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Du Roundup aux OGM

Olivier Cabanel | agoravox.fr | jeudi 27 septembre 2012

jeudi 27 septembre 2012

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Du Roundup aux OGM
Olivier Cabanel | agoravox.fr | jeudi 27 septembre 2012
    
    

Les français sont amusants : nombreux sont ceux qui découvrent trop tard les dangers des OGM et des différents herbicides fabriqués entre autre, par Monsanto.


Tout le monde connait le « Roundup  », ce défoliant que l’on nous garantissait sans dangers pour l’environnement, affirmant qu’il était biodégradable, et dont on sait aujourd’hui qu’il pose un vrai problème. lien

Le professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen, Gilles-Eric Séralini et son équipe à démontré le caractère de perturbateur endocrinien de cet herbicide, même à très faible dose. lien

C’est ce même professeur qui vient de faire le buzz, en publiant, un rapport accablant concernant le maïs OGM.

C’est le maïs OGM NK603 qui cette fois est montré du doigt, puisque l’étude, menée pendant 2 ans, portant sur l’expérimentation de ce maïs, révèle que les rats nourris avec ces graines sont rapidement passés de vie à trépas, les survivants accumulant tumeurs et pathologies lourdes.

La bombe lancée par l’équipe de chercheurs a été publiée dans «  Food and Chemical Toxicology  », revue des plus sérieuse.

Il faut ajouter que cette étude a été menée dans le plus grand secret, et à ceux qui s’interrogeraient sur cette discrétion, il faut écouter le témoignage de Corinne Lepage.

« Tout est organisé pour qu’il n’y ait pas de recherches » a-t-elle déclaré. vidéo

Alors, aujourd’hui, l’ancienne ministre demande logiquement « qu’une étude similaire soit mise en œuvre avec des fonds publics, et menée par un organisme indépendant… »

Dans le camp des pro-Maïs OGM, tous les arguments, même les plus manipulateurs, sont mis en avant : grâce aux OGM on pourrait, affirment-ils sauver des vies humaines, créer des emplois, enrichir les agriculteurs, économiser du carburant, faire baisser le taux de CO², et permettrait de consommer moins de pesticides. lien

Mais qu’en est-il ?

Les OGM ont-ils écarté le danger des pesticides ?

Il n’en est malheureusement rien, car le pesticide étant en quelque sorte intégré dans la plante, si un insecte s’y aventure, il trouve la mort, puisqu’il ingère « du pesticide ».

C’était l’objet d’un documentaire, auquel je suis fier d’avoir prêté ma voix : « le pollen de la discorde », réalisé par Marc Peyronnard. Le film

Ce film apportait la preuve, contrairement à ce que des « experts » affirmaient, que les abeilles venaient bel et bien butiner les fleurs de maïs, ce qui provoquait leurs morts par milliers. lien

Mais quid des animaux qui vont manger ce maïs…et des humains qui mangeront ces animaux ?

Précisons que dans le cas de l’étude menée par l’équipe Séralini, le maïs est seulement un maïs résistant au Roundup, et non un maïs produisant lui-même son pesticide.

Alors bien sur, aujourd’hui, les lobbys pro OGM manient la désinformation, tentant de mettre en doute l’expertise réalisée, affirmant que les rats utilisés étaient particulièrement « fragiles », qu’il y avait des erreurs commises lors des expériences réalisées…etc.

En tête de la fronde, l’AFBV (l’agence française des biotechnologies végétales), qui affirme que, contrairement à ce qui a été dit, « d’autres études toxicologiques auraient évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux ».

L’AFBV reproche aussi à l’équipe de Séralini d’avoir utilisé une race de rats « particulièrement sujette aux tumeurs mammaires… ».

Sauf que, comme le rappelle Corinne Lepage, c’est la même souche que celle utilisée par Monsanto pour toutes ses études, et si la firme conteste maintenant l’étude de Séralini, toutes les autorisations que Monsanto a obtenu devraient être annulées. lien

Et puis, comme l’écrit le « HuffingtonPost » « l’AFBV réunit des scientifiques et des experts ouvertement favorables aux OGM ».

Et de rappeler que cette agence avait été condamnée en 2001 pour diffamation envers Gilles-Eric Séralini, alors que celui-ci remettait en cause l’innocuité du maïs OGM Monsanto. lien

Ou pourrait aussi s’interroger sur la déclaration plus que contestable de l’Académie nationale des sciences en 2002 : « les Organismes Génétiquement Modifiés ne présentent aucun risque pour la santé », laquelle académie a remis ça en 2008 en mobilisant en faveur des OGM. lien

Le gouvernement veut trancher, et demande à l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) de valider, ou pas, l’expertise réalisée.

