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Laissons-les vivre !

Gérard Charollois | ecologie-radicale.org | dimanche 2 septembre 2012

dimanche 2 septembre 2012

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Laissons-les vivre !
Gérard Charollois | ecologie-radicale.org | dimanche 2 septembre 2012

Mes amis lecteurs sont trop avertis pour s’y méprendre, mais, pour les visiteurs occasionnels et néanmoins intellectuellement curieux, je dois expliciter
l’étendue et la nature de notre éthique du respect du vivant.

En effet, des courants de pensées réactionnaires, puissants aux USA, inspirés par les dogmes monothéistes, en invoquant le respect du vivant, s’obnubilent
sur l’humain.

Nous partageons avec eux le respect de la personne humaine, dès lors qu’elle a un intérêt légitime à vivre et à jouir de la vie, donc à compter de son accession
à la capacité d’éprouver le principe fondamental du plaisir déplaisir.

Les adorateurs de l’embryon confondent une potentialité de personne et la personne et leur fanatisme pourrait, en bonne logique, leur faire vénérer les
gamètes qui représentent d’innombrables potentialités d’humains.

Le réactionnaire traditionaliste entend par « respect du vivant », celui du seul humain dès le stade embryonnaire, ce qui, à mon sens, relève d’un obscurantisme
farfelu et en excluant les autres animaux, néanmoins conscients, ce qui relève d’une indigence morale.

Or, si tout animal possède une présence au monde manifestant une volonté de conservation, une conscience de la souffrance, un œuf fécondé n’est jamais qu’un
œuf, fut-il humain.

Tout être éprouvant le principe de plaisir déplaisir possède, en éthique biocentriste, le droit d’échapper à la souffrance et de voir sa vie respectée.

En cela, l’expérimentation sur l’animal, lorsqu’elle génère douleur et risque létal, heurte davantage que l’utilisation de simples cellules souches, fussent-elles
humaines.

Les lois bioéthiques Françaises, révisées tous les cinq ans depuis 1994, freinent les recherches sur ces cellules sans même évoquer la condition des autres
espèces, parce que la bioéthique, conçue par des anthropocentristes, ne concerne que l’espèce élue.

Des cellules ne ressentent pas le stress et la douleur, alors qu’un rongeur, un chien ou un singe dotés d’un système nerveux comportant de fortes similitudes
avec le nôtre, partagent avec nous l’angoisse.

Nous vivons des temps encore bien ténébreux.

Confrontés à ces idéologies superstitieuses, encore dominantes au point de faire lois, nous devons nous interroger sur la proposition de conférer un statut
hybride, intermédiaire, aux grands singes, proposition approuvée par le philosophe Peter SINGER, auteur de « la libération animale » et de « traité d’éthique
pratique ».

Dans une acception antispéciste, il pourrait être soutenu qu’aucun statut spécifique ne saurait être attribué à une quelconque espèce, que les grands singes
anthropoïdes n’ont pas à jouir d’une protection supérieure à celle consentie à tous les autres, privilège que ne justifierait que notre sympathie irrationnelle
envers nos plus proches cousins évolutifs.

Certains penseront discerner une contradiction chez Peter SINGER, à la fois antispéciste et tenant d’un statut des grands singes.

Je défends ici la position de notre ami philosophe dont « l’éthique est pratique ».

La société étant ce qu’elle est et notre époque ayant bénéficié de progrès infiniment plus marqués des connaissances que de la conscience, il y a lieu de
nepas négliger les avancées, les pas en direction du respect du vivant.

Il est évident, et nous devons le marteler, que tout être doté de sensibilité mérite notre empathie, sans distinction d’espèce, mais le droit positif ne
peut évoluer que par étapes.

La reconnaissance des droits des grands singes n’est pas un but mais une direction à suivre.

Il n’y a pas de contradictions à distinguer tactique et stratégie.

Tout ce qui fait reculer la cruauté, l’arriération, l’ignorance est bon à prendre.

Gérard CHAROLLOIS



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