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Derrière le soixantième anniversaire de l’OTAN

mondialisme.org | mercredi 23 mars 2011

dimanche 3 avril 2011

Le complexe militaro-industriel européano-américain veut s’ouvrir des marchés par la guerre

Le soixan­tième anni­ver­saire de l’OTAN – Organisation du traité de l’Atlantique Nord – nous donne l’occa­sion de passer en revue le posi­tion­ne­ment de l’ennemi de classe « la com­mu­nauté inter­na­tio­nale du capi­tal » et l’arse­nal de guerre du camp occi­den­tal. On fait beau­coup de tapage autour du « retour » de la France dans l’OTAN, célébré lors du sommet de l’orga­ni­sa­tion à Strasbourg les 3 et 4 avril. La France n’a en fait jamais quitté l’OTAN, dont elle était en 1949 un des mem­bres fon­da­teurs, elle en est encore aujourd’hui un des prin­ci­paux contri­bu­teurs (1).

De Gaulle, en 1966, a décidé de quit­ter le « com­man­de­ment intégré » de l’OTAN, ce qui entraîna le départ du ter­ri­toire français de toutes forces mili­tai­res des pays de l’Alliance, et notam­ment la fer­me­ture des bases amé­ric­aines ; il pour­sui­vait ainsi son rêve d’indép­end­ance et prés­ervait l’auto­no­mie de la force de frappe nuclé­aire alors en cons­truc­tion (2). Le « retour » – avec des guille­mets, puisqu’il n’y a jamais eu rup­ture (3) – de la France dans l’OTAN semble être tac­ti­que et aussi budgét­aire, de même que la posi­tion du Royaume-Uni ; ces deux Etats se sont mis d’accord à Saint-Malo en 1998 (4) uni­que­ment pour boos­ter « la déf­ense europé­enne » et s’ouvrir des mar­chés, tout en cher­chant à faire contri­buer à cet effort de guerre les autres pays européens qui aujourd’hui renâclent d’autant plus que la crise ronge leurs finan­ces. Quant aux nou­veaux mem­bres de l’Union europé­enne, ils sont plus enclins à s’ali­gner sur l’Oncle Sam.

Même si, en appa­rence, la France et le Royaume-Uni ont obtenu de l’OTAN, suite au sommet de Prague (novem­bre 2002), le label de « nation Cadre NRF (Nato Response Force) » (5). Il n’en reste pas moins que l’objec­tif des Etats-Unis est l’intég­ration de l’UE dans l’OTAN, pour faire de l’OTAN un ins­tru­ment de sa domi­na­tion mon­diale, dans le cadre du concept de RMA (Revolution in Military Affairs, Révolution dans les affai­res mili­tai­res) élaboré par les Américains au len­de­main de la chute du Mur de Berlin et réaffirmé par les fau­cons du Pentagone après la guerre du Golfe en 1991.

Les Etats-Unis ont le projet de faire abou­tir cette révo­lution à l’hori­zon 2020, sur une objec­tive force à domi­nante tech­no­lo­gi­que dont le finan­ce­ment serait assumé par les mem­bres de l’OTAN.

La tournée du pré­sident des Etats-Unis Barack Obama au sommet du G20 à Londres le 2 avril, puis à celui du 60e anni­ver­saire de l’OTAN les 3 et 4 avril à Strasbourg et à Kehl (Allemagne), et au sommet Etats-Unis/UE le 5 avril à Prague, visait cet objec­tif et d’autres.

Sans repren­dre tout l’his­to­ri­que visant à l’ins­tau­ra­tion d’une « déf­ense europé­enne » (6), nous par­ti­rons du sommet de Saint-Malo du 4 déc­embre 1998 pour en expo­ser l’évo­lution réc­ente. Quelque temps après ce sommet, Tony Blair se dira favo­ra­ble à une armée europé­enne ; Madeleine Albright, alors Secrétaire d’Etat, rét­orq­uera : « Nous ne vou­lons pas que l’iden­tité europé­enne de déf­ense sape la vita­lité de l’OTAN. » La mise en garde est sans ambi­guïté. En y regar­dant de plus près, le sommet de Saint-Malo res­sem­blait plus à un rap­pro­che­ment pour cause budgét­aire, le Royaume-Uni pas plus que la France n’étant capa­ble seul de rele­ver le défi tech­no­lo­gi­que des Etats-Unis. Les Etats européens devront se résigner et procéder à des coupes clai­res dans leurs divers pro­gram­mes.

