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La médecine du travail mise à la retraite anticipée ?

Aurélie Haroche - 13/09/2010

lundi 13 septembre 2010

Paris, le lundi 13 septembre 2010 – Les négociations (commencées dès l’année dernière) concernant la médecine du travail ont été longues, parfois sur le point d’aboutir et ont finalement achoppé. Pourtant, un accord entre les partenaires sociaux apparaissait essentiel : la médecine du travail fait en effet face à des difficultés inextinguibles. Un chiffre issu du rapport remis sur le sujet au ministre du Travail Eric Woerth en mai suffit à s’en persuader : aujourd’hui un médecin du travail suit théoriquement 3000 salariés. Le manque d’effectif est criant et l’horizon semble plus que sombre puisque plus de la moitié des médecins du travail ont dépassé les 55 ans et que moins de 80 étudiants chaque année optent pour cette spécialité.

En catimini

Aussi, Eric Woerth l’avait-il sous-entendu dès le mois de mai : « un lien entre le texte sur la médecine du travail et celui sur les retraites » n’était pas à exclure. Cette méthode choque les syndicats qui estiment que l’importance du sujet méritait mieux que quelques amendements adoptés en marge d’une loi qui occupe tout l’espace médiatique. Leur colère est d’autant plus vive que les amendements retenus la semaine dernière en commission et qui doivent désormais être examinés par l’ensemble des députés les irritent fortement.

Les médecins généralistes appelés à la rescousse

Le premier sujet de colère concerne un amendement permettant que dans certains secteurs d’activité (employés des services à la personne, intermittents du spectacle…) un accord de branche permette de déléguer le suivi des salariés à un médecin généraliste. « C’est une inégalité de traitement entre les salariés et ce n’est pas très cohérent dans la mesure où on manque aussi de médecins généralistes », s’étonne interrogée par TF1.fr, Mireille Chevalier, du Syndicat national des professionnels de santé au travail (SNPST).

Dévoiement de la médecine du travail

La mesure, inspirée par le manque de praticiens, s’accompagne d’une autre proposition : favoriser les délégations de tâches aux infirmières et permettre pendant les congés des médecins du travail, leur remplacement par des internes. La colère est également vive face à ces éventualités : « C’est un dévoiement de la médecine du travail. Aujourd’hui le code de la santé publique interdit aux infirmières de poser un diagnostic. Quant aux internes, leur manque d’expérience risque de les mettre en danger, en même temps que les salariés », s’insurge sur le site Rue 89, Jean-Marc Bilquez de Force Ouvrière. Enfin, l’amendement qui suggère que les directeurs des services de santé au travail soient désignés comme « les garants de l’indépendance du médecin du travail » est également fortement critiqué.

Aurélie Haroche

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Pétition :

Non à la mort de l’authentique médecine du travail

Voir aussi :

Eric Woerth confirme sa volonté de réformer la médecine du travail

Lettre à Eric Woerth, Ministre du Travail de la solidarité et de la fonction publique


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