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Offensive de Monsanto pour décrédibiliser l’étude sur les OGM + “Critiques et Réponses”

Sophie Chapelle & Morgane Bertrand | bastamag.net & tempsreel.nouvelobs.com | jeudi 20 & vendredi 21 septembre 2012

vendredi 21 septembre 2012

 L’offensive de Monsanto pour décrédibiliser l’étude sur les OGM
Sophie Chapelle | bastamag.net | vendredi 21 septembre 2012
 OGM : 9 critiques et 9 réponses sur l’étude de Séralini
Morgane Bertrand | tempsreel.nouvelobs.com | jeudi 20 septembre2012



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L’offensive de Monsanto pour décrédibiliser l’étude sur les OGM
Sophie Chapelle | bastamag.net | vendredi 21 septembre 2012

La contre-attaque de Monsanto à l’étude sur les OGM de Gilles-Eric Séralini et du Criigen ne s’est pas faite attendre. C’est un courriel envoyé par un dirigeant de Monsanto, Jaime Costa, ingénieur agronome et directeur technique de Monsanto en Espagne. Il conseille à ses interlocuteurs d’aller consulter plusieurs réactions de scientifiques critiquant l’étude. Des scientifiques loin d’être indépendants...


Traduction de l’espagnol : « Objet : Au sujet des recherches indépendantes sur les OGM.

Sur cette page (lien), vous pouvez lire l’opinion de quelques scientifiques indépendants sur cette nouvelle publication qui n’a pas été revue par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) » [1].

Le courriel a été révélé par l’Observatoire européen des entreprises (CEO). Le lien préconisé par le cadre de Monsanto renvoie vers le site du Science Media Centre, basé à Londres et présenté comme une source d’informations indépendante. Le centre publie huit réactions de scientifiques. Tous rejettent l’étude du Criigen.

Se présentant comme une entreprise indépendante « qui travaille à promouvoir les opinions de la communauté scientifique au Royaume-Uni pour les médias », le Science Media Center est en réalité financé à 70 % par les grands noms de l’industrie de la biotechnologie. BASF, Bayer, Novartis, CropLife International sont autant de bailleurs de fonds de cette entreprise.

Malgré le conflit d’intérêt évident, l’opération semble bien fonctionner. Trois des huit experts mentionnés sur le Science Media Center ont été repris par l’agence de presse Reuters. C’est le cas de Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King’s College de Londres, qui note que « cette race de rat est particulièrement sujette aux tumeurs mammaires lorsque les ingestions de nourriture ne sont pas contrôlées ».

Mais aussi de Mark Tester, professeur à l’université d’Adelaïde en Australie qui s’est étonné que les précédentes études n’aient pas soulevé les mêmes inquiétudes. « Si les effets sont aussi importants que rapporté et que l’étude est vraiment pertinente concernant l’homme, pourquoi les Nord-Américains ne tombent-ils pas comme des mouches ? » interroge t-il. « Les OGM font partie de la chaîne alimentaire depuis une décennie là-bas et la longévité continue de s’accroître inexorablement ».

Le groupe de lobby des biotechnologies Europabio a également publié un communiqué de presse citant ces mêmes experts et énumérant un ensemble d’arguments pour tenter de discréditer la recherche. Pour le CEO, ce n’est « probablement que le début des tentatives de l’industrie des biotechnologies pour miner la crédibilité de cette nouvelle étude ». L’équipe du Criigen répond à ces critiques sur le site du Nouvel Observateur.

Notes

[1] Le CEO précise avoir changé des éléments pour protéger la source.



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OGM : 9 critiques et 9 réponses sur l’étude de Séralini
Morgane Bertrand | tempsreel.nouvelobs.com | jeudi 20 septembre2012

La publication de l’étude de Gilles-Eric Séralini confirmant la toxicité sur les rats du maïs NK 603 a suscité de nombreuses critiques. Le Dr Joël Spiroux, co-auteur de l’étude, répond.

    
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Rats nourris aux OGM et atteints de tumeurs (Gilles-Eric Séralini, Criigen)

Après la publication de l’étude de Gilles-Eric Séralini, première étude sur la vie entière de rats nourris au maïs NK 603 et qui fait apparaître la toxicité de cet OGM sur ces rats, de nombreuses critiques et questions se sont fait jour sur les conditions de réalisation de l’étude et sa crédibilité. Le Dr Joël Spiroux, co-auteur et directeur adjoint de l’étude, président du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendant sur le génie génétique), répond.

