escorté dans les coulisses du Colisée, dont l’un particulièrement virulent qui me mettait des gros coups de poing dans le crâne, à l’arrière de la tête, pendant mon parcours jusqu’au responsable du dispositif.

Certains ne parlaient pas français entre eux, et je fus davantage renseigné, quand l’un d’entre eux s’arrêta pour demander aux autorités locales de vérifier l’identité d’un journaliste qui se trouvait dans le carré de presse . Apprenant qu’il était palestinien (et journaliste) il demanda son évacuation et son embarcation au poste pour interrogatoire. A la lecture du reportage publié par le quotidien local "Le Journal de Saône-et-Loire", j’ai appris, après ma libération, des détails supplémentaires sur l’implication directe du Mossad, de A à Z, dans le déroulement de la soirée à Chalon sur Saône. Ce que je trouve particulièrement choquant.

 J’appris également qu’une femme avait été arrêtée pour avoir brandi un drapeau palestinien à la sortie du stade, une fois le match terminé ! Elle ne fut libérée qu’à 6 H du matin. Une fois mis en cellule, j’ai eu droit à diverses insultes de la part de policiers qui venaient me traiter de "Pauv’ con" et autres amabilités. Puis l’officier de police judiciaire vint me dire que j’allais être inculpé pour incitation à la haine raciale. Alors que je réfutais une telle accusation, il me déclara que c’est lui décidait, pas moi. Une femme médecin est ensuite venue me sermonner de manière arrogante. Je lui ai dit de s’occuper de m’ausculter et signalé les coups qui m’avaient été portés au crâne, sans que cela ait l’air de la troubler. Je fus ensuite renvoyé dans ma cellule, où je me retrouvai en compagnie d’une personne âgée et ivre, alors qu’il n’y avait qu’un seul lit dans ce local exigu.

 Après audition le lendemain, où je n’avais rien à déclarer, il me fut signifié à 13 H 30 que j’allais être déféré devant un tribunal pour une comparution immédiate. A 15 H, quand ce fut mon tour de comparaître, le juge me posa une série de questions pour savoir si la haine était le moteur de mon action. Je répondis que mon geste, parfaitement pacifique, avait pour but de dénoncer la politique d’un Etat et que j’avais pour amis des Israéliens, qui eux aussi s’opposaient dans leur pays à la politique coloniale et aux exactions contre les Palestiniens. Après une suspension de séance, le juge fit savoir qu’il acceptait mon refus d’une comparution immédiate et ma demande de report du procès, afin que je puisse préparer ma défense. Mon procès aura donc lieu le vendredi 9 novembre prochain à 15 H au Tribunal de grande Instance (TGI) de Chalon sur Saone, et je vous remercie de votre présence et de votre soutien face à cette manière d’inverser les rôles, et de vouloir criminaliser des personnes qui luttent pour le respect des droits de l’homme et du Droit International. Layli

Le témoignage d’Ibrahim :
"Ayant une carte de presse en ma possession, j’ai pu m’assoir dans le carré réservé aux journalistes. Alors que le match avait commencé depuis à peine 5 minutes, des agents de sécurité israéliens sont venus me questionner sur les raisons de ma présence. Je leur ai dit que j’étais Palestinien, que je ne parlais pas français et très peu l’anglais. Ils m’ont donc interrogé en hébreu. Des policiers français se tenaient à côté de nous et les laissaient faire. Les agents israéliens m’ont demandé pourquoi je prenais des photos. Prétextant qu’en tant que Palestinien je venais forcément pour faire des problèmes et que je mentais, ils ont réclamé mes papiers d’identité. Je me suis alors tourné vers les policiers français pour leur expliquer que c’était à eux de me contrôler vu qu’on était en France, pas à des étrangers. Mais les policiers français m’ont ordonné d’obtempérer aux injonctions des Israéliens, ce que j’ai fait.

