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Quand la peur change de camps

samedi 11 septembre 2010

Certains diront que c’est peut être le fait le plus marquant de cet été mais d’autres savent que c’est le fait le plus marquant de ces quarante dernières années ; c’est un tournant dans le conflit entre la population des quartiers et l’Etat. Un point de non retour a été franchi avec l’échec le plus total de la lutte menée par la première génération d’enfant d’immigrés dans les associations et en direction des partis politiques. Nous sommes au-delà de ce point,en plein passage à une lutte armée. Certes cette lutte ne s’est pas généralisée mais elle est de plus en plus ancrée dans les esprits comme le seul moyen de ne pas se laisser humilier. Alors face à l’inaction générale peut-on reprocher à des hommes et à des femmes de vouloir se battre à armes égales face à une police brandissant avec arrogance ses flashballs, ses armes de poing, patrouillant en plein milieu des cités devant hommes femmes enfants et vieillards ?

Peut-on reprocher a une certaine jeunesse de n’avoir plus peur de rien ni même de la police ? on ne peut même pas leur reprocher d’être des révolutionnaires qui s’ignorent, jouant leur avenir sur une bataille. Personne ne sait mieux qu’un banlieusard « tel acte telle peine de prison », on en est à un point tel que l’Etat est contraint de durcir le dispositif judiciaire pour faire face par exemple avec le projet de déchéance de la nationalité pour les « français d’origine étrangère ». Mais qu’en a à foutre de la nationalité française quelqu’un qui risque entre 30 ans et la perpétuité ?

Et quelqu’un qui est forcé à entrer dans la clandestinité après le passage des vautours, ces même vautours qui à Grenoble ont tous demandé leur mutation après l’envoi d’un message leur promettant un déplumage ? Alors la vraie question demeure : quelle solidarité construire face a cela ? condamner la violence de part et d’autre ou soutenir une lutte face a la répression ? A chacun de choisir son camps.


Voir en ligne : Quand la peur change de camps

Messages

  • Sur l’échec de la lutte, je suis entièrement d’accord avec vous ; vous parlez d’immigration, ces immigrés ont fui, fuient une situation qui ne leur convient pas (économique, sociale ou politique) ;
    1ère question
    Pourquoi ne luttent-ils pas dans leur propre pays, n’oeuvrent-ils pas pour que ça change, même si j’ai parfaitement conscience que ce peut être très difficile. Et cela m’amène à la
    2ème question
    Comment avons-"nous" fait pour conquèrir une certaine liberté (dans de nombreux domaines), une relative indépendance, un certain art de vivre dans "nos" pays industrialisés tant convoités par ces migrants ?
    3ème question
    Nos "ancêtres", nos prédecesseurs n’ont-ils pas lutté, n’ont-ils pas donné leurs vies pour que nous puissions accèder à une relative liberté ?
    4ème question
    N’est-ce pas leur faire injure que de bafouer ces acquis durement obtenus en les foulant aux pieds, en les "utilisant" sans les respecter, en considérant que c’est un dû valable pour tout être humain, en les exigeant...
    La France était considérée comme terre d’asile, doit-elle se plier aux diktats des populations qu’elle "accueille" en matière de communautarisme, de religions ? Je me contenterai de rappeler que la séparation de l’église et de l’état est plus que centenaire.
    En matière de "lutte armée" dans les banlieues, les armes lourdes circulent dans les quartiers, des voitures brûlent, des écoles, des bibliothèques ; des médecins, des chauffeurs de bus des pompiers sont caillassés..
    Les "territoires" de non-droit sont tenus par des jeunes (que je considère d’extrême droite) qui terrorisent la population.
    5ème question
    Est-ce acceptable ? Devons-nous "les " laisser faire au prétexte qu’ils sont sans emploi ?

    J’avoue que je n’ai pas de réponse mais cette situation me préoccupe terriblement d’autant qu’il sera difficile de trouver des solutions acceptables et durables.

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