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Animal et société contemporaine.

Gérard Charollois | ecologie-radicale.org | dimanche 8 janvier 2012

dimanche 8 janvier 2012

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Si le chômage, la dette, le triple A, le pouvoir d’achat, l’immigration, les tensions communautaristes occupent simultanément et à tour de rôle les médias, il faut bien constater que la protection de la nature, la condition animale, le rapport au vivant sont les oubliés du spectacle de la communication.
Or, sur le fond, les options éthiques et politiques de l’écologie s’avèrent plus cruciales que l’écume de l’actualité quotidienne.

Essayons, en sociologue, d’analyser les approches du vivant qui stratifient la société contemporaine, approches au nombre de quatre.



Les mentalités, les choix moraux des personnes sont directement inspirés par les connaissances d’une époque.
La théorie de l’évolution de DARWIN, puis les découvertes fulgurantes de la biologie moléculaire avec ses acides aminés, briques élémentaires du vivant et son ADN, code génétique des espèces, ont bouleversé les certitudes de l’homme en la matière.

Dans la diversité, la biosphère offre une unité du vivant.

Il en résulte une rupture du consensus ancien sur l’animalité au sein de la société.
Je classerai donc les comportements et perceptions du fait animal en quatre groupes distincts dont les dénominations n’ont rien de péjoratif mais se veulent descriptives :

1. l’approche sadique :
Le terme est ici usité dans son acception la plus philosophique (jouir de la souffrance).
Pour ces contemporains, l’animal, du moins certains animaux peuvent être instrumentalisés à des fins purement ludiques, récréationnelles, de rites et traditions, fussent-ils manifestement cruels.
Cette utilisation ludique de l’animal implique que celui-ci puisse être maltraité, torturé, tué de multiples façons sans aucune autre nécessité que celle de procurer à l’homme un spectacle, un jeu, un loisir, une satisfaction tirée de l’acte de mort lui-même.

Chasse, corrida, combats de coqs, sacrifices divers entrent dans cette approche de l’animal réceptacle de pulsions abritées derrière le paravent des usages admis dans certains milieux.
De nos jours, parce qu’elle suppose la négation du caractère sensible de l’animal victime expiatoire, cette approche devient très minoritaire (2% de la population).


2. l’approche utilitariste :
Pour les personnes ici classées, l’animal ne doit pas être torturé, tué, maltraité pour la jouissance que procure un rituel de mise à mort.
Ces personnes acceptent sans répulsion de tuer les bêtes dans le cadre d’activités d’exploitations utiles, souvent à caractère économique. La mort donnée n’est qu’un moyen, non un aboutissement en elle-même.

La poule, le porc, la vache, le cheval sont élevés pour fournir à l’homme de la viande. La bête doit être traitée convenablement sa vie durant mais cette vie est au service de l’homme.
L’homme ne tire aucune satisfaction directe du sacrifice mais la bête demeure une marchandise.
Cette approche se rencontre dans l’immense majorité des populations rurales.


3. l’approche compatissante résignée :
Elle est désormais majoritaire dans les sociétés occidentales.
L’homme aime les bêtes, accoutumé qu’il est à la proximité avec les animaux dits de compagnie qu’il chérit généralement.
L’urbain ignore les conditions de l’élevage et les abattages, à l’instar de la mort humaine, se déroule loin de sa vue, donc loin de sa conscience.
Il serait bien incapable de tuer, acte pour lequel il éprouverait une vive répulsion.
Néanmoins, il achète sa viande au super-marché et ne voit le poulet que prêt à l’emploi.
Ce contemporain perçoit cette contradiction mais s’y résigne.
Il ne pourrait pas faire la basse besogne de bourreau mais profite des facilités d’un commerce éloigné du sang et de la souffrance.
Certains y verront une hypocrisie.
D’autres, plus généreux, plus avertis de la sociologie, y liront le progrès des mœurs et des manières, une avancée décisive sur la voie du respect du vivant.
N’est-ce pas un prodigieux progrès que d’acquérir l’incapacité de donner la mort ?

4. l’approche compatissante décalée :

Pas plus que le terme « Sadique » utilisé pour la première catégorie, celui de « Décalée » ne doit faire illusion. Il n’a rien de péjoratif.
Il signifie, en science sociale, que cette strate est en rupture, en décalage par rapport aux normes antérieures.
L’animal est respecté en sa qualité d’être sensible et ces personnes refusent toute utilisation ludique, mais aussi productive et lucrative, de ces êtres vivants. Ces contemporains bannisssent toute exploitation directe ou indirecte des animaux.



Bien sûr, au sein de chaque classe comportementale existent d’innombrables nuances, des doutes, des évolutions, des contradictions, des passages au cours de la vie.

Maintenant, faisons une constatation d’ordre politique.

Les classes 1. et 4. sont minoritaires. La classe 3. est largement majoritaire.
En France, plus particulièrement, la minorité Sadique, celle rabaissant l’animal au rang d’objet ludique et récréationnel exerce une emprise quasi-absolue sur la classe politique.

Cela tient à la structuration puissante des lobbies, notamment de la chasse et à un moindre degré de la tauromachie.
Le groupe 4., encore minoritaire mais pas davantage que le groupe 1. n’exerce pas d’influence effective sur les législlateurs et gouvernants.
Il n’est ni structuré, ni discipliné et n’est pas perçu, du fait de ses divisions et incohérences politiques, comme dangereux.

L’élu pense qu’il y a un « vote chasseur » et un vote amateur de corrida, voire de combats de coqs très localement.
Manifestement, il n’y a pas de vote animaliste, ce courant de pensée insuffisamment politisé n’a pas de « force de frappe » électorale, pas de CPNT appendice de l’UMP.

Voici pour l’analyse.
Il convient de la faire, de poser un diagnostic froid, avec le maximum d’objectivité pour un jour, peut-être, pratiquer une thérapie efficace à l’apathie de la cause du vivant.
Car un fait et non une analyse est que depuis une trentaine d’années la protection de la nature, d’une part, la condition animale, d’eautre part, ne progressent pas.
Depuis la belle loi du 10 juillet 1976, tous les textes législatifs recopient les exigences contre nature des lobbies de la mort.
Cherchons d’abord à répondre à la question du « Pouquoi », cette arriération spécifiquement Française, puis tentons de trouver une parade à un état féodal.



Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POURLE RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.






Voir en ligne : Animal et société contemporaine.

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