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Lettre ouverte de la gauche révolutionnaire syrienne pour soutenir la révolution populaire syrienne !

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dimanche 23 septembre 2012



Lettre ouverte de la gauche révolutionnaire syrienne pour soutenir la révolution populaire syrienne !
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Sommaire

 Lutte des classes prolétaires
 Le mouvement populaire (...)
 Le peuple syrien, malgré (...)

Lettre ouverte de la gauche
révolutionnaire syrienne pour soutenir la
révolution populaire syrienne !

 La
résistance du peuple syrien n’a pas cessé de
s’amplifier depuis le début du processus
révolutionnaire enclenché en mars 2011. La
lutte du peuple syrien s’inscrit dans les luttes populaires
enclenchées en Tunisie et en Egypte et qui s’est
étendue dans les autres pays de la région.

De même, le processus révolutionnaire
syrien s’inscrit dans les luttes anticapitalistes au niveau
mondial. Les Indigné·e·s et les
mouvements d’occupations ont tiré leur inspiration
des révolutions arabes. Plus de 700 villes dans plus
de 70 pays ont résonné et pour certains
résonnent encore des mots d’ordre et des
revendications d’un mouvement qui manifeste contre la
précarité et le pouvoir de la finance. De
même, la résistance du peuple grec contre les
diktats imposés par les agences financières et
de notations est également une bataille pour la
dignité et la justice sociale, mais surtout
l’émancipation contre l’ordre capitaliste et non sa
soumission, s’inscrivant dès lors dans les luttes des
peuples de la région.

Le soulèvement  populaire syrien, survenant à la
suite de la crise financière et économique
mondiale, est également une révolte contre les
politiques néolibérales imposées par le
régime autoritaire, et encouragée par les
institutions financières internationales, comme le
Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque
mondiale (BM).

Les mesures néolibérales ont servi
au démantèlement et à l’affaiblissement
croissant des services publics dans le pays, à la
suppression de subventions, notamment pour des biens de
première nécessité, tout en
accélérant les processus de privatisation,
très souvent au profit des classes dirigeantes et
bourgeoises liées au pouvoir politique.

Les réformes néolibérales du
régime ont encouragé une politique
basée sur l’accueil des investissements directs
étrangers, le développement des exportations
et du secteur des services, en particulier du tourisme.
L’appareil répressif de ce pays a servi
« d’agent de sécurité » pour ces
compagnies, les prémunissant de tous troubles ou
revendications sociales. Cet Etat a joué le
rôle d’entremetteur pour les capitaux étrangers
et les grandes multinationales, tout en garantissant
l’enrichissement d’une classe bourgeoise liée au
régime.

Les fléaux qu’impliquent ces politiques
néolibérales sont nombreux en Syrie.
Mentionnons le taux de chômage élevé,
particulièrement parmi les jeunes
diplômés universitaires qui ne trouvent pas de
débouchés dans une économie
désormais concentrée sur des emplois à
faible valeur ajoutée, et où le travail
qualifié se fait rare ; ou encore le sous-emploi,
conséquence directe de ces mesures.

Le processus de libéralisation
économique a créé une
inégalité toujours plus grande en Syrie. Les
plus pauvres ont du mal à s’en sortir en raison d’un
manque de possibilités d’emploi, tandis que la
« classe moyenne tombe » en chute libre vers le
seuil de pauvreté parce que leurs revenus n’ont pas
suivi l’inflation qui s’est élevée à 17
 % en 2008. Il y a maintenant des taux de chômage de
l’ordre de 20-25 %, atteignant 55 % pour les moins de 25 ans
(dans un pays où les personnes de moins de 30 ans
sont 65 % de la population totale). Le pourcentage des
Syriens vivant sous le seuil de pauvreté est
passé de 11% en 2000 à 33% en 2010 selon les
chiffres officiels. A cela il faut ajouter d’autres 30% de
la population syrienne vivant autour du seuil de
pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 2$ par
jour. 

Dans l’agriculture, la privatisation de leurs
terres subie par plusieurs centaines de milliers de paysans
dans le nord-est en raison de la sécheresse
[dès 2008] ne devrait pas être
considérée comme simplement une catastrophe
naturelle. En effet, l’accroissement et l’intensification de
l’exploitation des terres par des grands entrepreneurs
agricoles (agrobusiness), y compris de terres
précédemment conservées pour le
pâturage, de même que le forage illégal
de puits ainsi que la mise en place de conduites d’eau
sélectives répondant aux exigences des
nouveaux grands propriétaires – tout cela
facilité par la corruption de l’administration locale
– ­ont développé la crise agricole.

La politique de libéralisation
économique du régime a presque reproduit la
situation socio-économique qui prévalait avant
que les baasistes prennent le pouvoir en 1963  : 5 % de la
population possède plus de 50 % du Revenu national.

Les processus de privatisation ont
créé de nouveaux monopoles entre les mains des
proches du pouvoir faisant partie intégrante du
système de corruption et profitant principalement
à la classe gouvernante : la famille Makhlouf,
cousin germain de Bachar al Assad. Cette dernière
aurait accumulé plus de 50% des richesses
économiques syriennes.