Première critique : 200 rats est un trop faible échantillon pour une étude solide…

- L’échantillon des 200 rats, 20 rats par lot, correspond au nombre de rats utilisé par Monsanto dans son étude sur trois mois. En revanche, nous avons étudié beaucoup plus de paramètres toxicologiques. Pour travailler avec plus de rats, il fallait encore plus d’argent. L’étude a déjà coûté 3,2 millions d’euros.

Le type de rats employé, les "Sprague-Dawley", est connu pour développer facilement des tumeurs…

- Oui mais ce sont les lignées de rats utilisés dans le monde entier pour les recherches toxicologiques. Ces rats ont l’avantage d’être stables au niveau biologique et physique. Ils ont tous à peu près le même profil, le même poids… Ce sont les rats utilisés depuis le début dans les recherches sur les organismes transgéniques, par les firmes qui en produisent. Y compris par Monsanto. Et les faits sont là : ceux qui ont été nourris au maïs OGM, avec ou sans Roundup, développent plus de pathologies. Et beaucoup plus vite.

En regardant de près, des rats mâles nourris au maïs OGM ne développent globalement pas plus de tumeurs que les témoins…

- Ce qu’il faut regarder, c’est précisément la rapidité des déclenchements. Dans les trois groupes de rats traités, les tumeurs ou les affections des reins et du foie interviennent dès le 4e mois et explosent au 11e et 12e mois. Ce qui correspond à l’âge de 35 à 40 ans pour un homme. Pour le groupe témoin, les tumeurs surviennent surtout en fin de vie, vers le 23e mois et 24e mois, ce qui semble normal chez les rats.

Des scientifiques pointent le manque d’information sur la composition précise de la diète à laquelle les rats ont été soumis…

- Ce sont des croquettes standards, les mêmes une fois encore que celles utilisées par les producteurs d’OGM dans leurs études. La seule différence est que nous avons précisément dosé leur concentration en maïs OGM : 11% pour le premier groupe, 22% pour le deuxième et 33% pour le troisième.

La quantité d’OGM absorbée par les rats est plus importante que ce qu’absorbent les hommes…

- Détrompez-vous. Les dosages de maïs NK 603 sont comparables à ce que mangent en une vie les populations du continent américain, où les OGM sont en vente libre, non étiquetés, non tracés. Ce qui empêche d’ailleurs de les identifier comme agents pathogènes et ouvre la porte au déni. C’est pourquoi on entend dire par exemple que les Américains mangent des OGM depuis 15 ans et ne sont pas malades.

La revue choisie pour publier l’étude, "Food and Chemical Toxicology", n’est pas la plus prestigieuse aux Etats-Unis.

- Elle est loin d’être secondaire : c’est une revue scientifique connue internationalement. Ses publications sont soumises à un comité de lecture, dans lequel s’expriment des visions contradictoires. Et c’est celle dans laquelle Monsanto et les autres fabricants publient leurs contre-expertises.

On entend aussi que Gilles-Eric Séralini est un anti-OGM patenté, qu’il a obtenu les résultats qu’il cherchait.

- Absolument faux. Gilles-Eric Séralini, le Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique) et les chercheurs de son laboratoire à l’Université de Caen travaillent également sur les organismes génétiquement modifiés, parce que cela leur donne accès à la connaissance du vivant. Ils n’ont rien contre les OGM pour la fabrication de médicaments. L’insuline par exemple, est fabriquée à partir d’OGM. Cela ne m’empêche pas de la prescrire à mes patients diabétiques. On reconnaît ces médicaments par la présence, sur la notice, de l’expression "protéïne recombinée". Donc oui aux OGM en laboratoire pharmaceutique. En revanche, Gilles-Eric Séralini et nous autres sommes contre les OGM agricoles, mal étiquetés et dont la toxicité au long court est mal étudiée.

Vous n’êtes pas cancérologues, que savez-vous des tumeurs…

- Non, nous ne sommes pas cancérologues et n’avons jamais dit le contraire. C’est une étude de toxicité, non une étude de cancérogénèse, qui suit d’autres protocoles. D’ailleurs, nous n’avons dit nulle part que les tumeurs étaient cancéreuses. Ce sont des fibro-adénomes et des chirato-acantomes, qui peuvent se transformer en cancers quand les rats vieillissent.

Il faut une contre-expertise.

- Nous sommes d’accords. Nous voulons aussi une contre-expertise, mais faite par des chercheurs indépendants. Pas par ceux qui produisent les études pour les fabricants d’OGM. Ce qui n’est pas la position de l’EFSA pour l’instant (Agence européenne de sécurité sanitaire).






Voir en ligne : L’offensive de Monsanto pour décrédibiliser l’étude sur les OGM

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