Ces derniers ont étorqué que mes papiers étaient faux puis ils m’ont palpé et fouillé. Voyant une carte de la délégation palestinienne à Paris, ils m’ont demandé si c’était elle qui m’avait envoyé au match de basket pour y causer des problèmes. Ils ont ensuite fait signe aux policiers français de me menotter et de me conduire au poste de police, leur indiquant que j’étais potentiellement dangereux. J’ai tenté d’expliquer aux policiers français que je n’avais rien fait et qu’ils n’avaient pas le droit de m’emmener. Mais j’ai été embarqué de force, et me suis même cogné la jambe au moment d’être placé dans la voiture, alors que j’ai subi des opérations à cet endroit et que c’est douloureux.

Arrivé au poste, ce sont les policiers français qui se sont mis à m’interroger : pourquoi j’étais en France, pourquoi j’étais venu assister à un match de basket à Chalon alors que je réside à Paris... Un des policiers me parlait sur un ton très sec et me menaçait. Il disait que j’étais venu provoquer et faire des problèmes. Ils ont ensuite pris mes empreintes et m’ont placé dans une cellule. Ils m’ont libéré vers 1h du matin, soit environ 3h après que je sois interpelé par les agents israéliens...
J’ai donc été arrêté uniquement parce que je suis palestinien, c’est injuste et arbitraire. En Palestine, ces méthodes illégales sont fréquentes de la part de l’occupant. De nombreux Palestiniens sont enfermés arbitrairement dans les geôles sionistes. Mais je ne savais pas que la France importait ces méthodes..."

Voici la vidéo


Crédit photo : http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2012/10/26/securite-maximale-au-colisee



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Le match Chalon – Tel-Aviv sous haute sécurité
Sécurité maximale au Colisée

| lejsl.com | vendredi 26 octobre 2012
    
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Drapeau palestinien déployé, un jeune spectateur fait irruption sur le terrain. Quelques secondes. Des agents de sécurité et des policiers en civil se précipitent pour le maîtriser. Il sera conduit manu militari dans un local sécurisé avant d’être conduit au commissariat. Une scène qui était redoutée par tout le staff en charge de la sécurité qui depuis une semaine s’était préparé à la réception du Maccabi Tel-Aviv.

Car dans le contexte mondial actuel, le déplacement de cette équipe israélienne se fait automatiquement sous haute sécurité. Le commissaire de police du commissariat de Chalon, Bruno De Bartolo, avait donc élaboré un plan d’action. Une note de service conséquente qui, en début de semaine, avait reçu l’aval du célèbre Mossad. Un « very good » écrit à la main qui avait valeur d’approbation et d’une confiance pleine et entière. « À chaque fois nous avons deux objectifs, expliquait, à quelques heures du coup d’envoi, le commissaire De Bartolo. Nous sécurisons l’intérieur et l’extérieur. »

Le flair de Dynamite

Pour cette mission, 30 fonctionnaires de police étaient engagés jeudi soir. Des policiers expérimentés de Chalon, mais aussi de Dijon et une équipe canine venue de Strasbourg, spécialisée dans la détection d’explosif. « Notre chienne est entraînée pour reconnaître tous les types d’explosifs que l’on connaît aujourd’hui », expliquait l’un de ces deux policiers qui s’affairait à inspecter l’intérieur du bus réservé aux joueurs israéliens pendant que son collègue fouillait trappes et soutes avec sa chienne judicieusement prénommée… Dynamite ! « On vous jure qu’on ne l’a pas rebaptisée. On l’a eue comme ça ! » Quelques petites secondes de décontraction pour ces deux hommes et leur chien qui ont inspecté à trois reprises le Colisée et l’hôtel des joueurs. Un lourd travail de 19 heures cumulées pour la chienne. Dynamite a pourtant parfaitement tenu son rôle.