Lutte des classes
prolétaires et exploité(e)s

La plus importante section du mouvement
révolutionnaire syrien est celui des
prolétaires ruraux et urbains et des « classes
moyennes » économiquement marginalisés
qui ont subi l’application des politiques
néolibérales, notamment depuis
l’arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad en juillet
2000. C’est de cette composante de la révolution
actuelle qui a rejoint les groupes armés de
l’Armée syrienne libre (ASL).

Les travailleurs et
les travailleuses ont d’ailleurs été des
cibles de la répression. Au cours du mois de
décembre 2011, des campagnes réussies de
désobéissance civile ainsi que des
grèves générales se sont
déroulées en Syrie. Elles ont paralysé
d’importantes parties du pays, montrant ainsi que la
mobilisation de la classe laborieuse et des
exploité·e·s se trouve au cœur de la
révolution syrienne. C’est pour cette raison que la
dictature, cherchant à briser la dynamique de la
contestation, a licencié plus de 85 000 travailleurs
et travailleuses entre janvier 2011 et février 2012
et fermé 187 fabriques (selon les chiffres
officiels).

Les
universités ont également constitué des
centres de la résistance populaires.
L’Université d’Alep a vu se dérouler
d’importantes manifestations
d’étudiant·e·s en mai et
précédemment aussi. Elles ont
été violemment réprimées par les
forces de sécurité qui ont tué quatre
personnes et arrêté des centaines d’autres.
Aujourd’hui, pas une semaine ne se passe sans que les voix
et les chants des étudiant·e·s de
l’Université de Damas ne soient entendus au palais
présidentiel, proche de quelques centaines de
mètres, tandis que des manifestations quasi
quotidiennes ont lieu dans les universités de Deraa
et Deir Al-Zur. L’Université d’Alep a suspendu ses
cours par crainte d’un soulèvement encore plus
important des jeunes, tandis que les balles de fusil sont
plus nombreuses que les livres à l’Université
de Homs.

Les
étudiant·e·s représentent un
quart de tous les martyrs en Syrie depuis le début de
la révolution en mars 2011, selon l’Union des
étudiants libres de Syrie (SFSU). Fondée le 29
septembre 2011 pour lutter contre le régime, l’Union
constitue un bastion politique et syndical de la
résistance pour une société
démocratique dans la vie du mouvement
étudiant. Le syndicat organise des manifestations des
étudiant·e·s libres et la
résistance populaire dans les universités
à travers tout le pays.

Le mouvement populaire est toujours actif

Le mouvement populaire en Syrie ne s’est pas
retiré des rues, des universités et des places
de travail malgré la répression multiforme et
violente du régime, autant politique que militaire.
Plus de 40 000 martyrs tombés sous la
répression du régime criminel des Assad depuis
le début du soulèvement, tandis que plus de
200’000 arrestations, plus 30’000 personnes se trouveraient
emprisonnées et 65 000 disparu-e-s. Il faut ajouter
à ces tristes nouvelles quelque 2,5 million de
personnes déplacées à
l’intérieur du pays et quelque 300’000
réfugié(e)s dans les pays voisins.

Le mouvement continue néanmoins sa lutte
contre le régime. Les principales formes
d’organisations ont été à travers des
comités de coordinations populaires au niveau des
villages, quartiers, villes et régions. Ces
comités de coordinations populaires sont le
véritable fer de lance du mouvement populaire
mobilisant le peuple pour les manifestations. Ils ont aussi
développé des formes d’auto gestion populaire
basés sur l’organisation des masses dans les
régions libérées du joug du
régime. Des conseils populaires
révolutionnaires le plus souvent élus sont mis
en place pour s’occuper des régions
libérés prouvant que c’est le régime
qui provoque l’anarchie et non le peuple.

 Le
processus révolutionnaire  syrien est un véritable
mouvement populaire et démocratique qui mobilise les
classes exploités et opprimées contre
l’élite capitaliste liée à l’ordre
mondial - très semblable à leurs homologues
à travers le monde arabe. Le mouvement a
commencé de manière pacifique appelant
à des réformes, mais le régime a
répondu par la violence et une répression tout
azimut. Certains sections de la population syrienne
décident alors d’organiser une résistance
armée pour se défendre face aux attaques des
services de sécurités et des voyous, connus
sous le nom des shabihas, du régime.

La résistance armée du peuple syrien
exprime le droit du peuple syrien à se
défendre contre la répression du régime
et a permis la continuation de la résistance
populaire dans certaines régions face aux attaques du
régime. Des conseils révolutionnaires ont
été formés à travers la Syrie,
de même que des comités de coordination des
actions politiques et armées. Un code de bonne
conduite, respectant le droit international et contre le
confessionnalisme, a d’ailleurs été
signé par une grande partie des groupes armés
faisant partie de la résistance populaire
armée contre le régime.

Composés de soldats déserteurs et de
civils ayant pris les armes, la résistance populaire
armée bénéficie de véritables
racines populaires au sein de l’insurrection.

