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Inquiète pour le gouvernement, La voix des Rroms lui souhaite courage

Voxrromorum | la-voix-des-rroms.agence-presse.net | jeudi 26 juillet 2012

vendredi 27 juillet 2012


sur le même sujet, en bas de page :
Sur la question des Roms, Valls ne tourne pas tout à fait la page Sarkozy
Matthieu Deprieck | lexpress.fr | jeudi 26 juillet 2012


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Inquiète pour le gouvernement, La voix des Rroms lui souhaite courage
voxrromorum | la-voix-des-rroms.agence-presse.net | jeudi 26 juillet 2012

Nous sommes presque deux ans après, jour pour jour, de l’annonce d’une réunion interministérielle par N. Sarkozy, censée mettre en œuvre un plan de guerre contre la délinquance et les comportements de « certains parmi les gens du voyage et les Roms ». C’était le 21 juillet 2010, suite au meurtre de Luigi Duquenet, un jeune Gitan, par un gendarme. C’était aussi le moment où une certaine affaire Woerth – Bettencourt faisait des vagues. Le sujet des Rroms a beaucoup servi de fumigène dans cette ambiance hautement sensible pour le gouvernement précédent.

Deux ans après, le gouvernement a changé et l’actuel président a promis le changement. Pour maintenant. Tout est une question de définition des mots « changement » et « maintenant ». Car « maintenant », c’est toujours, et toujours, ça peut durer plus ou moins. Les récentes déclarations de M. Valls c’est presque maintenant, mais on a du mal à y voir quelque changement en ce qui concerne le traitement des Rroms. En effet, le ministre se dit obligé de poursuivre les expulsions des Rroms, au point même d’imiter non seulement les méthodes, mais aussi le vocabulaire de M. Hortefeux. M. Valls ne parle pas d’expulsions, mais de « démantèlements », un mot qui évoque plutôt des réseaux et qui n’avait pas été choisi au hasard par Hortefeux. D’ailleurs, faut-il le rappeler, à cette période là, M. Hortefeux avait repris la fameuse formule de Charles Maurras « la France n’est pas un terrain vague », pour justifier les « démantèlements des camps ». Heureusement, M. Valls ne va pas aussi loin.

Pourtant, le candidat Hollande avait promis qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans solutions de relogement. Exit déjà cet engagement, par le fait du ministre de l’intérieur ?

Le candidat Hollande avait aussi promis que le nouveau gouvernement ouvrirait l’accès au travail aux ressortissants roumains et bulgares. Valls annonce déjà une couleur totalement différente, en déclarant « Je ne suis pas sûr qu’on règlera uniquement le problème par la question de l’accès au travail ». Est-on donc partis pour le maintien des mesures transitoires qui excluent de fait les Roumains et les Bulgares du droit au travail ?

Alors oui, nous autres, Rroms, sommes inquiets… pour le gouvernement. Car, au fond, ni le communiqué de l’Elysée du 21 juillet 2010, ni l’état major de la guerre contre les tsiganes réuni une semaine plus tard à l’Elysée, ni le discours de Grenoble n’ont apporté de grands changements dans la vie des Rroms. Les expulsions se sont tout simplement poursuivies, baptisées désormais « démantèlements » par quelqu’un qui citait Maurras. Elles sont peut être devenues un peu plus intenses et violentes qu’auparavant, c’est tout. Le problème c’est que, à chaque fois qu’on parle de nous, qu’on nous montre de doigt, c’est surtout pour cacher d’autres problèmes qui ne nous concernent pas, du genre… Woerth, Bettencourt, Karachi…. Lesquels, cette fois-ci ???? Peut-être rien de très grave, juste une divergence passagère. Rappelez-vous : Claude Guéant, prédécesseur de M. Valls a déclaré suite à la nomination de ce dernier place Beauvau que, si c’était à lui de choisir, il aurait choisi … Manuel Valls !

Courage, gouvernement Ayrault ! Vous pouvez vous en sortir ! Nous, on s’en sort depuis 700 ans envers et contre tout. C’est juste une question de valeurs à respecter, et ce n’est pas très compliqué.




lexpress.fr


Sur la question des Roms, Valls ne tourne pas tout à fait la page Sarkozy
Matthieu Deprieck | lexpress.fr | jeudi 26 juillet 2012

Mercredi, le ministre de l’Intérieur a exprimé son souhait d’en finir avec la politique d’immigration du précédent exécutif. Mais sur la question des campements roms, il n’a pas hésité à parler de "démantèlement".


