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Robert Ménard, intervenant vedette d’un club de l’extrême… extrême-droite

Caroline Monnot & Abel Mestre | droites-extremes.blog.lemonde.fr | Lundi 26 septembre 2011

lundi 26 septembre 2011

Depuis quelques mois, Robert Ménard, ancien patron de Reporters sans frontières, n’a de cesse d’envoyer des signaux à l’extrême droite. Quelques exemples parmi d’autres. En mars, sur RTL, il faisait l’éloge de Marine Le Pen : "Elle appelle un chat, un chat. Elle pose des questions qui sont des vraies questions. Contrairement à ce que disent les gens, elle apporte des réponses qui sont des réponses, qu’on aime ou que l’on n’aime pas. Elle piétine une classe politique qui est dans l’incapacité totale de résoudre les problèmes qu’il y a. (...) Elle incarne une autre réponse. Vous n’aimez pas cette réponse, les gens vont vous balayer."

Le 21 avril, il publiait avec Emmanuelle Duverger un petit livre sobrement intitulé Vive Le Pen ! (Ed. Mordicus, 32 p., 4,90 euros). Invité dans de nombreux médias, il n’a eu de cesse de jurer qu’il ne votait pas FN et qu’il se contentait de défendre la liberté d’expression.

Le 15 octobre, Robert Ménard ira plus loin. Il interviendra dans le cadre des "4e journées de la réinformation" de Polémia, le think tank d’extrême droite de Jean-Yves Le Gallou. Ce club, dès sa création, annonçait la couleur : "affirmer sans complexe la supériorité de la civilisation européenne" et donner aux "Euro- Français" des "armes de reconquête intellectuelle, politique et morale".

Le thème de l’intervention de M. Ménard devant Polémia sera : "Comment les blogs changent les médias dominants ?"

M. Le Gallou, ancien dirigeant du FN puis du Mouvement national républicain (MNR) mégrétiste, est un personnage-clé de l’extrême droite française, une sorte "d’intellectuel organique" qui appartient à sa mouvance identitaire et "ethno-différencialiste" (axée sur la défense de la race blanche, au nom du précepte "une terre, un sang, un peuple"). C’est ce haut-fonctionnaire qui théorisa la préférence nationale pour le FN. Depuis son retrait de la vie politique active, ce proche du GRECE continue à travailler dans le cadre du club de l’Horloge, autre think tank, qui tend, lui, a dresser des ponts entre la droite de la droite et le Front national.

"J’aime les débats"

Aujourd’hui, M. Le Gallou s’est fait une spécialité de ce qu’il appelle "la réinformation" – comprendre la méthode de lutte contre les "médias dominants" et le "politiquement correct"– et de la bataille du Net. Ainsi, il est l’auteur d’un véritable manifeste de l’activisme sur la Toile, intitulé "Douze thèses pour un gramscisme technologique" – en référence au communiste italien,  Antonio Gramsci, pour qui il n’y a pas de victoire politique possible sans au préalable une victoire culturelle. Une conception qui avait été reprise par la Nouvelle Droite dans les années 1970-1980, dont M. Le Gallou demeure un des cadres les plus influents.

Robert Ménard, lui, se défend vigoureusement d’être une caution. "J’aime les débats. Je défendrais la liberté d’expression de gens avec qui je ne partage aucune conviction. J’interviens partout. Je suis allé à l’UOIF [l’Union des organisations islamiques de France], je m’en fiche", nous a-t-il déclaré. Quant à savoir si, mises bout à bout, toutes ses sorties récentes n’envoient pas des signaux à l’extrême droite, y compris dans sa version la plus radicale, la réponse fuse : "Vous êtes de mauvaise foi. Je ne donne aucun signal à qui que ce soit. Vous êtes bardés de préjugés, vous n’aimez pas le débat."


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