Dès 1994, l’Etat français va limi­ter ses dép­enses d’arme­ment, en se fixant pour objec­tif une baisse de 30 % des coûts des pro­gram­mes sur la durée de la pro­gram­ma­tion, c’est-à-dire cinq ans. Ensuite les coupes clai­res, les inter­rup­tions et sup­pres­sions de pro­gram­mes se sont succédé. La loi de pro­gram­ma­tion (1997-2002) allait réd­uire ses « cibles » sur 31 pro­gram­mes et procéder à un éta­lement sur 20 autres.

Depuis, le gou­ver­ne­ment Fillon veut la sup­pres­sion de quel­que 54 000 postes au ministère de la Défense et des forces armées sur six ou sept ans, afin de libérer les finan­ces néc­ess­aires à la moder­ni­sa­tion du matériel mili­taire lourd. Au Royaume-Uni, le gou­ver­ne­ment Major a lui aussi procédé à une baisse de 30 % du budget mili­taire.

L’Etat français n’a plus la capa­cité de procéder à un dével­op­pement indus­triel de ses pro­to­ty­pes à hautes tech­no­lo­gies. Il est réduit, pour conser­ver les compét­ences de ses tech­ni­ciens, à atten­dre l’européa­ni­sation mili­taire indus­trielle, qui tarde à se mettre en place. Cette poli­ti­que dite « pro­to­ty­paire » ne peut se pro­lon­ger très long­temps. Une frac­tion de la bour­geoi­sie franç­aise se rend compte qu’elle n’a pas les moyens de riva­li­ser dura­ble­ment avec les Etats-Unis dans la course aux arme­ments sans le sou­tien finan­cier des autres pays de l’UE.

La poli­ti­que de la France va alors lou­voyer. Dès 1991, Mitterrand se rendra compte de la dis­tance tech­no­lo­gi­que prise par ses alliés lors de la guerre du Golfe et sou­hai­tera un retour pro­gres­sif de la France dans l’OTAN. En 2003, celle-ci est de nou­veau membre de l’orga­ni­sa­tion mili­taire de l’OTAN (signa­lons que même en 1966 les forces armées franç­aises veillaient à tou­jours être en inte­ropé­ra­bilité avec l’OTAN).

« En 1992, avec François Mitterrand, des offi­ciers ont recom­mencé à assis­ter au comité mili­taire dans le cadre des opé­rations en Bosnie. Avec Jacques Chirac, la France a réinséré des mili­tai­res français dans la struc­ture intégrée en 2004 trois états-majors à Lille, Lyon et Toulon sont cer­ti­fiés pour les opé­rations alliées et sur le ter­rain, des trou­pes franç­aises sont engagées avec l’OTAN en Afghanistan et au Kosovo (7).

En éch­ange de cette par­ti­ci­pa­tion, la France de Chirac espérait obte­nir le com­man­de­ment sud de l’OTAN (celui qui couvre la zone des Balkans). Mais les Etats-Unis n’étaient pas enclins à satis­faire la demande franç­aise, dont ils per­ce­vaient l’ambi­tion, celle d’une Europe mili­taire indép­end­ante.

En déc­embre 1995, la France fait un pas de plus vers l’OTAN et siège de nou­veau au Conseil des minis­tres et au comité mili­taire de l’OTAN. Depuis le sommet de Saint-Malo, l’Union europé­enne n’a cessé de ren­for­cer et dével­opper des struc­tu­res com­mu­nau­tai­res (8) menant vers une force mili­taire unique et intégrée, capa­ble d’inter­ve­nir sans hési­tation tant à l’extérieur, que pour le main­tien de l’ordre intérieur et même dans des contrées loin­tai­nes, le théâtre des opé­rations de l’Union europée­nnne ne devant plus se can­ton­ner à la déf­ense des fron­tières de l’Union. Mais sortir d’une déf­ense rég­io­nale pour se lancer avec les Américains et dans le cadre de l’OTAN dans des opé­rations visant la domi­na­tion mon­diale.

