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« Nouvelle forme de domination du capital international » par le biais de la biodiversité

horizons-et-debats.ch | 14 mars 2011

lundi 21 mars 2011

• Un des plus grands groupes allemands de production de volaille prévoit d’ins­taller à Wietze, petite commune de l’Est de la Basse-Saxe, l’un des plus grands abattoirs de volaille d’Europe. On y abattra 27 000 animaux par heure et 2,59 millions par semaine. Pour son ravitaillement, le groupe Rothkötter a besoin de plus de 400 élevages de 40 000 poulets chacun qui doivent être installés le long de l’autoroute A7 (qui deviendra ainsi l’« autoroute des poulets »). L’opposition à ce projet agro-industriel est grande.

• Le Sénat américain doit se prononcer sur une loi (S510, Food Safety Modernization Act of 2010), qui stipule qu’il est interdit sous peine d’amende aux propriétaires privés de potagers de cultiver, de récolter, de vendre, de donner, de transporter, de donner comme fourrage et de consommer des fruits et légumes. Le groupe biotechnologique Monsanto prétend n’être pour rien dans cette affaire, mais l’initiateur de la loi Michael Taylor (de la Food and Drug Administration) était/est un employé de Monsanto. Dans les années 90, Bill Clinton a pris une mesure semblable pour la viande en introduisant l’Hazardous Analysis Critical Control Points).

La demande venait de Tyson Food Inc., au département juridique duquel sa femme Hillary était employée. Elle avait également aidé son mari dans les relations avec la présidence. Lors de sa campagne électorale pour la présidence, elle avait réclamé une institution centrale puissante pour la sécurité alimentaire. Son conseiller électoral Mark Penn est le chef de l’agence publicitaire Burson Marsteller qui travaille aussi pour Monsanto. Hillary Clinton a perdu la campagne mais son amie Rosa DeLauro a repris son initiative. Son mari Stan Greenburg, chef de la société de conseil Greenburg Quinlan Rosner Research, a géré comme « conseiller » non seulement la carrière de Bill Clinton, d’Al Gore, de John Kerry et de Tony Blair mais a aussi conçu le projet de loi S 510 pour le gouvernement Obama. Avec les lois HR 875 et S 425, on dicte par voie d’ordonnances à chaque « producteur agricole » quelles semences, quels engrais, quels pesticides et quels herbi­cides il doit utiliser. Ces lois permettent le contrôle total de l’agriculture par l’exécutif tout comme le contrôle total de la production alimentaire par les groupes chimiques. Cela signifie aussi la fin de la culture biologique et celle de l’agriculture traditionnelle. Celui qui enfreint ces ordonnances peut être puni d’une amende de 100 000 dollars et de la destruction de ses champs.

• L’UE aussi renforce ses mesures dans cette direction. Les mêmes forces sont à l’œuvre en coulisses. Bruxelles appelle cela « biodiversité ». Derrière ce terme se cache une structure mûrement réfléchie visant un tout autre but. Les « Nations unies » (ONU) sont devenues une organisation privée globale de représentants de la finance et des gouvernements. Elles se considèrent comme un super-gouvernement et comme le stade préliminaire à un gouvernement unique global qui fixe des directives et favorise leur réalisation. La structure onusienne, qui est très solide et agit largement de manière anonyme, a aussi formulé l’« Agenda 21 » pour le XXIe siècle. Celui-ci doit être maintenant réalisé et la consigne est la suivante : « Soutien des mesures locales de l’Agenda 21 relatives au climat et à la protection de la nature ».

• Outre les activités comme la proclamation d’une « année internationale de la biodiversité » qui a plutôt des buts propagandistes, de solides mesures organisationnelles ont également été fixées. L’une d’entre elles est actuellement la stratégie lancée par Bruxelles, « Europe 2020 », qui doit donner le coup de grâce à l’agriculture paysanne européenne. Ici, il s’agit d’une industrialisation plus rapide, de l’harmonisation et de la mondialisation de l’agriculture et de la transmission de la propriété des sols agri­coles aux voyous de la finance internationale. C’est ainsi que se crée une nouvelle forme de « domination du capital international ». La « politique agricole commune » (PAC) vise ce but. Les « instruments pour atteindre les objectifs » de la stratégie « Europe 2020 » ne doivent être discutés que lorsque l’opération sera entamée. Jusque-là, on occupera les personnes concernées avec des sujets anodins afin de les empêcher de réfléchir et d’envisager d’éventuelles contre-mesures. Les préparatifs concernant la manière d’attirer les paysans dans le piège de la biodiversité sont déjà terminés. En grand secret, on les a déclarés entrepreneurs et on leur a imposé une responsabilité vis-à-vis de l’environnement même en l’absence de faute. La nouvelle catégorie de « dommages causés à la biodiversité » est un domaine juridique illimité susceptible d’être considérablement étendu. Elle menace chaque paysan qui peut être considéré comme un délinquant et doit commencer par prouver son innocence !

• En Autriche, une saisie de données appelée « enquête sur la structure agricole » a été effectuée auprès des paysans jusqu’au 31 octobre 2010. Ils étaient obligés d’y participer. Ainsi, les prochaines mesures contre l’agriculture traditionnelle paysanne conformes à l’UE peuvent maintenant être préparées. •

Source : Interinfo. Internationaler Hintergrund­informationsdienst für Politik, Wirtschaft und Militär. Suite 86, février 2011.
(Traduction Horizons et débats)


transmis par Alter Info

Date : Mon, 21 Mar 2011 10:33:07 +0000

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