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Un monde sans drogue : une utopie meurtrière ?

Ruth Dreifuss & Manuela Salvi | rts.ch | dimanche 24 juin 2012

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Un monde sans drogue : une utopie meurtrière ?
Ruth Dreifuss & Manuela Salvi | rts.ch | dimanche 24 juin 2012



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Un monde sans drogue : une utopie meurtrière ?


L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss. [Salvatore Di Nolfi - Keystone]

L’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss. [Salvatore Di Nolfi - Keystone]

Drogue, sida ou immigration, autant de questions qui racontent la fragilité de notre monde. Autant de défis pour Ruth Dreifuss, citoyenne engagée depuis toujours et "jusqu’au bout". Mardi prochain à Londres, elle s’exprimera pour présenter le 2ème rapport de la prestigieuse Commission mondiale pour la politique des drogues. Un constat, toujours le même : l’échec de la seule répression auquel s’ajoute un inquiétant phénomène, la hausse des cas de sida liés à la drogue. La situation ne fait donc qu’empirer. Or, il y a 50 ans, le monde politique, Etats-Unis en tête, a lancé une guerre totale avec pour objectif avoué l’avènement d’un monde sans drogue. Au bilan, une utopie meurtrière avec son cortège de problèmes socio-sanitaires inextricables.

Invitée : Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale

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Le modèle suisse

Que faire ? Comment agir alors que le rapport qu’entretiennent les Etats avec les substances psychotropes crispe les fronts politiques ? Faut-il légaliser ? Dépénaliser ? Distribuer l’héroïne sous contrôle médical au risque d’essuyer la sévère critique d’Etat dealer ? Que répondre aux citoyens agacés et fatigués par le trafic de drogue qui se déroule sous leurs fenêtres ?

Les réponses, insiste la commission, existent et la Suisse est un modèle du genre. Et c’est à Ruth Dreifuss, ébranlée par l’expérience du Letten et du Platzspitz à Zurich, que l’on doit la stratégie des quatre piliers : prévention, soins, réduction des risques et répression. Rencontre avec une ancienne conseillère fédérale qui n’aime ni les honneurs, ni les applaudissements, mais qui continue de se battre pour les plus faibles !

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Biographie de Ruth Dreifuss

Première femme à présider la Confédération, Ruth Dreifuss a le triomphe modeste et le mot retraite ne figure pas dans son dictionnaire. Son engagement ? Un héritage familial, la conviction de son père qu’il faut lutter contre les tyrans et aider les plus faibles. Sa date de naissance, 1940 à Saint-Gall, et son origine juive vont aussi influencer sa vie et ses combats politiques.

Ruth Dreifuss a trois ans lorsque sa famille déménage à Genève. C’est là qu’elle suivra sa scolarité et qu’elle s’inscrira à l’Université en sciences économiques. En 1964, autre inscription, elle entre au Parti socialiste suisse. A la Direction de la coopération au développement et de l’aide humanitaire, comme secrétaire syndicale de l’Union syndicale suisse, cette militante dans l’âme va lutter contre toutes les discriminations et se battre pour l’égalité.

En 1993, l’Assemblée fédérale l’adoube. Elle devient la deuxième femme à siéger au Conseil fédéral. Elle y restera dix ans, "une parenthèse dans ma vie", précise-t-elle parfois. Aujourd’hui, elle fait partie de nombreux cénacles de réflexion au plus haut niveau : Collegium international ou encore la Commission mondiale pour la politique des drogues.




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