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Projets d’épandage aérien sur 2000 ha de maïs gersois... répartis sur 43 communes...

Béatrice Millésime | route124.fr | vendredi 1er juin 2012

samedi 2 juin 2012

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Projets d’épandage aérien sur 2000 ha de maïs
Béatrice Millésime | route124.fr | vendredi 1er juin 2012

Les associations environnementales ne décolèrent pas et en appellent au gouvernement pour interdire, une bonne fois pour toute, l’épandage aérien. Si celui-ci est officiellement interdit depuis 2009, il n’a jamais complètement disparu. Des mesures dérogatoires ont ainsi été autorisées chaque année par les préfectures.

Cette année ne fera pas exception. Trois sociétés ont demandé aux services de l’Etat la possibilité de réaliser un épandage aérien sur 45 communes gersoises.
Les dossiers de demande de dérogation sont consultables en préfecture.

La préfecture du Gers a ainsi indiqué, fin mai, par voie de presse, qu’une consultation publique était ouverte dans ses locaux auscitains ainsi que dans les sous-préfectures de Mirande et de Condom, et ce jusqu’au 25 juin. Les associations environnementales, qui affirment être à l’origine de la communication préfectorale (« nous leur avons un peu forcé la main » expliquent-elles), appellent les Gersois à consulter les demandes et à donner leur avis.

Cette consultation est, selon elles, d’autant plus importante cette année que les demandes de dérogation sont plus nombreuses. Un arrêté de mai 2011 a en effet élargi les mesures dérogatoires. « Il les a rendues plus faciles » indique Martine Delmas du collectif Bien Vivre dans le Gers. « C’est d’autant plus regrettable que cela va à l’encontre de tout ce que l’on entend sur les phytosanitaires et à l’encontre du plan Ecophyto » dont l’objectif est de réduire de 50% l’usage des pesticides en France, à l’horizon 2018.

45 communes concernées

D’après les services techniques de la chambre d’agriculture du Gers, l’intérêt de l’épandage aérien est double : il allie efficacité et facilité. « Il est plus facile de déverser de façon homogène et de traiter toutes les surfaces » explique un responsable. « C’est par ailleurs bien plus efficace contre la pyrale du maïs ou la sésamie. Les larves sont grosses et font de nombreux dégâts. »

D’après le code rural, « une dérogation peut être accordée lorsqu’un danger menaçant les végétaux, les animaux ou la santé publique ne peut être maîtrisé par d’autres moyens ou si ce type d’épandage présente les avantages manifestes pour la santé et l’environnement par rapport à une application terrestre ».

Cette notion de santé et d’environnement a été reprise par l’arrêté du 31 mai 2011 qui a élargi les situations de dérogation et mis l’accent sur l’intérêt, selon les cas, d’un épandage aérien plutôt que d’un épandage terrestre. Topographie, hauteur des végétaux, nécessité d’une intervention rapide, les cas dérogatoires peuvent être multiples, au regard de l’Etat, à condition toutefois que les demandes de dérogation respectent trois conditions : la protection des populations, des espèces sauvages et des milieux naturels.

Pour France Nature Environnement Midi-Pyrénées, cette triple protection ne peut être assurée en cas d’épandage aérien. « Cette pratique est non seulement dangereuse pour notre santé mais menace également fortement les abeilles » explique l’association. « Les pesticides déversés depuis les airs, sont soumis à la circulation du vent et n’atteignent pas leur cible dans 25% à 75% des cas. Les produits de traitement sont déviés vers les habitations situées parfois à 50 mètres ou plus du lieu d’épandage, polluent aléatoirement les cours d’eau et participent à l’extinction des abeilles. »

Les demandes de dérogation ont été transmises à l’Etat par la société Sodepac, qui agit en son nom et au nom de l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs) et par Les multiplicateurs de semences du Midi Toulousain.

La Sodepac souhaite intervenir sur 43 communes, représentant une surface globale de 1966 ha de maïs pop corn. Les communes concernées sont : Bézeril, Castet-Arrouy, Castillon-Savès, Catonvielle, Cologne, Condom, Encausse, Endoufielle, Escorneboeuf, Frégouville, Gazaupouy, Gimont, Giscaro, Jégun, Juillès, Lahas, L’Isle-Arné, L’Isle-Jourdain, Mansempuy, Marsan, Masseube, Maurens, Mauvezin, Miradoux, Monbrun, Montégut-Savès, Montiron, Pauilhac, Plieux, Polastron, Saint-André, Saint-Antonin, Saint-Cricq, Saint-Georges, Saint-Germier, Saint-Martin-Gimois, Saint-Orens, Saint-Soulan, Sainte-Marie, Samatan, Ségoufielle, Thoux et Touget.

De leur côté, Les multiplicateurs de semences du Midi Toulousain souhaitent intervenir sur 90 ha de maïs semence situés à Bézeril, Betcave-Aguin, Samatan et Simorre.

Les produits phytosanitaires que les sociétés veulent utiliser sont quatre insecticides (Decis Protech, Sherpas 2GC, Coragen et Pearl Protech) et un adjuvant : Genera EC.

Si l’Etat a pour l’heure donner un accord de principe à ces demandes de dérogation, l’accord ne deviendra définitif que lorsque l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) aura rendu public ses évaluations sur trois produits : Coragen, Sherpa EC et Decis Protech.

Un procédé qui fait bondir Martine Delmas : « On donne un principe de dérogation à l’utilisation de produits dont l’homologation n’a pas encore été accordée. C’est quand même incroyable. Il existe un moyen simple de lutter contre les insectes : établir une rotation des cultures. Si la pyrale se développe, c’est à cause de la monoculture. »




 Communiqué de presse de Bien vivre dans le Gers sur les épandages aériens :
www.bienvivredanslegers.org/

 Article de la Dépêche du Midi du 26 mai 2012 :
www.ladepeche.fr/.





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Transmis par Jean Claude Baudu
Sat, 2 Jun 2012 14:42:15 +0200





Voir en ligne : Projets d’épandage aérien sur 2000 ha de maïs

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