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Appel commun pour l’abolition universelle de la peine de mort

diplomatie.gouv.fr | 10 octobre 2012

mercredi 10 octobre 2012

A l’initiative de la Suisse, six pays européens ont lancé mercredi un "appel commun pour l’abolition de la peine de mort", un plaidoyer publié dans plusieurs journaux en Europe...
Le travail sera de longue haleine. En 2011, Amnesty International a recensé 676 exécutions. Parmi les pays qui figurent en tête, la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Iran, les Etats-Unis et l’Irak où encore dimanche dernier, onze personnes ont été exécutées...


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Une chambre d’exécution libyenne. (Suhaib Salem/Reuters)

Une chambre d’exécution libyenne. (Suhaib Salem/Reuters)

Didier Burkhalter est à l’origine de l’action commune lancée en faveur de l’abolition de la peine de mort avec ses homologues de cinq pays, dont Laurent Fabius. Récit de la genèse de l’action, qui scelle aussi la volonté du conseiller fédéral de rapprocher la Suisse de ses voisins

Il a pris son bâton de pèlerin, a multiplié les contacts et est arrivé au résultat recherché. Didier Burkhalter place la lutte en faveur de l’abolition de la peine de mort au centre des priorités de la politique suisse des droits de l’homme. Il l’a rappelé ce printemps devant les Commissions des affaires étrangères. Et pour marquer le 10e anniversaire de la Journée mondiale contre la peine de mort, ce 10 octobre, le ministre des Affaires étrangères a pensé à un « coup » : un appel commun, signé avec ses homologues des cinq pays voisins. Nous le publions ce mercredi dans nos pages, en même temps que d’autres quotidiens des pays participants.

Didier Burkhalter était déjà, dans sa jeunesse, préoccupé par la question de la peine capitale, assure son porte-parole, Jean-Marc Crevoisier. Mais l’action poursuit aussi un autre but : le ministre veut renforcer les relations entre la Suisse et ses pays voisins, en allant au-delà des liens institutionnels qui existent déjà avec les pays germaniques. Cet appel en est la première concrétisation. Le thème, fédérateur, a permis de faire d’une pierre deux coups.

Tout a commencé le 22 août, lors d’une rencontre quadripartite à Vaduz. Didier Burkhalter a lancé l’idée d’une action commune contre la peine de mort auprès de Guido Westerwelle, Michael Spindelegger et Aurelia Frick, ses homologues allemand, autrichien et liechtensteinois. La proposition a vite été acceptée. Des contacts ont ensuite eu lieu avec les ministres des Affaires étrangères français et italien en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre, à New York. Didier Burkhalter a participé à un panel sur le thème à l’invitation de Laurent Fabius, avec le ministre des Affaires étrangères du Burundi, pays qui a renoncé il y a peu à la peine de mort. « La simple et terrible idée qu’il puisse se trouver des innocents – qu’il se trouve assurément des innocents – dans des couloirs de la mort aujourd’hui doit nous inciter à l’action », avait-il alors déclaré. Laurent Fabius et Giulio Terzi se sont à leur tour raccrochés au train.



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Une chambre d’exécution dans une prison de l’Ohio aux Etats-Unis. - Wikipedia

« Il est des batailles que nous ne pouvons pas gagner seuls. La lutte contre la peine de mort est de celles-ci. Isolés, les différents acteurs ne seraient sans doute pas arrivés à faire reculer le nombre d’Etats qui ont encore recours à la peine capitale », souligne le texte, traduit dans plusieurs langues, dont l’arabe. Didier Burkhalter poursuit l’engagement de Micheline Calmy-Rey. En février 2010, elle avait clos le quatrième Congrès mondial contre la peine de mort qui s’était tenu à ­Genève en appelant à « se garder d’une dangereuse naïveté et d’un optimisme trop idéaliste ». La veille, le premier Ministre espagnol avait fixé un objectif : un moratoire universel sur les exécutions en 2015 et la création d’une Commission internationale contre la peine de mort. Son secrétariat est à Genève.

Pourquoi ne pas avoir dès lors associé l’Espagne à l’appel ? L’idée de renforcer les liens avec les pays voisins l’explique. « Et plus nous associons de monde, plus les démarches deviennent complexes. Mais rien n’empêche d’autres ministres de signer le texte », souligne Jean-Marc Crevoisier. En visite lundi à Madrid, le conseiller fédéral n’a d’ailleurs pas eu le temps d’évoquer le thème de la peine de mort avec son homologue. Alors que c’était initialement prévu.

En 2010, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une résolution appelant à un moratoire universel sur l’application de la peine de mort. Une nouvelle résolution sera présentée cette année à l’ONU. Les pays signataires de l’appel s’engagent à ce qu’il reçoive un soutien encore plus important.


diplomatie.gouv.fr

Campagne mondiale pour l’abolition universelle de la peine de mort
| diplomatie.gouv.fr | 10 octobre 2012

Appel commun pour l’abolition de la peine de mort (10 octobre 2012)

Cet appel à abolir la peine de mort a été signé par les ministres des affaires étrangères suivants : Didier Burkhalter (Suisse), Guido Westerwelle (Allemagne), Aurelia Frick (Liechtenstein), Michael Spindelegger (Autriche), Giulio Terzi (Italie) et Laurent Fabius (France).