Le peuple syrien a continué de
répéter son refus du confessionnalisme,
malgré toutes les tentatives du régime pour
allumer ce feu dangereux dont il a fait usage sous
différentes formes depuis la prise de pouvoir du clan
Assad en 1970. Le mouvement populaire a
réaffirmé sa lutte unitaire, en
développant un sentiment de solidarité
nationale et sociale qui transcende les divisions ethniques
et confessionnelles.

Les grandes puissances occidentales
impérialistes et autres puissances
impérialistes mondial, Russie et Chine, et
régional, Iran et Turquie dans son ensemble et sans
exception, continuent de vouloir mettre en œuvre en Syrie
une solution de type yéménite, en d’autres
termes sabrer la tête du régime, le dictateur
Bachar Al Assad, tout en maintenant sa structure intacte–
comme on a pu le constater lors des rencontres entre
officiels américains et russes, ou lors de la
conférence internationale le 30 juin dernier à
Genève. Le seul point d’achoppement reste la position
russe qui tente encore par tous les moyens de maintenir
Assad au pouvoir, mais qui pourrait le sacrifier dans un
avenir proche pour préserver ses
intérêts en Syrie.

Les grandes puissances n’ont en effet pas
d’intérêts à voir le régime
s’effondrer. Ce dernier a permis de stabiliser les
frontières avec Israël et a collaboré
avec les puissances occidentales à plusieurs reprises
dans « la guerre contre le terrorisme »
lancée par l’ex-président américain
George Bush, ainsi que dans les guerres contre l’Irak en
1991 et à partir de 2003 le régime a
participé dans les
« interrogatoires » des prisonniers
par les puissances occidentales, sans oublier l’intervention
militaire au Liban avec l’accord des forces occidentales et
d’Israël pour mater la résistance palestinienne
et la gauche libanaise en 1976. Les politique
néolibérales ont connu une
accélération extraordinaire depuis
l’arrivée au pouvoir de Bachar Al Assad, lequel avait
d’ailleurs ouvert la Syrie à de nombreux
investisseurs occidentaux et du Golfe avant le début
de la révolution. Ces politiques ont plongé
plus de la moitié de la population dans la
misère et la pauvreté.

Les pouvoirs réactionnaires
régionaux, Arabie Saoudite et Qatar en tête,
tentent de leur côté  de
détourner la révolution syrienne, pour la
conduire sur la voie de leurs propres objectifs
limités à leurs intérêts propres
dans la région et non à ceux de peuple Syrien.
Les directions réactionnaires de ces pays veulent
intervenir en Syrie pour circonscrire le processus
révolutionnaire et restreindre les
conséquences politiques, sociales et
économiques des révolutions. De même ils
encouragent un discours et vision confessionnelle du
conflit, tout en soutenant financièrement des groupes
armés ayant un comportement confessionnel en
contradiction avec le message d’unité populaire de la
révolution syrienne. Ces pouvoirs
réactionnaires essaient en Syrie et ailleurs
d’empêcher la diffusion et l’approfondissement des
processus révolutionnaires qui menacent l’ordre
établi et s’emploient au contraire à y mettre
fin.

Le peuple syrien, malgré tout,
résiste et continue sa lutte pour construire une
nouvelle Syrie. La révolution est permanente !

La révolution permanente signifie s’opposer
et renverser le régime dictatorial des Assad, tout en
s’opposant aux impérialismes mondiaux et
régionaux, lesquels tentent de détourner le
processus révolutionnaire syrien pour leurs propres
intérêts et contre ceux du peuple syrien. C’est
pour cette raison que nous refusons et condamnons toutes les
interventions étrangères en Syrie, que ce soit
de l’axe occidental et saudi qatari, tout comme l’axe irano-
russe qui soutient le régime dans sa
répression contre le mouvement populaire et dans
toutes ses capacités militaires et
financières.

La continuation de la révolution s’inscrit
aussi dans la volonté de construire une Syrie Libre,
démocratique, laïque et révolutionnaire
qui s’emploie à éliminer toutes les
inégalités et discriminations sociales,
ethniques, de genres et religieuses, à appuyer le
droit à l’autodétermination du peuple kurde,
à respecter les minorités religieuses et
ethniques, et à garantir les libertés
démocratiques et politiques de tous et toutes. 

La révolution sera permanente car elle
s’engage également à mettre tout en œuvre pour
libérer le Golan occupé, à soutenir les
droits du peuple palestinien pour le retour des
réfugiés et à
l’autodétermination sur le territoire de la Palestine
historique, et à assister les autres peuples de la
région dans leurs luttes contre leurs dictateurs et
l’impérialisme. 
 

Il est nécessaire que toutes les forces
progressistes et démocratiques apportent leur soutien
au mouvement populaire syrien et à la gauche
révolutionnaire syrienne impliquée dans sa
lutte contre le régime dictatorial. C’est pour cela
que nous vous invitons à exprimer clairement votre
soutien et votre solidarité à la
révolution syrienne et au peuple syrien
révolté.

Vive la Révolution populaire syrienne

.Damas, 23 septembre 2012

Courant de la gauche révolutionnaire
syrienne

Email :
frontline.left@yahoo.com

Blog :
http://syria.frontline.left.over-blog.com/




****
Trouvé sur europe-solidaire.org




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