Mais quoi que puisse faire l’UE, elle reste un nain mili­taire par rap­port aux Etats-unis. Il suffit pour s’en convain­cre de com­pa­rer les bud­gets mili­tai­res : 649,9 mil­liards de dol­lars pour les Etats-Unis, contre 59,2 pour le Royaume-Uni et 53,1 pour la France – ou, si l’on pré­fère : l’UE consa­cre 1,9 % de son PIB à la « déf­ense » et les Etats-Unis 3,4 %.

En déc­embre 2003, le Conseil européen va s’ali­gner sur le dis­cours éta­sunien en adop­tant une stratégie europé­enne contre le ter­ro­risme et les armes de des­truc­tion mas­si­ves. Cet ali­gne­ment va donner l’occa­sion à l’Union europé­enne d’inter­ve­nir mili­tai­re­ment dans plus de 19 opé­rations civi­les et mili­tai­res sur quatre conti­nents.

Deux opé­rations majeu­res seront menées par l’EUFOR (European Union Force) : l’opé­ration Althéa (9) en Bosnie-Herzégovine pour rem­pla­cer l’OTAN puis, en jan­vier 2008, l’inter­ven­tion au Tchad et en République du Congo.

Cette inter­ven­tion est la plus impor­tante de l’UE : plus de 3 300 sol­dats pour venir en aide aux huma­ni­tai­res, en réalité aux auto­rités du Tchad et de la République démoc­ra­tique du Congo, dont le pou­voir est menacé. L’opé­ration mul­ti­na­tio­nale du nom de Minurcat (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad) fut com­mandée à partir d’un état-major situé au Mont Valérien (Paris), relayé sur place au Tchad par un général de bri­gade français.

L’ori­gi­na­lité des struc­tu­res para­mi­li­tai­res de l’UE consiste à tou­jours asso­cier les des­cen­tes mili­tai­res à une aide aux popu­la­tions, afin de légi­timer au nom des droits de l’homme l’inter­ven­tion impér­ial­iste. Tout ceci se fait sous le cou­vert de mis­sions « état de droit » dites Eulex -Kosovo, dans le cadre de la Minuk (10). Une mis­sion du même type sera mise en place le 21 février 2005 par le Conseil de l’UE, sous le nom d’Eujust Lex (« mis­sion intégrée Etat de droit ») pour l’Irak.

La crise éco­no­mique et finan­cière contraint aujourd’hui le camp occi­den­tal à res­ser­rer les rangs, et dans le contexte actuel, cer­tains mem­bres du lobby mili­taro-indus­triel français n’ont pas digéré la par­ti­ci­pa­tion de plu­sieurs pays européens au pro­gramme aéron­au­tique amé­ricains du JSF, ou au pro­gramme naval du LCS, au dét­riment de l’indus­trie mili­taire de l’Union europé­enne : une affaire de 4 mil­liards de dol­lars, et une véri­table nique à l’Agence europé­enne de déf­ense qui doit favo­ri­ser le marché européen des équi­pements de déf­ense compé­tit­ifs et mettre en œuvre des poli­ti­ques visant à ren­for­cer la base indus­trielle et tech­no­lo­gi­que de déf­ense (BITD).

De plus, sur tous les grands dos­siers, l’UE est brin­que­ba­lante. Le Royaume-Uni s’aligne sur Washington, la Pologne aussi. D’autres comme l’Espagne ou l’Italie ménagent la chèvre et le chou. Quant aux Etats-Unis, ils ne sont plus eux non plus en mesure de pour­sui­vre seuls leur projet de RMA. Il leur faut la contri­bu­tion finan­cière des Européens, quitte à passer des allian­ces avec les pro­duc­teurs d’arme­ment de l’UE (type Raythéon).

Comme dans tous les autres sec­teurs, l’indus­trie d’arme­ment en temps de paix ou de peti­tes guer­res loca­lisées est en sur­pro­duc­tion, ce qui avive la concur­rence du sec­teur mili­taro-indus­triel et des mons­tres vont devoir tomber. Côté amé­ricain, quatre géants se par­ta­gent le sec­teur aéros­patial (Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raythéon et Boeing), et côté ouest-européen, trois (Bae Systems, EADS et Thales).