Il est 19 heures quand l’intensité monte d’un cran à l’arrière du Colisée. Le bus des joueurs arrive, encadré par quatre voitures de police. Devant la porte d’entrée, un agent du Mossad scrute la moindre personne inconnue. En cas de doute, les policiers sont chargés de la faire évacuer. 19 h 10, le bus ouvre ses portes et les stars de Tel-Aviv en descendent. Un cordon de policiers les conduit jusqu’à l’entrée et à leur vestiaire. Le niveau inférieur du Colisée est alors totalement sécurisé. Pour y pénétrer, il faut montrer patte blanche et badge assermenté à chaque détour de couloirs. Les contrôles sont stricts, impressionnants et les consignes appliquées à la lettre. Aucun détail n’est laissé au hasard. Pas même les effets personnels des secouristes de la Croix-Rouge, plus ou moins abandonnés dans une salle un peu trop proche des vestiaires de Tel-Aviv.

19 h 40, la salle commence à se remplir. Les premiers spectateurs installés sont les policiers en civils. Discrets, ils se fondent dans le public, le regard vissé dans les gradins. La police et la préfecture ont prévu d’installer le gros de l’effectif juste derrière le banc de touche des Israéliens. Des hommes expérimentés de la bac sont chargés de cette protection rapprochée. Et pendant la partie, à chaque temps mort, trois ou quatre agents de sécurité venaient encadrer le banc de touche des visiteurs.

Les policiers ont pu relâcher leurs efforts vers 23 h 30, quand le bus a quitté Chalon pour rejoindre l’aéroport de Genève.

En tout, trois personnes ont été arrêtées, dont une avec une banderole suspecte, et le jeune homme au drapeau. Un incident dont les policiers se seraient bien passés.


   






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Transmis par Christine Dardal
Sat, 03 Nov 2012 13:49:54 +0100




Voir en ligne : Témoignage de Layli suite à son agression

Messages

  • lejsl.com
      
    Du Colisée au tribunal pour défendre la Palestine
    | lejsl.com | samedi 10 novembre 2012

    Le jeune homme ayant brandi un drapeau palestinien sur le parquet pendant le match Chalon/Tel-Aviv était jugé hier. 130 personnes ont fait le déplacement au tribunal pour le soutenir.

    Des drapeaux qui flottent, des écharpes portées fièrement, mais rien à voir avec le monde du sport. Les couleurs affichées devant le tribunal de Chalon hier n’étaient pas celle de l’équipe de basket de l’Elan et encore moins celle du Maccabi Tel-Aviv. Le drapeau que brandissaient les militants venus soutenir le jeune Layli était bien celui de la Palestine, le même que le jeune homme de 24 ans, avait en main lorsqu’il a fait irruption, le 25 octobre dernier, sur le parquet du Colisée lors du match d’Euroleague opposant Chalon à son adversaire israélien.

    Le jeune infirmier de Bourg-en-Bresse était jugé hier pour une infraction au code du sport – son intrusion sur le parquet- mais, lui, souhaitait donner une dimension politique à son procès. À l’appel de plusieurs associations pro-palestiniens, près de 130 militants associatifs et politiques ont donc fait le déplacement à Chalon pour défendre Layli, et, à travers lui, le sort du peuple palestinien. Dès 14 h, les premières banderoles étaient déployées sur les marches du palais de justice où on pouvait lire : « Libérez la Palestine » ou « Boycott Israël ». Le plus gros des manifestants, venus de Lyon, portent le tee-shirt vert « Palestine vaincra » et de nombreux keffieh (le foulard traditionnel) s’enroulent autour des cous. Au pied des marches du palais, les passants et les manifestants sont invités à signer une pétition pour la relaxe de Layli. Jérôme Faynel, président du collectif 69 de soutien au peuple palestinien, a organisé le covoiturage depuis Lyon. Il considère les poursuites comme « disproportionnées et inquiétantes. » Il insiste : « On ne parle que d’un drapeau, on ne devrait même pas être là, tous les jours des affaires aux motifs plus graves sont classées sans suite. » Ce militant farouche de la cause palestinienne, qui n’hésite pas à employer le mot d’« apartheid » lorsqu’il désigne la politique israélienne, estime que le geste du jeune infirmier au milieu d’un match de basket était tout à fait approprié : « Israël n’a rien à faire dans une compétition européenne, leurs valeurs ne sont pas les nôtres, il ne faut pas banaliser leur présence. »

    Le discours serein de « l’homme au drapeau »

    Malgré les discours parfois radicaux, le rassemblement de ce vendredi se déroulait pourtant dans une ambiance bon enfant et lorsque Layli fait finalement son apparition, habillé avec élégance, de nombreux manifestants lui tombent dans les bras. Le jeune homme garde la tête froide et explique patiemment son geste « pacifique et symbolique » devant toutes les caméras. Il parle posément des footballeurs palestiniens emprisonnés, de ses voyages humanitaires à Gaza et refuse d’être accusé de haine ou de racisme.