Il est des batailles que nous ne pouvons pas gagner seuls. La lutte contre la peine de mort est de celles-ci. Isolés, les différents acteurs ne seraient sans doute pas arrivés à faire reculer le nombre d’Etats qui ont encore recours à la peine capitale. C’est ensemble que nous tous, acteurs engagés pour l’abolition - Etats, organisations internationales et société civile - y sommes parvenus. Ce sera donc également ensemble que nous parviendrons à l’abolition totale. L’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Italie, le Liechtenstein et la Suisse se veulent aux premières lignes de ce mouvement pour la dignité humaine.

Aujourd’hui, 10 octobre, nous célébrons le dixième anniversaire de la journée mondiale contre la peine de mort. Cette journée mondiale représente l’occasion de réaffirmer notre opposition à la peine capitale, en toutes circonstances. Représentants de pays partageant des valeurs communes, nous devons conjuguer nos efforts et parler d’une seule voix pour que disparaisse cette pratique qui n’a pas sa place au 21e siècle.

Ces vingt dernières années, plus de 50 Etats ont tourné le dos à la peine de mort. Plus de 130 Etats l’ont abolie ou observent un moratoire. De fait, une cinquantaine d’Etats l’appliquent encore. Ces chiffres sont donc encourageants, les actions entreprises et les efforts passés portent leurs fruits. Mais nous devons redoubler d’efforts, car notre but n’est pas encore atteint. Nous continuerons à lutter contre la peine de mort tant qu’elle n’aura pas été abolie, car l’idée que l’on puisse tuer au nom de la justice va à l’encontre des valeurs de l’humanité elle-même. Nous voulons nous engager ensemble, avec conviction et persévérance, de façon à ce que le nombre d’exécutions continue de diminuer, que les procédures deviennent plus transparentes et qu’un nombre toujours plus élevé de pays renoncent à la peine capitale, jusqu’à ce que cette peine inhumaine disparaisse complètement.

La peine capitale est incompatible avec le respect des droits de l’homme. Elle porte atteinte à la dignité humaine et au droit de ne pas être soumis à la torture et à d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Alors que la peine de mort est parfois pratiquée sur des bases discriminatoires, son caractère irréversible rend les révisions de jugements impossibles, menant, dans certains cas, à l’exécution de personnes innocentes. L’exécution de personnes innocentes suffit à vider la peine capitale de toute légitimité. Par ailleurs, la peine de mort n’empêche pas les délits d’être commis ; elle n’apporte donc aucun surcroît de sécurité, pas plus qu’elle n’apporte justice ou réparation aux familles des victimes d’un crime.

Ces réflexions nous semblent presque évidentes, nos pays ayant aboli la peine de mort depuis de nombreuses années. Sur le plan mondial, le chemin vers l’abolition demande pourtant un engagement fort et constant. Les changements ne s’opèrent pas d’un jour à l’autre. C’est une évolution lente et composée d’étapes. Ces progrès sont pourtant bien réels et nous devons faire en sorte qu’ils se poursuivent. Nous continuerons à plaider pour l’abolition de la peine capitale, car seul un engagement politique fort permettra un jour de voir la peine capitale disparaître. En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait une troisième résolution appelant à un moratoire universel sur le recours à la peine de mort, par 109 voix contre 41. Nos pays et l’Union européenne ainsi que de nombreux autres pays de toutes les régions du monde ont été à l’origine de ce texte adopté en 2007 et en 2008 déjà. Cette année, cette résolution est à nouveau présentée à l’Assemblée générale et nos pays s’engagent pour qu’elle reçoive un soutien encore plus significatif. Ce document souligne les progrès et le caractère irréversible du mouvement mondial pour l’abolition de la peine de mort.

Le rôle des opinions publiques est également essentiel. Les populations doivent avoir accès à des informations fiables, elles doivent pouvoir débattre de cette question, afin de prendre une décision en toute connaissance de cause. La société civile et les organisations non gouvernementales occupent une place cruciale.

Ensemble, nous voulons poursuivre l’engagement contre la peine capitale, au nom des valeurs que nous partageons et parce qu’il est de notre devoir d’associer la dignité à la condition humaine. Nous appelons tous les Etats à se joindre à notre déclaration.


diplomatie.gouv.fr

Carte interactive : la peine de mort dans le monde et les actions du réseau diplomatique français
| diplomatie.gouv.fr | octobre 2012

Dans quels pays la peine de mort est-elle encore appliquée ? Quels pays observent un moratoire sur celle-ci ? Découvrez sur cette carte un panorama de la situation de l’abolition de la peine de mort, pays par pays.

Cette carte interactive permet également d’accéder à un état des lieux du vote en faveur de la résolution de l’ONU "Moratoire sur l’application de la peine de mort" ainsi que les actions et évènements organisés par le réseau diplomatique français dans le monde.

- consulter la carte sur diplomatie.gouv.fr



carte interactive trouvée sur Owni




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Voir en ligne : Appel commun pour l’abolition de la peine de mort (10 octobre 2012)

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