Le retour de la France dans le com­man­de­ment intégré de l’OTAN dép­endra au final du mode de rép­ar­tition des com­man­des et des pro­fits des com­plexes mili­taro-indus­triels. Nicolas Sarkozy en la matière sou­tien­dra Dassault et EADS. Il est même ques­tion que, dans la cor­beille des retrou­vailles, l’armée franç­aise trouve la direc­tion d’un des deux com­man­de­ments straté­giques de l’OTAN, le « Commandement allié trans­for­ma­tion » (ACT), basé à Norfolk, en Virginie, et chargé de pilo­ter la réf­orme de l’OTAN. Et, en prime, qu’un général français prenne la tête du com­man­de­ment rég­ional de Lisbonne, où se trouve le QG de la force de réaction rapide de l’Alliance (11).

En conclu­sion

Les Etats-Unis, nous l’avons vu par exem­ple en mars 2003 lors de la guerre d’Irak, prét­endaient pou­voir rég­enter seuls le monde. Ils sont allèg­rement passés au-dessus de l’ONU pour décl­encher la guerre (12)) . Aujourd’hui ils veu­lent intégrer l’UE (leur prin­ci­pal concur­rent éco­no­mique) dans une sorte d’ONU armée, visant à mar­gi­na­li­ser com­plè­tement les Nations-Unies.

Pour les Etats-Unis, les puis­san­ces enne­mies sont toutes désignées (Chine, Russie, Iran , Corée du Nord ...) et c’est contre ce bloc poten­tiel que l’OTAN doit four­bir ses armes, se pré­parer au « choc des civi­li­sa­tions » c’est-à-dire à la montée de puis­san­ces éco­no­miques pou­vant main­te­nant défier l’Occident (13). Telles sont, en der­nière ana­lyse, les rai­sons qui pous­sent les Etats-Unis à res­ser­rer les rangs avec l’UE (qui cher­chait à rester en dehors d’un tel conflit, pour ensuite, après la guerre, se prés­enter comme bloc recons­truc­teur). Mais les Etats-Unis sont bien décidés à empêcher l’UE de jouer le rôle de Vénus, alors qu’eux-mêmes conti­nue­raient seuls à assu­mer celui de Mars (dieu de la guerre). Le mariage entre Mars (les Américains) et Vénus (les Européens) mis sur les bans par le poli­to­lo­gue néo-conser­va­teur Robert Kagan (14) devrait donner nais­sance à un petit mons­tre visant la domi­na­tion mon­diale.

G. Bad

mars 2009


NOTES

(1) « La France est le qua­trième contri­bu­teur finan­cier de l’Alliance avec des trou­pes qui comp­tent pour 7 % des effec­tifs engagés dans les opé­rations. Ce sont près de 4 650 sol­dats qui agis­sent sous la ban­nière de l’OTAN », lit-on dans le n° 94 (12 mars 2009) de Clés Actu, une publi­ca­tion offi­cielle du porte-parole du gou­ver­ne­ment www.porte-parole.gouv.fr/wp-content...

(2) « Dès à présent, bien que l’Alliance atlan­ti­que demeure telle que nous l’avons conclue en 1949, il ne sub­siste pour nous aucune subor­di­na­tion ni actuelle, ni éventu­elle de nos forces à une auto­rité étrangère (...) L’acces­sion de la France à la puis­sance ato­mi­que et son acces­sion à son indép­end­ance en matière de Défense sont pour elle dés­ormais une garan­tie essen­tielle et sans pré­cédent de sa sécurité propre » (De Gaulle, confér­ence de presse du 28 octo­bre 1966).

(3) « Il s’agit là, non point du tout d’une rup­ture, mais d’une néc­ess­aire adap­ta­tion » (De Gaulle, confér­ence de presse du 21 février 1966).

(4) En déc­embre 1998, lors d’un sommet tenu à Saint-Malo, la France et le Royaume-Uni font une déc­la­ration com­mune affir­mant la dét­er­mi­nation de l’UE à établir une poli­ti­que europé­enne de sécurité et de déf­ense.

