Accueil > 2011 > juillet > Le silence des Salauds

Le silence des Salauds

Olivier Cabanel | cabanel.7duquebec.com | samedi 2 juillet 2011

samedi 2 juillet 2011

Alors qu’on essaye en vain de comprendre le silence médiatique qui s’est installé comme une chape de plomb sur les catastrophes nucléaires en cours, une information passionnante lève un coin du voile.

C’est entendu, DSK va peut-être être prochainement blanchi, (lien) et le mariage princier du rocher va faire la « une » des gazettes people, à moins que la future princesse privée de son passeport, (lien) et championne de natation, ne regagne son pays à la nage, mais la vie de millions de personnes menacées ne vaut-elle pas plus que quelques lignes de temps en temps ?

Une fois de plus, c’est internet qui nous éclaire.

Au passage, signalons la proposition du réseau des Anonymous, qui avec « HackersLeaks », vous proposent de diffuser des informations. lien

Mais revenons au nucléaire et aux médias.

C’est la fuite de 80 e-mails, révélée par le « Guardian », qui démontre l’évidente collusion qu’il y a eu (et qu’il y a encore) entre les protagonistes du nucléaire, et le gouvernement britannique.

Pour l’instant, le gouvernement britannique est le seul a être montré du doigt, accusé, grâce à la découverte de ces mails, d’avoir mis en place une campagne d’intoxication médiatique, afin de tenter de minimiser l’importance de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Il s’agit à l’évidence de la mise en place d’une vraie campagne de désinformation. lien

Sur ce lien, on peut découvrir ces mails, échangés au fil des jours, et destinés à manipuler l’opinion.

Extraits

Nous avons vraiment besoin de démontrer que le nucléaire est sûr (…) nous devons couper l’herbe sous les pieds des antinucléaires qui vont tenter de comparer Fukushima a Tchernobyl, et pour cela il faudra employer des arguments qui pourront discréditer cette tentative de rapprochement (…) il faut absolument dire que les deux explosions qui ont eu lieu ne sont que des rejets contrôlés qu’a fait Tepco pour éviter des problèmes »

John Vidal, le rédacteur de l’article du « Guardian » va plus loin et évoque avec des mots cruels l’évidente complicité qu’il y a entre le gouvernement et le lobby nucléaire, comparant David Cameron et le Lobby nucléaire à un couple « a poil, au lit, et consentant ».

Il enfonce le clou affirmant que depuis 2006, c’est Tony Blair qui a relancé le nucléaire en Grande Bretagne, de par les liens très étroit qu’il avait avec l’industrie nucléaire.

Il avait été secrètement décidé à l’époque d’interdire tout débat qui porterait sur la sécurité, et le coût de l’industrie nucléaire, et de ses conséquences pour les générations futures.

Une véritable omerta. lien

La découverte de ces 80 e-mails prouvent que les ministères britanniques concernés travaillent main dans la main avec le lobby nucléaire, afin, des le début de la catastrophe, de tout faire pour minimiser la situation, au moment même ou, au Japon, un vaste territoire était condamné, et que des populations étaient largement irradiées.

Le journaliste enfonce le clou affirmant que ces emails mettent en évidence la faiblesse de ce gouvernement, sous la dépendance d’une industrie puissante qui vise à désinformer, et même à mentir à la presse, ainsi qu’aux populations.

Au moment où ils échangeaient ces mails, les protagonistes se contrefichaient de l’évolution de la situation, cherchant seulement à la cacher.

Le journaliste va encore plus loin, évoquant une probable corruption, car, dit-il, le gouvernement sera récompensé de ses manipulations et de son silence, par des contrats juteux qui feront tomber dans son escarcelle des millions de livres.

La manipulation s’étend même aux inspecteurs britanniques, revenant du Japon, dont les rapports auront été soigneusement contrôlés et lissés afin de minimiser la situation autant que possible.

John Vidal s’inspire de « 1984 » évoquant une situation orwellienne, puisque gouvernement et industrie nucléaire ne forment plus qu’une seule et unique personne. lien

Paul Joseph Watson, pour « prison planet » ne dit pas autres chose, et donne d’autres noms.

EDF, Areva, Westinghouse sont montés au front pour donner d’autres versions de la catastrophe.

Un député conservateur Zac Goldsmith à dénoncé la complicité entre le gouvernement britannique, et l’industrie nucléaire, et Louise Hutchins, de Greenpeace est proprement scandalisée par la découverte de cette collusion. lien

Et comment ne pas penser qu’aux USA il en soit autrement, lorsque l’on se souvient que l’industrie nucléaire a financé en partie la campagne d’Obama (lien) ou au Japon, puisque manifestement Tepco et le gouvernement japonais forment aussi un couple parfait ? lien

En France, on connait aussi les liens qui unissent notre autocrate présidentiel et le petit monde du nucléaire, et il est probable que la situation ne soit pas sensiblement différente. lien

En attendant, chaque jour qui passe amène dans l’hémisphère nord un peu plus de pollution radioactive.

La France n’est pas à l’abri.

Dans un article paru dans « Mariane2  » on découvre les mesures faites en ile de France, tous les jours à midi, depuis le 16 mars 2011.

Depuis l’accident la valeur moyenne se situe à 0,13µSv/h, mais ces dernières semaines il y a eu des pics de 0,15µSv/h avec plusieurs valeurs instantanées montant à 0,18µSv/h, la limite acceptable se situant à 0,3µSv/h.

Il n’y a pas de quoi être rassurés, car on sait aujourd’hui que pendant de longs mois, Fukushima va relâcher son poison radioactif. lien

A voir l’état de la piscine de refroidissement du réacteur n°4 quasi en ébullition, manquant à l’évidence d’eau, et relâchant ses vapeurs radioactives, il n’y a pas de quoi être rassurés. lien

Devant la montée subite de la mortalité enfantine aux USA, le chercheur Joseph Mangano pense qu’elle est liée à l’augmentation sensible de la radioactivité mesurée dans l’eau potable et dans les aliments depuis la fusion des cœurs des réacteurs de Fukukshima, le 11 mars 2011. lien

A Los Alamos, ou a Fort Calhoun, (lien) les nouvelles seront rassurantes, comme il se doit, jusqu’au jour où, comme a Fukushima, on découvrira un peu tard que des fuites, radioactives celles la, ont eu lieu.

En effet, une autre réalité se fait jour, le directeur de la centrale de Fort Calhoun été pris en flagrant délit de mensonge lorsqu’il a tenté de faire croire que ces inondations étaient des évènements programmés par l’armée. lien (il faut régler le curseur à 1’38 ‘’).

A Los Alamos, ou un drôle de western est en train de se jouer, la langue de bois est de rigueur, et on découvre que seraient enterres des « déchets anciens » mais toujours dangereux, (le plutonium a une durée de demi-vie (ou période) de 24 000 ans) et qui seraient dans une zone incendiée. lien

Le site de Kokopelli fait un point très détaillé sur tout ça. lien

Il serait temps de songer à la création d’un tribunal mondial pour mettre devant leurs responsabilités ceux qui, pour des raisons discutables, mettent en danger la vie de toute une planète.

Car comme dit mon vieil ami africain :

« À nos enfants, nous ne pouvons transmettre que deux choses : des racines et des ailes ».

Merci a Ariane Walter pour son aide efficace, et aux internautes, qui par leur sagacité ont permis la réalisation de cet article.

L’image illustrant l’article provient de « garko.fr »


Voir en ligne : Le silence des Salauds

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.