    Parmi les militants venus soutenir « l’homme au drapeau » on trouve aussi les militants de l’Union juive française pour la paix. Georges Gumpel tient à préciser qu’il est lui-même fils de déporté, ancien enfant caché, ancienne partie civile au procès de Klauss Barbie : « Je suis 100 % juif et je le soutiens à 100 %. Oui, on peut critiquer Israël, non ce n’est pas de l’antisémitisme ! », assure-t-il, accroché à sa banderole. Peu avant 15 h, la troupe des supporters se pressent aux portes du tribunal, il faut retirer les badges, les foulards et poser les banderoles pour accéder à la salle. Lorsque tombe finalement le jugement, Layli est accueilli à l’extérieur par les applaudissements. Plus déterminé que jamais, le jeune homme a pris le micro pour lancer : « Le combat continu. »


    une peine de 1 000 euros d’amende avec sursis
    L. J. | lejsl.com | samedi 10 novembre 2012

    Rarement une salle de tribunal n’avait été aussi garnie pour une audience de comparution immédiate, surtout au regard de la « gravité » des faits. Mais les nombreux soutiens de Layli, ce jeune infirmer de Bourg-en-Bresse poursuivit pour « une entrée sur une aire de jeu d’enceinte sportive troublant le déroulement de la compétition », ont tenu à être présents. Tout s’est déroulé dans un calme absolu. Même le président Deschanels a invité les personnes debout à se rapprocher « pour que tout le monde puisse s’asseoir ».

    À la barre, le jeune homme a reconnu les faits. Mais pouvait-il en être autrement, lui qui les revendique clairement. « Êtes-vous certain d’être venu seul et d’avoir agi seul ? », questionne le président, relevant que d’autres personnes, porteuses aussi de drapeau palestinien, avaient été interceptées par la police au Colisée, avant qu’elles se manifestent. « Oui, répond Layli, je savais par Facebook que d’autres personnes viendraient, mais je ne les connaissais pas. » Le prévenu dira par contre sa surprise de se retrouver devant un tribunal, ne sachant pas que son acte était illégal : « Je n’ai agressé personne. »

    C’est le procureur de la République, Christophe Rode, qui lui donnera la réponse : « C’est un article récent de 2006, du code du sport : il est illégalement rentré sur un terrain de sport en interrompant la rencontre. » Reconnaissant que ce texte était plus destiné à l’encontre des hooligans du football, le procureur a souligné sa parfaite application dans le cas présent : « Quelles que soient les justesses de la cause, pénétrer sur le terrain est illégal. » Le procureur à requis « une peine symbolique en réponse à un acte symbolique » : 3 000 € d’amende dont 2 000 avec sursis et une interdiction de stade d’un an.

    Layli était défendue par Maître Dominique Cochain, du barreau de Paris, qui a plaidé la relaxe de manière… originale. Elle a, en effet, minimisé le geste de son client, le comparant aux interventions du clown du web, Rémi Gaillard. Elle a, aussi et surtout, parlé de la cause palestinienne, rappelé la politique d’occupation d’Israël, puis revenant à la forme de l’affaire, dénoncé les hésitations du parquet et des détentions arbitraire du côté de la police.

    Après un petit quart d’heure de délibération, le tribunal a condamné Layli à 1 000 € d’amende avec sursis, une interdiction de stade pendant 6 mois. Il a obtenu que cette peine ne soit pas mentionnée sur son casier judiciaire.

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