(5) Depuis le 1er juillet 2005, l’armée de l’air franç­aise a le pri­vilège (pour six mois) d’être l’un des prin­ci­paux contri­bu­teur, avec les Britanniques, de la « Nato Response Force » (NRF).

(6) Voir A propos de la cons­ti­tu­tion d’une com­mu­nauté auto­nome de la déf­ense, Echanges n° 108 (prin­temps 2004).

(7) Clés Actu, docu­ment cité note 1.

(8) Notamment le comité poli­ti­que et de sécurité,le Comité mili­taire de l’UE, le haut représ­entant pour la poli­ti­que étrangère et de sécurité com­mune (PESC) , l’agence europé­enne de déf­ense (AED), plus des orga­ni­sa­tions visant à faire face à la guerre de classe.

(9) Le 2 déc­embre 2004 a marqué la fin de l’exis­tence de la « Stabilization Force » en Bosnie-Herzégovine (SFOR), déployée en vertu de l’annexe 11 des accords de Dayton-Paris (1995). Dans la conti­nuité de la SFOR, l’Union Européenne conduit à présent l’opé­ration Althéa, com­mandée par le major général (Royaume-Uni) Leaky. Cette opé­ration se com­pose d’envi­ron 7 000 mili­tai­res sur le théâtre, rép­artis entre un état-major et trois « Task Forces » d’envi­ron 1 800 mili­tai­res. 2 830 mili­tai­res alle­mands, ita­liens et bri­tan­ni­ques sont dédiés au titre de la rés­erve opé­rati­onn­elle à partir de leur ter­ri­toire. Des moyens pla­ni­fiés, en liai­son avec le com­man­de­ment air de l’OTAN et six pays mem­bres de l’UE sont dédiés à Althéa.

(10) La MINUK cor­res­pond à l’auto­rité admi­nis­tra­tive de l’ONU qui a pour but d’admi­nis­trer le ter­ri­toire et la popu­la­tion du Kosovo, tous les pou­voirs lég­is­lat­ifs et exé­cut­ifs, ainsi que les pou­voirs judi­ciai­res. Son but est de faci­li­ter l’ins­tau­ra­tion au Kosovo d’une auto­no­mie et d’une auto-admi­nis­tra­tion. Elle doit aussi veiller au bon dér­ou­lement du retour et à la sécurité des popu­la­tions réfugiées dans les pays limi­tro­phes durant la guerre.

(11) Ce qui expli­que tout le cinéma – menace de boy­cot­ter la réunion – que Sarkozy a fait pour figu­rer sur la photo de famille au côté du secrét­aire général de l’Otan Jaap de Hoop Scheffer. Cette demande a été satis­faite par les diri­geants de l’Otan : à l’ouver­ture du sommet de Strasbourg M. Sarkozy devait pren­dre place à droite du chef de l’Alliance et la chan­ce­lière alle­mande Angela Merkel être assise à sa gauche. Après la photo de famille, les par­ti­ci­pants à la réunion devaient être ins­tallés autour de la table par ordre alphabé­tique.

(12) Comme la France, la Russie et la Chine enten­daient uti­li­ser leur droit de veto pour empêcher une appro­ba­tion à l’ONU de la guerre contre l’Irak que vou­laient les États-Unis et le Royaume-Uni. Ceux ci décidèrent, sans l’aval de l’ONU, d’atta­quer l’Irak en mars 2003. Cette guerre fut qua­li­fiée de guerre « illé­gale » par les secrét­aires généraux des Nations-Unies.

(13) Pour ali­men­ter ce danger, on cite sou­vent Sergueï Lavrov, minis­tre russe des affai­res étrangères : « Pour la pre­mière fois depuis long­temps, un envi­ron­ne­ment concur­ren­tiel existe sur le marché des idées entre différents systèmes de valeurs et modèles de dével­op­pement. La bonne nou­velle du point de vue russe, c’est que l’Occident est en train de perdre son mono­pole sur le pro­ces­sus de mon­dia­li­sa­tion. »

(14) Robert Kagan, La Puissance et la Faiblesse, éd. Hachette, « Pluriel », 2006.


Voir en ligne : Derrière le soixantième anniversaire de l’OTAN

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