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La pulvérisation aérienne d’insecticides se répand et fait polémique

Afp | lagazettedescommunes.com | jeudi 19 juillet 2012

jeudi 19 juillet 2012

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La pulvérisation aérienne d’insecticides se répand et fait polémique
Afp | lagazettedescommunes.com | jeudi 19 juillet 2012

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L’épandage aérien de pesticides visant à protéger les cultures est interdit en France, mais les préfectures délivrent des dérogations aux agriculteurs, notamment en Midi-Pyrénées, où écologistes, apiculteurs et élus dénoncent des risques pour l’homme et la biodiversité.

« Le Sud-Ouest est particulièrement concerné par cette pratique qui est symptomatique de l’industrialisation de l’agriculture. Ces dérogations sont parfaitement inacceptables, car les épandages ont un effet très négatif : ils ne se limitent pas à la parcelle traitée », alerte l’eurodéputé écologiste José Bové.

La méthode a notamment été autorisée par les préfets de Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne et du Gers. Les pesticides ou fongicides sont diffusés sous forme liquide ou en micro-granulés par des hélicoptères qui volent en rase-motte au-dessus des champs, essentiellement de maïs.

Précautions - Le syndicat agricole FNSEA soutient que cette technique n’est utilisée qu’en dernier ressort et que des précautions sont prises pour éviter toute pollution. Les agriculteurs ne le font pas de gaîté de coeur, assure le président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, Yvon Parayre, car la méthode est « très coûteuse », mais il s’agit de prévenir des pertes qui peuvent aller jusqu’à 30 % de la récolte.

Ces arguments font bondir les apiculteurs, eux-mêmes confrontés à des pertes importantes, le taux de mortalité des abeilles étant en forte augmentation en France.
De 3 à 5 % en 1985, il est passé à 35 / 40 % aujourd’hui, et en Midi-Pyrénées, la mortalité moyenne est de 60 %, s’inquiète Olivier Fernandez, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées.

Coup de Napalm sur la biodiversité - Le chef de file des apiculteurs, à l’origine de la fronde, dénonce en outre un non-respect des procédures : le refus de prévenir dans le délai légal, le défaut de balisage avant le traitement, et la pulvérisation mercredi d’un champ de maïs en pleine floraison, normalement interdite, une infraction constatée par les services préfectoraux et pour laquelle une plainte a été déposée.

« C’est un coup de Napalm sur la biodiversité », lance le vice-président EELV du conseil régional de Midi-Pyrénées, Gérard Onesta. « Le problème concerne toute la France, c’est effrayant », poursuit-il, ajoutant : « La puissance publique donne une dérogation générale et systématique. C’est un scandale sanitaire majeur. Quand on épand, tout le monde en prend : les promeneurs, les enfants qui jouent dans le jardin, les animaux, les cours d’eau, les élevages. Et ce sont des produits de grande toxicité. »

Absence de suivi - Le député PS Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale de l’Assemblée nationale, s’étonne aussi de la multiplication des dérogations dans l’ensemble du pays et met en avant une absence de suivi : « Qui va aller vérifier sur le terrain si le vent permet l’épandage, si les environs ne sont pas affectés », interroge-t-il.

Pour M. Bapt, qui réclame depuis des mois la suspension de la circulaire prévoyant les dérogations, il y a un danger pour la santé humaine. « La Draaf vit sur de vieux schémas d’agriculture intensive, avec une mésestimation du risque ».
La pyrale, parasite qui s’attaque aux pieds de maïs, peut apparaître sur des parcelles en monoculture. Aussi M. Bapt, comme les écologistes, préconise que les agriculteurs « varient les cultures » sur le même sol.

Revoir les critères - Au ministère de l’Agriculture, on rappelle que « la règle c’est l’interdiction, les cas particuliers c’est la dérogation », avant de concéder que « pour l’année prochaine, il serait souhaitable de revoir les critères » qui sont à la disposition des préfets pour accorder ou non les dérogations.




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Messages


  • Les ONG demandent une vraie interdiction de l’épandage aérien des pesticides
    | lagazettedescommunes.com/ | vendredi 20 juillet 2012

    Des associations et un syndicat ont demandé "une réelle interdiction" des épandages aériens de pesticides, tandis que le député PS Gérard Bapt applaudissait les déclarations de la ministre de l’Écologie Delphine Batho qui a souhaité qu’il n’y ait "plus du tout" de dérogations.

    Quatre ONG – Union nationale de l’apiculture française, Agir pour l’environnement, Fédération nationale de l’agriculture biologique, Générations futures – et la Confédération paysanne ont demandé vendredi 20 juillet « une réelle interdiction » des épandages aériens de pesticides. Sur certains territoires, « l’exception devient la règle », ont-ils dénoncé alors que la loi Grenelle II avait fixé le principe de l’interdiction des épandages aériens avec des « dérogations ».

    Menace de risques sanitaires - Leur communiqué cite des dérogations dans plusieurs départements pour le maïs – Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Gers, Loiret, etc. – et pour la vigne en régions Rhône-Alpes et Bourgogne. Il souligne les risques sanitaires réels pour les riverains avec « des matières actives cancérigènes, des perturbateurs endocriniens ou des substances entraînant un risque d’effets néfastes pour le développement prénatal de l’enfant ».

    Sans oublier les risques pour les abeilles, « d’autant plus en pleine floraison du tournesol », et pour l’agriculture biologique qui risque « le déclassement des cultures ».

    Dérogations « systématiquement accordées »
    - Selon Mme Batho, qui s’exprimait vendredi 20 juillet 2012 sur BFMTV, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll « a annoncé une remise à plat » du sujet. Une déclaration que le député PS Gérard Bapt a salué, en soulignant, dans un communiqué, que les dérogations autorisées par les préfets sont « pratiquement systématiquement accordées », alors que les conditions imposées par la directive européenne sont « très strictes ». Celles-ci requièrent une « urgence de santé publique ou des circonstances particulières en rapport avec le relief », selon lui.

    Non respect des conditions d’épandage - Une campagne d’épandage aérienne vient d’être autorisée, en particulier dans le sud-ouest, provoquant des réactions locales. En Haute-Garonne, département dont M. Bapt est député, les conditions imposées de sécurité, « notamment informations des mairies et des riverains, respect des distances d’épandage par rapport aux habitations, aux cours d’eau ainsi qu’aux installations d’élevage », ne sont souvent « pas respectées, dans l’incapacité de l’Etat d’avoir les moyens de contrôle adéquat », a-t-il affirmé.

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