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ROMS - Manuel Valls a reconnu qu’il faudrait procéder à un certain nombre de démantèlements de camps roms, tout en soulignant ses différences avec son prédécesseur, Claude Guéant.

afp.com/Thierry Zoccolan



Il y a deux ans, presque jour pour jour, Nicolas Sarkozy brisait la langueur de l’été d’une déclaration tapageuse : "Nous allons procéder, d’ici fin septembre, au démantèlement de l’ensemble des camps qui font l’objet d’une décision de justice." Le discours de Grenoble marquera durablement la fin de son quinquennat du sceau de l’autoritarisme. 

C’est sur ce même terrain miné que Manuel Valls a décidé de s’aventurer ce mercredi. Dressant les grandes lignes de sa politique d’immigration, le ministre de l’Intérieur a fait part de sa volonté de tourner la page Claude Guéant. Ce serait donc bloc contre bloc, gauche contre droite, prévention contre répression. 

Sauf que cette fois-ci, le discours est plus nuancé, particulièrement sur la question des Roms installés en France. "La situation aujourd’hui à Lyon, à Aix-en-Provence, en Seine-Saint-Denis, dans une partie de l’agglomération lilloise, nous oblige à prendre des décisions de démantèlement", a reconnu le ministre. 

"Démantèlement", le mot rythmait jadis la politique de Nicolas Sarkozy et de ses ministres de l’Intérieur. Est-ce à dire que la politique mise en place par l’actuel gouvernement ressemblera à celle tant critiquée de la droite ? Non, évidemment. "Je ne dis pas que les démantèlements règlent le problème", a d’ailleurs précisé le ministre de l’Intérieur, qui tient à éviter tout excès. 

Cette position, typique de la real politik qu’a toujours défendue l’élu d’Evry, est pour l’heure saluée par les responsables locaux de son propre camp, confrontés à ce type de problème. "Je suis content qu’il reconnaisse qu’il existe des problèmes avec ces camps, se félicite Matthieu Hanotin, député de Seine-Saint-Denis. Ce qui me plaît ici, c’est que Manuel Valls ne prenne pas ce problème par le petit bout de la lorgnette. Le démantèlement, c’est un moyen. Chez Nicolas Sarkozy, c’était la fin." 

Des expulsions, mais aussi de l’insertion

Dans l’idéal de Manuel Valls, ces destructions de campement s’accompagneraient donc d’un ensemble de mesures de réinsertion et d’accompagnement. Elles pourraient s’incarner dans une structure déjà en place dans certains départements : les villages d’insertion. "Il faut imposer à chaque commune de prendre sa part, défend Matthieu Hanotin. Il faudrait pouvoir en installer une telle structure dans chaque bassin de 200 000 ou 300 000 habitants. Nous réclamons des règles, mais il faut qu’elles soient accompagnées d’une philosophie." 

Dans une lettre adressée au collectif Romeurope, le candidat François Hollande avait justement souligné ce point : "Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées (...) Une politique publique d’accompagnement vers le droit commun dans tous les domaines (social, scolaire, logement, santé, travail) est nécessaire." 

Mais, vu la nature sensible du sujet, Manuel Valls pourra-t-il se contenter de parler de réinsertion ? Déjà, mercredi, il a précisé que "l’accès au travail est un des éléments, mais pas le seul". Ce qui fait craindre à Marie-Pierre Vincent, membre de l’association Solidarité Roms, une poursuite de la politique passée. A Saint-Etienne, elle a vu l’absurdité de la stratégie des expulsions : "Il y a moins d’un mois, le maire socialiste a expulsé 250 Roms d’un camping désaffecté. Ils se sont alors installés sur un terrain à deux pas de là. Le lendemain, ils ont de nouveau été évacués. Ils se sont alors rassemblés face à la mairie. Le surlendemain, direction, sous escorte policière, un parking. Pour enfin échoir sur un terrain qu’ils occupent toujours aujourd’hui dans des conditions insalubres." 

A Valls de trouver les mots qu’il faut

L’année dernière, le collectif Romeurope avait d’ailleurs recensé 15 000 Roms en France, "un chiffre stable depuis une dizaine d’années". Malgré les objectifs chiffrés brandis par Brice Hortefeux puis Claude Guéant, la situation n’a donc pas évolué. 

Quelle autre solution s’offre donc à la nouvelle majorité ? En appeler aux instances européennes. "Il est temps que l’Union Européenne rappelle ces pays (la Roumanie et la Bulgarie, ndlr), où souvent ces gens sont pourchassés et vivent de véritables discriminations, à leurs obligations", note Manuel Valls. Attention toutefois à ne pas brusquer Bruxelles sur ce sujet. Il y a deux ans, la Commission européenne s’était fâchée contre Nicolas Sarkozy et une circulaire, qui pointait spécifiquement les campements Roms. Manuel Valls reprend aujourd’hui le dossier dans le même état. A lui de trouver sa politique et surtout les mots pour l’expliquer. 





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Transmis par Gérard Valler & JP
collectifs locaux anti-délation
Fri, 27 Jul 2012




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