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Le cannabis : réel danger pour le QI... mais tout autant que l’alcool

Charlotte Boitiaux | france24.com | mardi 28 août 2012

mercredi 29 août 2012

une dépêche Afp a été repris en cœur par les rédactions de nos cher médias
 :
" Une étude souligne les effets néfastes du cannabis sur le cerveau des adolescents "...
Charlotte Boitiaux titre son papier différemment sur "france24.com"...


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Le cannabis : réel danger pour le QI... mais tout autant que l’alcool
Charlotte Boitiaux | france24.com | mardi 28 août 2012

Le cannabis : réel danger pour le QI... mais tout autant que l’alcool

Selon une étude néo-zélandaise parue lundi, la consommation régulière de cannabis dès l’adolescence aurait un impact néfaste sur le QI à l’âge adulte. Une conclusion à prendre avec précaution, selon Alain Rigaud, addictologue.

Fumer du chanvre indien n’est pas conseillé. L’avertissement n’a rien d’inédit, le milieu scientifique n’ayant jamais cessé de lister les conséquences néfastes engendrées par l’ivresse cannabique : diminution des capacités de mémorisation et d’apprentissage, hallucinations, anxiété, fatigue physique, difficultés de concentration voire même humeur dépressive...

Et pourtant, depuis lundi 26 août, une nouvelle tare est venue s’ajouter à cette longue liste de troubles psychiques : la perte de QI (quotient intellectuel). Selon une étude néo-zélandaise publiée par la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, la consommation régulière de cannabis dès l’adolescence pourrait avoir un impact sur les performances du cerveau à l’âge adulte. En clair, selon les résultats de cette étude, un homme de 38 ans ayant régulièrement consommé de la marijuana pendant la puberté perdrait plusieurs points de QI – jusqu’à huit - en comparaison avec un adulte non-fumeur du même âge, de taille et de poids similaires.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont régulièrement testé à 13, 15, 18, 21, 26, 32 et 38 ans 1037 enfants nés dans les années 1972-1973. Chacun d’eux a effectué une batterie d’examens et subi des interrogatoires sous le sceau de l’anonymat – un gage de fiabilité, selon la revue, qui empêcherait l’écueil de la "demi-vérité". "Cette méthode d’analyse appelée ‘cohorte’ est particulièrement précieuse. Parce qu’elle est rare. Suivre les mêmes individus pendant près de trente ans est une étude exceptionnelle", explique Alain Rigaud, psychiatre et président de l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). "Toutefois, les résultats de cette enquête doivent être pris avec discernement", ajoute-t-il. Car, au fond, estime-t-il, cette enquête est un peu une tempête dans un verre d’eau.

"Ne pas confondre effets neurotoxiques avec consommation épisodique"

Le cannabis ne serait donc pas une drogue si douce que cela ? "On le savait déjà. L’étude est fiable, mais tout ce qu’elle révèle doit être analysé en fonction du niveau de consommation", répond Alain Rigaud. "Les chercheurs nous disent que fumer régulièrement– c’est-à-dire plus d’un joint par jour – depuis l’âge de 13 ans jusqu’à ses 38 ans entraîne un déclin intellectuel. On s’en doutait ! Consommer autant sur une période aussi longue ne peut avoir que des impacts nocifs sur l’intellect et sur le comportement du consommateur", développe le spécialiste. Et de continuer. "Mais de tels consommateurs restent rares. D’ailleurs, l’étude ne dit pas combien de personnes sur les 1037 individus font partie de ces cas de fragilité intellectuelle, je pense qu’elles n’excèdent pas 5 %".

Alain Rigaud reste également placide à l’évocation de la consommation dès la puberté –période de la vie sur laquelle l’étude s’appuie considérablement pour justifier ses conclusions. "L’enquête insiste sur la consommation de cannabis à partir de l’âge de 13 ans. Une période très sensible pour le développement du cerveau. En fumant régulièrement, les jeunes peuvent perturber le processus cérébral normal. Cette conclusion non plus n’a rien d’un scoop." Elle doit toutefois être nuancée, ajoute l’expert. "Gare à ne pas tomber dans la psychose : il ne faut pas confondre ‘effets neurotoxiques délétères’ avec ‘consommation épisodique’ voire ’plaisante’ du cannabis".

Reste à savoir si le déclin intellectuel est un dommage irréversible - une question sur laquelle les chercheurs insistent tout particulièrement. "Il est fort probable que la récupération des facultés intellectuelles perdues ne soit que partielle", explique Alain Rigaud. L’arrêt de la consommation ne permet pas de restaurer complètement les "fonctions neuropsychologiques de ceux qui ont commencé [à fumer] à l’adolescence", peut-on également lire dans l’enquête.

Un constat tout aussi applicable à l’alcool, tient à préciser Alain Rigaud qui refuse de diaboliser le cannabis seul. "Toutes les conclusions de cette étude peuvent être appliquées à la consommation excessive d’alcool". Le débit de boisson dès l’âge de 13 ans – à raison de plus d’un verre par jour – pendant 30 ans "conduira de la même façon à perturber considérablement le cerveau, à provoquer des troubles cognitifs graves et à abaisser le quotient intellectuel." Voire pire. Car contrairement à l’enquête qui affirme que les personnes commençant à fumer du cannabis à l’âge adulte ne souffrent d’aucun écart intellectuel, la consommation excessive d’alcool même à partir de 40 ans "expose à de sévères dommages physiques et intellectuels en vieillissant."




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Alcool et santé : bilan et perspectives
| inserm.fr |

Alcool et cerveau

L’alcool agit directement sur le cerveau avec des conséquences variables sur le comportement en fonction de la dose ingérée. Pour des alcoolémies inférieures ou égales à 0,50 g/l, l’éthanol a un effet stimulant qui s’accompagne d’une désinhibition : les tâches cognitives sont exécutées plus rapidement et avec une sensation subjective de facilité mais avec un taux d’erreurs accru.

Au-delà de 0,50 g/l, il a un effet sédatif et perturbe les fonctions motrices (perte d’équilibre, de la coordination des mouvements). Ces effets dépendent également d’une sensibilité individuelle aux effets de l’alcool qui s’explique en partie par des facteurs génétiques.

Des effets multiples sur les neurones

Contrairement aux autres drogues, l’éthanol n’a pas de récepteurs spécifiques dans le cerveau mais agit sur de nombreuses cibles dont il modifie l’activité. Cela perturbe la transmission de plusieurs signaux nerveux excitateurs et inhibiteurs. L’alcool stimule notamment la libération de dopamine, neuromédiateur du plaisir, impliqué dans la dépendance.
A forte dose, l’alcool entraîne un remodelage des connections entre les neurones qui permet au cerveau de s’adapter à cette consommation, d’en amoindrir les effets et crée un appel à la consommation. Ce phénomène explique le danger que représente l’alcool au cours de l’adolescence. Jusqu’à l’âge de 20 ans, le cerveau continue de se développer. La consommation d’alcool au cours de cette période perturbe le développement normal du cerveau et augmente le risque de dépendance.


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Transmis par Olivier Poularon
Tue, 28 Aug 2012 01:10:54 -0700


PAMF


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