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Gestion de l’Elysée : des améliorations mais peut mieux faire

| lemonde.fr | 26 juillet 2011

lundi 1er août 2011

La Cour des comptes a salué dans un rapport publié lundi 25 juillet la "réduction des coûts de fonctionnement" de la présidence de la République, grâce à une gestion "plus rigoureuse". Mais la Cour estime qu’il reste des "améliorations" à apporter "tant du côté de l’allègement des charges que celui de la transparence des coûts".

D’après le texte remis par le président de la Cour, Didier Migaud, au chef de l’Etat, "le transfert au ministère de la culture des résidences affectées à la présidence de la République et dont celle-ci n’avait pas l’usage ainsi que la suppression en 2010 des chasses présidentielles et de la garden-party du 14 juillet" ont "fortement" contribué à la diminution des charges.

Ces allègements vont de pair avec une baisse des effectifs, "passés de 1 031 agents au 31 décembre 2008 à 904 au 31 décembre 2010." Concernant le cabinet du président lui-même, "le nombre de conseillers a été réduit de 82 à 46".

LES DÉPLACEMENTS EN LIGNE DE MIRE

Des coupes peuvent encore être effectuées, souligne néanmoins la Cour des comptes. Elles concernent notamment les dépenses affectées au parc automobile de la présidence, au Noël de l’Elysée – qui coûte 350 euros par enfant invité – et à "certains voyages de très courtes durées sur le territoire français". Le journal La Tribune mentionne ainsi un déplacement en Haute-Marne qui s’élève à près de 300 000 euros.

Autre zone d’ombre concernant les déplacements : la partipation financière des journalistes accompagnant le président. "Des différences apparaissent entre les listings du service de presse de l’Elysée et le nombre réel de journalistes qui emparquent", explique Libération (article payant).

LES DÉPENSES EN COMMUNICATION EN QUESTION

Pour "prolonger et accentuer" l’effort, la Cour formule huit recommandations, notamment celles de poursuivre l’allègement des charges en restauration, réduire le coût des achats de journaux, ou encore "s’agissant des contrats passés en matière de conseil et stratégie de communication, s’assurer, au moyen de cahiers des charges précis, que les prestations fournies sont en adéquation avec leur rémunération en s’appuyant sur des devis qui permettent à l’avenir un contrôle rigoureux du coût de ces activités de conseil".

Les dépenses de communication avaient en effet été pointées du doigt par la Cour des comptes en 2009, dans l’affaire des "sondages de l’Elysée", (article abonnés). Si "la mise en concurrence" est désormais "devenue la règle", certains députés dénoncent les pratiques de l’Elysée. Dans Libération, Delphine Batho, députée PS des Deux-Sèvres explique : "Si on lit entre les lignes, la Cour laisse entendre que les prestations des conseillers de Sarkozy sont trop chèrement payées." "En plus, tout le monde sait que ce sont les principaux artisans de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy. Ils devraient être payés par les comptes de campagne et pas par le contribuable à travers le budget de l’Elysée", poursuit la députée.

Des problèmes de transparence ont également été relevés concernant notamment 3,5 millions d’euros de coût de transports non facturés par le ministère de la défense à l’Elysée et les conditions d’achat de l’Airbus présidentiel. L’achat de deux fours à 75 000 euros (lire la note de blog d’Arnaud Leparmentier), est également soulignée dans le rapport.

DOSIÈRE : "PAS ENCORE UN BUDGET VÉRITÉ"

Pour le député René Dosière, ce rapport ne montre "pas encore un budget vérité", malgré les améliorations constatées. Il pointe notamment des dépenses d’un montant de 20 millions d’euros qui continuent à être supportées "par différents ministères". "Cet aspect n’est pas analysé par la Cour", souligne-t-il. Ainsi, explique M. Dosière, le ministère de l’intérieur "continue à financer le coût de la sécurité des locaux présidentiels. En outre, il dissimule aux parlementaires avec obstination les effectifs des forces de sécurité mobilisés lors de chaque déplacement du chef de l’Etat en France".

Analyse similaire de Delphine Batho dans Libération : elle dénonce "le transfert des dépenses de sondages de l’Elysée vers le service d’information du gouvernement [dont le budget est géré par le premier ministre]".

Quant à La Lanterne, résidence de la République située près de Versailles et dont Nicolas Sarkozy "s’est réservé l’usage depuis son élection", son fonctionnement "est toujours à la charge budgétaire du premier ministre". Il pointe également le coût du nouvel avion présidentiel livré en novembre 2010, à savoir 259,5 millions d’euros, soit plusieurs dizaines de millions d’euros de plus que le coût prévu initialement. "Il apparaît ainsi que les informations jusqu’ici fournies étaient incomplètes", conclut-il.


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