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Saïf Al-Islam Kadhafi : une épine dans le pied des démocraties occidentales

kitetoa | reflets.info | jeudi 24 novembre 2011

jeudi 24 novembre 2011

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Jugé en Libye ou devant la Cour pénale internationale, le fils de Mouammar Kadhafi est une épine dans le pied de pas mal de monde. Enfant chéri de l’ancien dictateur, détenteur des cordons de certaines bourse bien remplies du système, entremetteur et facilitateur des petites affaires avec le régime du colonel, il est le détenteur d’un paquet de secrets que tout le monde voudrait enfouir.

Parmi les « obligés » de Saïf Al-Islam, on compte notre président. Saïf Al-Islam pourrait par exemple expliquer à ses juges les bonnes relations que son pays entretenait avec la France. Ou les conditions exactes de la libération des infirmières bulgares. Dans un entretien au journal Le Monde daté du 2 août 2007, il expliquait que la France avait conclu quelques accords assez douteux avec son pays pour obtenir la libération des infirmières.

Voici ce que relatait Le Monde :

Quant aux accords d’armement et de défense qui ont fait l’objet de discussions entre Paris et Tripoli, il semble y accorder un intérêt beaucoup plus vif qu’à la question de la fourniture par la France d’une centrale nucléaire à la Libye. Pareille centrale « n’est pas essentielle pour la Libye », glisse Saïf Al-Islam Kadhafi d’un air détaché. « Nous avons des hydrocarbures… La décision de se doter d’une centrale nucléaire nous permettrait d’exporter de l’électricité… vers l’Italie notamment » ajoute-t-il, sans s’attarder sur les possibilités de déssalinisation d’eau de mer, pourtant beaucoup évoquées à Paris.

Le coeur du sujet, entre Paris et Tripoli, est donc l’affaire militaire. En quoi consiste-t-elle ? « D’abord, l’accord recouvre des exercices militaires conjoints, bien sûr. Puis, nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d’euros je pense. Ensuite, il y a un projet de manufacture d’armes, pour l’entretien et la production d’équipements militaires. Vous savez que c’est le premier accord de fournitures d’armes par un pays occidental à la Libye ? », se réjouit-il.

En 2004, l’embargo européen sur les ventes d’armements à la Libye a été levé, après les règlements intervenus avec Tripoli à propos des dédommagements des victimes des attentats de Lockerbie et de l’avion d’UTA (1989, 170 morts). La Libye avait aussi renoncé à son programme d’armes de destruction massive, à la suite de longues tractations avec Londres et Washington. « Malheureusement, depuis 2004, un embargo non dit persistait contre mon pays », commente Saïf Al-Islam. « Les Allemands, surtout, étaient réticents pour des ventes d’armes. Mais avec les Français, nous avons été en négociations depuis longtemps. Nous avons demandé à Sarkozy d’accélérer les choses. Maintenant que le cas des infirmières est réglé, c’est une occasion en or qui survient. »

Il ajoute avec une visible satisfaction : « des représentants de Thalès et de Sagem sont en Libye en ce moment même ». Le fils du colonel Kadhafi indique que son père devrait se rendre en France pour signer les contrats en question. Il précise en outre que des garanties de défense ont été évoquées, selon lesquelles la France se porterait au secours de la Libye au cas où sa sécurité nationale serait menacée. Les Libyens en ont en tout cas demandé autant. « Mais je ne sais pas si cet article a été maintenu dans le document » par les négociateurs, dit-il encore.

Le fils du « Guide » s’exprime ainsi, en ce mardi 31 juillet, assis dans un hôtel de luxe de Nice, entouré d’une escouade de gardes du corps et de conseillers en relations publiques. Agé de trente-cinq ans, crâne rasé et sourire charmeur, il est vêtu d’une veste noire sur un pantalon blanc étincelant, assortis de tennis tout aussi blanches. L’entretien, en anglais, s’est déroulé à sa demande, car il souhaite « clarifier quelques points ». Au titre de dirigeant de la Fondation Kadhafi qui a négocié les dédommagements aux familles d’enfants libyens malades du sida, Saïf Al-Islam veut en effet déclarer formellement qu’ « aucun argent libyen » n’a été versé à ces familles.

D’où viennent donc les plus de 400 millions de dollars ? « Ce que je peux dire, c’est que les Français ont arrangé le coup. Les Français ont trouvé l’argent pour les familles. Mais je ne sais pas où ils l’ont trouvé ». Par le Qatar ? « Nous n’avons pas posé de questions. Nous ne voulons pas embarrasser nos amis. »

Autre sujet difficile qui pourrait éventuellement être détaillé par Saïf Al-Islam, la vente par Amesys d’un centre d’écoute des communications des habitants libyens et l’aide apportée par les militaires français lors de son installation à Tripoli.

Lorsque l’on sait les efforts déployés par Nicolas Sarkozy pour se présenter comme le sauveur des insurgés libyens, la vente d’une infrastructure sans précédent pour repérer lesdits insurgés, lorsqu’ils n’étaient encore qu’opposants, pose question.

Si Saïf Al-Islam était au courant des détails du contrat Amesys, il dispose peut-être d’informations sur la présence dans le monde d’autres centres d’écoute d’Amesys ? Il y a fort à parier que d’autres opposants à des régimes policiers ou dictatoriaux seraient content d’apprendre que la France, pays des droits de l’homme, exporte aussi des outils pour aider à les traquer, les emprisonner et parfois les torturer. Ceci dit, Reflets vous donnera d’autres informations sur ce sujet avant le procès de Saïf Al-Islam…< !—>


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