L’AFSSA avait déjà conclu en 2008 que ce maïs Monsanto ne présentait aucun risque pour la santé humaine (lien) et en 2009, cette agence avait remis ça, affirmant que le maïs OGM Monsanto serait sans danger pour la santé, ce qui avait provoqué l’indignation des associations de protection de la nature, dénonçant une opération de manipulation et un coup de force des lobbys pro OGM à travers l’AFSSA. lien

Ce qui met un doute sur l’objectivité de cette institution dont Séralini et son équipe dit qu’elle manquerait d’indépendance, et qu’elle aurait des liens avec les lobbys pro OGM. lien

D’ailleurs, des indiscrétions avaient permis la communication d’un rapport, celui du professeur Yvon le Maho, lequel concluait que les recherches de l’AFSSA avaient été insuffisantes, réclamant du coup la suspension des cultures OGM. lien

Déjà, en 2006, le député André Chassaigne avait alerté les pouvoirs publics sur la composition du conseil d’administration de l’AFSSA, mettant un doute sur l’indépendance et l’impartialité de ce conseil. lien

Alors aujourd’hui, le gouvernement annonce, par la voix du premier ministre, que des mesures seront prises… sauf qu’il semble oublier l’accord qui avait été pris en novembre 2011 entre le PS et EELV mentionnant très clairement « l’interdiction des OGM ». lien

Il faut intégrer au débat le fait qu’utiliser les graines OGM prend en quelque sorte les agriculteurs en otage, car chaque année, ils sont obligés d’acheter la semence, contrairement à ce qui se passait précédemment, handicapant encore plus leurs finances. lien

C’est la même logique qui avait été mise en place, il y a quelques années, sur le chapitre des « hybrides », qui sous le prétexte fallacieux de permettre une meilleure production de fruits ou de légume, ne permettait plus au paysan de récupérer les graines de ceux-ci, puisqu’elles étaient infertiles, comme l’expliquait le 22 septembre 2012 jean pierre Berlan, ancien directeur de recherche à l’INRA, dans l’émission de Ruth Stegassy, « terre à terre », sur l’antenne de France Culture. lien

Pour l’agronome invité, il ne fait aucun doute que c’est une véritable guerre au vivant qui est menée. lien

Mais une plante fait de la résistance : l’amarante, considérée comme une plante sacrée par les Incas, et en 2004, un agriculteur géorgien a remarqué qu’elle résistait aux doses massives de Roundup, prouvant ainsi qu’une hybridation entre une plante OGM et une plante naturelle était possible, car les champs victimes de cette amarante comportaient une semence qui avait reçu un gène de la résistance au Roundup. lien

Mais revenons à notre maïs OGM.

Même si demain, les OGM étaient définitivement interdits en France, Il restera un problème : comme il a été autorisé par l’Europe, après avoir reçu un avis favorable de l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) pour l’alimentation animale, ainsi que pour la fabrication de produits alimentaires pour l’homme, comme la farine, ou la semoule de maïs, il peut aussi se retrouver dans des céréales, des biscuits apéritifs, la chapelure, les crèmes desserts, les potages, les pâtisseries, ou même dans des additifs alimentaires. lien

Alors quid des animaux qui auront été nourris avec des céréales OGM, et qui finiront dans nos assiettes ?



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Pour René Monet, ancien chercheur de l’INRA, spécialisé dans la génétique, il y a bien évidemment un risque de toxicité pour les animaux, et les hommes. lien

S’il pensait qu’il était difficile sur le long terme d’affirmer l’innocuité des OGM, nous avons maintenant la preuve que l’AFSSA a agit avec beaucoup de légèreté, lorsqu’elle a affirmé que ce maïs OGM était sans danger pour la santé.

Le même reproche pourrait être fait à l’AFBV, ainsi qu’à l’académie nationale des sciences, et il n’est pas improbable que la justice soit bientôt saisie, car il n’est pas normal que des autorités dont l’indépendance est sujet à la caution, puissent ainsi répandre des contre-vérités, sans jamais être inquiétées.

De même, Monsanto pourrait à nouveau être visé par des plaintes, d’autant que l’entreprise à déjà été poursuivie par le passé, tel Paul François, un agriculteur de Charente qui a gagné son procès contre la firme aux pesticides, pour une intoxication au Lasso (un herbicide fabriqué par la firme, et aujourd’hui interdit). lien

Mais qui est le plus coupable ? Le fabricant ou les organismes d’état qui ont autorisé ce produit ?

Comme dit mon vieil ami africain : « le malheur n’entre que par la porte qu’on lui a ouverte  »

L’image illustrant l’article provient de « archeologue.over-blog »

Merci aux internautes de leur aide efficace

Olivier Cabanel

A voir plusieurs films :

Celui de Jean Paul Jaud, « tous cobayes  » sortie le 26 septembre et le film « le monde selon Monsanto » ici

A voir aussi ce court doc : « oui les OGM sont un poison » ici

On peut signer la pétition anti OGM sur ce lien

On peut aussi signer la pétition qui soutien Kokopelli ici

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