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QUE FAIT LA POLICE ?

Bulletin d’information anti-autoritaire

lundi 20 septembre 2010

Transmis par Gérard Valler -
Mon, 20 Sep 2010

et par "Pedro Stallinux" - Monday, September 20, 2010


QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 43 – octobre 2010

Editorial : Le policier et le pékin (suite et fin)

Le statut du policier ne peut que conduire l’homme (ou la femme) en uniforme à se sentir étranger dans le pays qu’il est chargé de contrôler. Pourquoi en irait-il différemment lorsque, de retour à la maison, il se dépouille de sa livrée ? D’où sans doute le nombre de divorces, même si les deux membres du couple sont également serviteurs de l’ordre. D’où également les suicides fréquents au sein du corps policier. Pour ceux-là, il faut bien admettre qu’ils ont peut-être pris conscience de leur appartenance à l’espèce humaine avec, peut-être, la désespérance de ne pouvoir s’y comporter convenablement, vue l’activité professionnelle qu’il ont choisie.

Etant désormais irrécupérables pour la police et, dans le même temps, rejetés aussi bien par leurs proches que par leur entourage, ils peuvent décider de se supprimer. Dommage. S’ils s’étaient efforcés de rester à leur poste, peut-être auraient-ils pu convaincre leurs collègues de rester d’authentiques gardiens de la paix…

Dans les pays, dits de civilisation avancée, il est étonnant de constater le poids représenté par les forces de l’ordre. Déjà, utiliser ce terme de « forces de l’ordre » pourrait signifier qu’il y aurait désordre à craindre en permanence, à moins qu’il ne soit déjà installé. Ce qui nécessite de surveiller étroitement une population réticente à respecter les édits. D’où cette attention particulière portée aux policiers et aux gendarmes par des gouvernements pas toujours persuadés de leur légitimité. C’est là un constat qu’il est difficile de nier : moins un pouvoir est populaire, plus les hommes en arme chargés de le défendre sont nombreux. En ne nous intéressant qu’aux pays où la démocratie est censée être parfaite, les effectifs sont plutôt édifiants.

Si l’on ajoute aux policiers et aux gendarmes, les polices municipales, les polices semi-privées comme celles de la SNCF et des transports en commun, sans oublier les douaniers, nous arrivons à un total de quelque 300 000 hommes (et femmes) habilités à jouer de la matraque et, le cas échéant, à ouvrir le feu. Soit environ 2% de la population de ce pays. La France est donc placée sous la haute surveillance d’une infime minorité de mercenaires disposant, par délégation, de pratiquement tous les pouvoirs sur les pékins. Y compris de tuer, en « légitime défense ». Même si la peine de mort a été abolie en octobre 1981.

Ce serait une erreur de négliger l’existence d’une armée professionnelle forte de 250 000 hommes (et femmes), fréquemment missionnée sur des territoires extérieurs ; dont certains chefs n’hésitent pas à susurrer, à l’occasion, que l’ennemi n’est pas forcément aux frontières. D’où cette réflexion allant de soi : l’armée serait également apte à combattre l’ennemi intérieur. Ce que le général de Gaulle avait déjà envisagé, en mai I968.

Comme il n’y a pas de limite, en matière répressive, n’oublions pas que les 175 000 salariés des sociétés privées de sécurité sont parfaitement aptes à servir de supplétifs, si cela devait s’avérer nécessaire. Notre société démocratique est donc bien encadrée – à l’excès même.

Peut-on dire que nos libertés fondamentales sont menacées par l’existence de ces cohortes armées ?

Sans aucun doute !

Ce qui signifie clairement, quel que soit leur uniforme et leur autorité de tutelle, que tous ceux-là n’hésiteront jamais à utiliser les pires moyens pour protéger leurs maîtres du moment.

Au nom d’un certain ordre, le pékin restera toujours un délinquant potentiel aux yeux du policier !

Maurice Rajsfus

La suite du numéro d’octobre


Constat

Chaque expulsion de sans papiers, pour de courtes distances, par de petits avions affrétés à des compagnies privées, d’une quinzaine de places, reviendrait à 3 000 euros par personne -y compris le prix de l’escorte policière, évidemment. Quand on déteste, on ne compte pas !


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